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Ben Harper, Wide Open Light

L’absence de Ben Harper n’aura pas été longue, moins d’un an s’étant écoulé depuis la sortie de Bloodline Maintenance en juillet dernier. Son successeur s’intitule Wide Open Light (Crysalid Records).

Wide Open Light est l’album le plus intimiste et le plus minimaliste de Ben Harper, les morceaux étant essentiellement interprétés en duo guitare/voix. Presque tous sauf “Trying Not To Fall In Love With You” qui fait entendre un piano et deux instrus à la seule guitare dont “Heart And Crown”, morceau d’introduction de cet opus.

Wide Open Light se résume en deux maîtres mots : amour et blues. L’amour sous toutes les coutures, sous toutes ses formes, qu’il soit magnifique ou nuisible. L’aspect positif de l’amour est formidablement illustré par “Masterpiece”, 8 Minutes ou encore l’émouvant et somptueux “Love After Love”, second single dévoilé par Ben.
Un artiste qui, en alternance, a connu les tourments et les joies de l’amour, ses désagréments comme les grands bonheurs qu’il peut procurer. Wide Open Light se veut être la passerelle entre les deux, le lien indéfectible. Ben Harper est l’exemple même de l’homme que l’on a congédié avant de choyer et vice-versa.

Ce nouvel album est également synonyme, pour Ben, de retour au blues qui, de temps à autres, se pare de coloration soul. C’est précisément le cas sur “Giving Ghosts” où le songwriter américain adopte une voix de crooner, de bluesman chevronné et patenté. On retrouve le Ben Harper de “No Mercy In This Land” enregistré en duo avec son vieux complice, à savoir Charlie Musselwhite.
Ben initié très tôt au blues pour avoir grandi à proximité d’un disquaire de Los Angeles. Dès sa prime adolescence, la guitare slide et sa technique de mise à plat pour en jouer n’avaient plus aucun secret pour lui.
En quelques mots, Wide Open Light est l’abécédaire du blues selon Ben Harper, disons même son roman voire, pour pousser un peu plus loin, son autobiographie.

Outre le blues, Wide Open Light accorde une large place à la folk intimiste, celle qui ne consiste qu’en une guitare et une voix. Les influences de Ben, dans ces morceaux folks, sont aussi bien dirigées du côté de Cat Stevens (“Masterpiece”) que de Paul Simon (8 Minutes, “Wide Open Light”). Des compos qui seraient allées comme des gants aux deux géants du genre folk que furent Cat Stevens et Paul Simon dans les années 70.

Wide Open Light a été mis en exergue par deux singles, c’est-à-dire “Love After Love” et son prédécesseur le tout aussi génial “Yard Sale” en featuring avec Jack Johnson. Ben a d’ailleurs, sans vantardise aucune évidemment, longuement évoqué ce premier single : « Je m’occupe de la guitare rythmique et du lap steel, le jeu de guitare et la voix de Jack font le reste, rendant “Yard Sale” très spécial. » Force est de reconnaître que ce bon vieux Ben ne s’est pas trompé car “Yard Sale” est effectivement un véritable bijou !

Les langues médisantes reprocheront sans doute à Wide Open Light son manque d’orchestration sophistiqué mais nous, amateurs devant l’Eternel de folk et de blues intimistes ne saurions nous en plaindre. En toute intimité, Ben Harper se dévoile et se met à nu, jonglant sans vergogne de l’amour au blues. Avec Wide Open Light, Ben Harper signe son opus le plus autobiographique et se raconte sans détours, de A jusqu’à Z.

Wide Open Light : carrefour entre folk et blues avec l’amour en pointillés !

Notre sélection : Love After Love, Wide Open Light, Yard Sale, Giving Ghosts.

Photo : Michael Halsband
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