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RAY LAMONTAGNE, Supernova

RCA/Sony Music/2014

Le songwriter taciturne branche les guitares, embauche Dan Auerbach des Black Keys à la production, sort de vieux claviers, met le soleil des années 60 dans son répertoire. Le “pouvoir des fleurs”, vraiment, Ray ? 
D’entrée, le chanteur du Maine s’émancipe du folk mélancolique des débuts et de sa collaboration avec The Pariah Dogs. Exit les ballades de Trouble, son excellent premier album, direction les contrées doucement électriques et psychédéliques façon Byrds, Zombies, Pink Floyd…
Lavender dévoile une nouvelle facette du chanteur. Lançant des “tchichas” dignes de cette émission pour adultes d’une chaîne cryptée française, Ray LaMontagne tente d’élargir sa palette vocale en modulant son timbre de voix. C’est planant, c’est psyché mais est-ce que ça n’est pas un peu caricatural ? Lorsqu’il fait chalouper le tout et recommence avec ses vilains tics vocaux, là on y perd notre latin, c’est le cas de le dire tant Airwaves s’inscrit dans une sorte de délire tropicaliste, même si – vous allez me dire – une guitare slide bien américaine traîne par là. N’oublions de signaler qu’à la production, Dan Auerbach des Black Keys, injecte certes son savoir-faire mais aussi ses propres tics de production. Ecoutez She’s The One, une espèce de face B passable signée du duo d’Akron, Ohio, et vous comprendrez. Julia et son énergie psyché ne fait pas mouche, on ne parle pas des bluettes Ojai et Supernova, du Fleetwood Mac de pacotille. Smashing, un titre sans grand intérêt évoque Pink Floyd. Pick Up A Gun met davantage en exergue la collaboration entre le chanteur et son producteur, la voix de l’un est ici tout à fait efficace (les choeurs aussi), la guitare de l’autre résonnant discrètement. Drive-in Movies, quant à lui, se révèle être un titre réjouissant qui prouve que son auteur peut être inspiré et s’autoriser un petit retour aux ambiances d’avant, à savoir grands allers-retours de guitare folk, de la slide guitar et des choeurs abondants.
Quand il ne verse pas dans le pastiche, Ray LaMontagne signe là quelques bonnes chansons. Mais ça ne fait pas de Supernova un bon disque, trop souvent plombé par la sur-production 60-70 du Black Keys Auerbach.

(c) 2014

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