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PREFUSE 73, The Only She Chapters

Warp/Differ-Ant/2011

La musique de Scott Herren a (trop) souvent rimé avec ennui. Des “bleeps”, du “hop” mais surtout du “bof” sur les dernières sorties de cet Américain installé en Espagne. Qu’en est-il de ce nouvel album, The Only She Chapters ?
Prolifique, Scott Herren l’est, c’est sûr. Mais faut-il pour autant multiplier les disques, et ce, sous différents pseudos (Savath + Savalas, Delarosa and Arosa, etc.) au risque de lasser l’auditoire et surtout y perdre une partie de son inspiration ? Pour tenter de se renouveler, le musicien a changé sa façon de travailler, bousculé ses habitudes d’enregistrement, certainement très autarciques.
Ce nouvel opus est donc assez différent des précédents qui se ressemblaient, eux, beaucoup. Musicalement, d’abord, puisque ce disque est contruit sur des nappes electro et des sonorités noisy. Puis, Herren a invité pour l’occasion quelques chanteuses, Shara Worden (My Brightest Diamond, Sufjan Stevens), Zola Jesus ou la défunte chanteuse de Broadcast, Trish Keenan (paix à son âme). Surprise également, la participation sur deux titres de Clémence, alias Faidherbe, jeune chanteuse alsacienne.
Conceptuelle, la tracklist fait commencer chacun des 18 titres par “The Only” et comme d’habitude, on retrouve cette alternance entre morceaux courts (des interludes d’un ennui mortel, la plupart du temps) et morceaux plus longs : Herren empile les samples mêlés à des voix féminines, souvent sans une once d’inspiration.
Si l’on peut trouver une qualité à ce disque, ce serait la participation de Shara Worden et de Faidherbe, qui de leur voix suave, embellissent certains des (trop) nombreux titres de cet album. Malheureusement, Herren ne rend pas du tout justice ni hommage à Trish Keenan, dont la sublime voix surannée se voit écrasée sous la structure bruitiste et lourde du morceau. Dommage, vraiment dommage.
Assez éloigné de ses prédécesseurs, puisqu’ici rien ne fait allusion aux infuences hip-hop de Scott Herren, ce disque démontre malgré tout une certaine forme de surplace de son auteur. Il aurait d’ailleurs dû signer cet album de son pseudo Savath + Savalas, tant The Only She Chapters s’inscrit dans la lignée de ces disques quasi-instrumentaux, baignés d’ambiances bruitistes sans intérêt. Bien qu’intéressant sur papier de par la liste des invitées, The Only She Chapters est un disque raté.
On réécoutera cependant avec plaisir Vocal Studies + Uprock Narratives (2001) et One Word Extinguisher (2003).

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