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The Big Pink, The Love That’s Ours

On n’y croyait plus, cela devenait utopique et pourtant la chose s’est enfin produite ! Le duo britannique The Big Pink ressort des placards, plus fringuant que jamais !
On avait découvert The Big Pink en 2009 avec le tube Domino qui fut extrait de l’album History Of A Brief Love. La similitude avec Kasabian, d’autres british, était alors toute trouvée et Domino s’est chargé de hisser The Big Pink en haut des cimes, parmi les valeurs sûres de la pop électro british. Tout alla donc pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à l’opus Future This paru en 2012 qui coïncida, quelques mois plus tard, avec le départ de Milo Cordell, co-fondateur du groupe et accessoirement claviériste. Le leader Robbie Furze et son acolyte Ryn Weaver se retrouvèrent donc en duo, livrés à eux-mêmes. Ensuite, dégringolade et descente aux enfers, The Big Pink est en panne sèche d’inspiration, disette à laquelle sont venus se greffer les difficultés personnelles rencontrées par le tandem Furze/Weaver. Les années ont ainsi défilé, sans la moindre nouvelle des britanniques, sans albums à se mettre sous la dent. Jusqu’à ce fameux 30 septembre dernier, date de sortie du nouvel effort “The Love That’s Ours”, distribué via Project Melody Music.

Les extrapolations allèrent déjà bon train avec le sublime single “No Angels”, rappelant la période fast de MGMT. De bonnes guitares, des claviers pas trop redondants et un rythme entraînant, tout ce qu’il faut pour faire de “No Angels” un tube en puissance. Dès sa parution, le single occupa le haut du pavé sans en redescendre, les radios spécialisées rock alternatif s’en donnant à cœur joie. En revanche, beaucoup moins d’effervescence pour l’arrivée de “Love Spins On Its Axis”, ennuyeux et répétitif, que The Big Pink enregistra en featuring avec “Dust In The Sunlight”.
La cote deu duo british remonta en flèche avec “Safe And Sound”, géniale ballade sur laquelle le piano est l’invité de marque. On voulait des tubes de The Big Pink, on en comptait déjà deux entre “No Angels” et “Safe And Sound”, de quoi espérer la parution prochaine d’un album et qui plus est de bonne facture.
Safe And Sound” et son lot d’émotion nous ont donc permis de patienter, de spéculer tant et si bien que, sur la pointe des pieds, “The Love That’s Ours” est enfin sorti, sonnant le clap de fin d’un suspense de tous instants.

Un LP de 11 morceaux dans lequel guitares et claviers se font concurrence, tentant le tout pour le tout pour exister le plus possible et on voit le résultat : la cohabitation se déroule sans le moindre accroc, tel un bon plan échafaudé avec minutie. Les excellents Rage et Murder en sont des preuves vivantes, surtout Murder où les guitares aériennes font tout le sel du morceau.
Semblable recette pour “Outside In” ou encore “Back To My Arms”, faisant rejaillir le son new wave estampillé “Tears For Fears” et à un degré moindre Orchestrale Manoeuvre “In The Dark”.

Les influences MGMT, tout comme sur “No Angels” ou le dynamique “Rage“, sont encore plus criantes dans “Back To My Arms” et ses effets de voix double, sans compter les boucles synthétiques qui jalonnent le morceau.

Le dyptique “Even If I Wanted To/Lucky One” fait penser, par les accords soft de guitare, à une mini prestation unplugged au cours de laquelle les claviers n’auraient pas leur place, tant ces deux ballades sont étudiées pour les guitares. Preuve que chez The Big Pink, l’électro n’est pas seule maître à bord, la bonne gratte a toujours son mot à dire !
The Big Pink, sur The Love That’s Ours, excelle particulièrement dans les intros, tout en basses et guitares aériennes, par exemple sur “Murder” et “Back To My Arms”. Des intros qui nous donnent un grand aperçu de ce que sera le morceau, soit une réussite soit un échec.
Dans “Safe And Sound”, c’est bien entendu le piano qui prend la relève.

I’m Not Away To Stay Away” n’est pas un mauvais morceau mais n’offre, à l’instar de “Love Spins On Its Axis”, rien de mordant, simple ballade pop comme tout groupe sait et peut en faire.

Avec The Love That’s Ours, The Big Pink revient par la grande porte, signant le meilleur album de leur discographie après pourtant s’être égaré sur des sentiers bien mal famés, peu recommandables. Au cours des 11 morceaux de cet opus, Robbie Furze et Ryn Weaver clament à qui veut l’entendre leur bonheur de retrouver son publique et surtout de se retrouver !

The Love That’s Ours : la renaissance d’un groupe que l’on pensait, en mauvaises langues que nous sommes, définitivement mort !

Notre sélection : Murder, Back To My Arms, Rage, Safe And Sound, No Angels.

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