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Marcus King / Mood Swings

Pour certains songwriters, les albums se suivent mais ne se ressemblent pas. C’est précisément le cas de Marcus King, entre Young Blood (2022) et Mood Swings qui vient de paraître via Republic Records.
Connaissant la force de frappe et l’énergie qui caractérisaient Young Blood, nous nous attendions à découvrir un successeur bâti dans la même veine, à savoir un mélange électrique de rock et de blues. Que nenni, avec Mood Swings c’est tout le contraire: de la soul, du gospel et surtout de magnifiques autant que mélancoliques ballades.

Rien ne prédestinait pourtant Mood Swings à une telle mélancolie, à cet état proche de la dépression, Marcus étant un tout frais marié heureux. Pourquoi alors ces paroles empreintes de mal-être et de torture morale, lorsque l’épuisement n’est pas à l’ordre du jour? Seul le jeune songwriter pourrait nous répondre, ce que Mood Swings s’emploie à faire malgré tout.
Ce nouvel opus de Marcus King a été enregistré dans le cadre idyllique de Malibu, façonné par les soins du producteur chevronné Rick Rubin, artisan des succès des Red Hot et autres Gossip.

Les singles dévoilés Fuck My Life Up Again, Hero et le somptueux Delilah interprété au piano ont amplement suffi, suppose-t-on, à montrer la direction artistique et musicale que Marcus souhaitait suivre, prenant son auditoire de cours mais pour de bonnes raisons.
La colère et le ressentiment sont audibles à l’oreille, bien qu’un certain apaisement tende à se frayer un chemin dans cet amas d’ondes négatives, apaisement que l’espoir de jours meilleurs accompagne.

Young Blood revêtait une large conotation Black Keys (voire même Ayron Jones), Mood Swings se tourne davantage vers Gary Clark Jr, Black Pumas, Prince ou encore Stevie Wonder, comme un hommage à tout le gratin de la soul, qu’il soit actuel ou plus ancien. Citons Inglewood Motel (Halestorm), Fuck My Life Up Again et This Far Gone sur lequel Marcus King s’autorise quelques intonations de l’ami Stevie.
Me Or Tennessee, également très soul, fait de temps à autres place à des choeurs de gospel, signe supplémentaire et définitif que Marcus King s’est totalement renouvelé entre Young Blood et Mood Swings: un virage à 180°!

Mood Swings laisse s’épanouir les ballades, ce nouvel effort de Marcus en est truffé et superbes de surcroît. Guitare, piano, soul, à chacune son orchestration, bien fournie ou très peu. Soul It Screams, Hero, Save Me en font partie, à l’instar de ce Delilah d’anthologie considéré (et de loin) comme le grand temps fort de Mood Swings. Dans Delilah, tout y est: voix déchirante de Marcus, émotion, paroles débordantes de supplications, sans oublier les notes aériennes de piano qui jurent si bien avec le décor. Entendre Marcus chanter « My Delilah, Do You Miss Me When I Go » arracherait le coeur de n’importe qui, fût-ce un être à l’âme peu sensible. Delilah happe, prend littéralement aux tripes!

Il a bien fallu se faire à ce soudain changement de cap musical de Marcus King, force est de constater que nous y sommes parvenus et cela en dépit de nos interrogations: sur quel terrain Marcus voulait-il nous emmener, où voulait-il en venir avec Hero et Fuck My Life Up Again. Rien ne servait de nous inquiéter, le songwriter avait visiblement juste besoin d’exprimer des vérités, de s’apaiser. Avec Mood Swings, on peut affirmer que la mission est accomplie!

Mood Swings: entre mélancolie, colère et grands espoirs pour l’avenir!

Morceaux choisis: Delilah, Soul It Screams, Fuck My Life Up Again, This Far Gone.

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