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LOCAL NATIVES, Sunlit Youth

 

C’est en amorçant avec Past Lives que Local Natives annonçait leur retour tant attendu. Petit à petit, certains nouveaux titres sont dévoilés, laissant présager l’arrivée imminente de leur 3ème album. Il succédera à Humming Bird en 2013 et Gorrilla Mannor en 2009.

 

Sunlit Youth marque un tournant dans la musique du quintet californien et dévoile ainsi leur nouvelle facette. Quand Humming Bird est un album presque replié, influencé par la mort de la mère de Kelcey Ayer, Sunlit Youth est alors tout son contraire : lumineux, optimiste et assuré. L’attente a été longue mais a fait preuve de maturité.

Musicalement, le groupe a planché et il en ressort douze musiques imprégnées de sons électroniques sans pour autant oublier leur identité faite de jeu de batterie et d’envolées de choeurs. À côté de ça, leurs musiques s’ouvrent au monde et adoptent une dimension sociale et politique.

 

Villainy, le premier titre de l’album, en annonce la couleur. La machine est lancée et le synthé propulse la voix de Taylor Rice dans les airs. Les paroles sans équivoques : « I want to start again » expriment un besoin de renouveau et la capacité de prendre en main les rênes de son destin.

Plus engagée, Fountain of Youth se trouve comme la plus emblématique de leur changement de cap. Sur les chants plaintifs de ses acolytes, Taylor Rice admet qu’il est grand temps d’agir jusqu’à exprimer en choeur au refrain : « We can do whatever we want » défendant notre liberté d’action. Cette assurance est ensuite instaurée avec les percussions de Masters : « We’re all masters now ».

Un besoin inévitable donc de se réveiller et d’être secoué manifesté à travers le rythme constant de la musique lo-fi Jellyfish, extériorisant le mollusque qui est en nous. Et quand l’alarme sonne, les harmonies de Past Lives nous entraînent vers l’avant: « Then you wake up ».

Certains titres quant à eux sont plus teintés de mélancolie, suscitant des hésitations et des interrogations concernant l’avenir : portés par la synthpop Dark Days sublimée par la voix de Nina Persson des Cardigans puis par l’ensoleillée Coins et enfin avec Sea of YearsMother Emanuel matérialise cette inquiétude en faisant référence à la fusillade en juin 2015 de l’église épiscopale africaine de Charleston en Caroline du Sud : « I feel the weight of Carolina’s pain ».

Optimisme et solidarité s’imposent définitivement pour maîtres mots face à l’avenir placés au centre par l’enivrant et attachant Everything All At Once et l’agité Psycho LoversAccompagnée d’une guitare acoustique, la douce Ellie Alice symbolise le passage vers l’au-delà dont la jeunesse serait l’élément clé.

 

Ce troisième opus est décidément engagé et féministe. Les Local Natives ont grandi, se montrant fins observateurs du monde sans délaisser leur style et leur attachement à leur ville natale. Réflexion et action, on ne va définitivement pas rester de marbre à l’écoute de Sunlit Youth.

L’album est à découvrir à travers son Tumblr créé tout spécialement avec les visuels et les paroles des morceaux : http://outtasightblog.tumblr.com/

 

  • Marion Lang

 

Artiste : Local Natives

Album : Sunlit Youth

Label/Distribution : Loma Vista Recordings

Date de sortie : 09/09/2016

Genre : indie-rock

Catégorie : Album Rock

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