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Ash / Race The Night

« Empiler les best of et les compilations, ça va bien cinq minutes! » c’est très certainement ce qu’ont dû se dire les trois membres du trio irlandais Ash, le leader Tim Wheeler en tête, lorsque l’album inédit Race The Night (Fierce Panda Records) a été élaboré. Il s’agit du huitième album de compos inédites des trois dinosaures de la power pop irlandaise, lequel fait suite à une compilation retraçant, en quelques 50 morceaux, 25 ans d’une carrière bien fournie. Une compilation qui, le plus sombrement du monde, s’intitulait Teenage Wildlife: 25 Years Of Ash et parue en 2020, juste avant la pandémie de Covid 19.

Ash est donc de retour avec de nouvelles compos et force est de reconnaître que Tim, Mark et Rick n’ont pas fait les choses à moitié! Race The Night nous réserve du lourd, sans que pour autant le trio irlandais sorte de sa zone de confort. Des morceaux éloquents, efficaces et qui surtout demeurent dans les têtes. C’est par exemple le cas de l’éponyme Race The Night qui, non content d’être le premier single extrait de ce huitième album inédit, porte également la casquette de morceau inaugural. Race The Night: premier sur toute la ligne!
On le concède bien volontiers, Tim Wheeler et ses deux acolytes n’ont rien inventé ni révolutionné, surfant sur le succès d’Anabel en 2015, tube d’Ash auquel on peut aisément comparer les très engagés Race The Night et Usual Places.
Quelle importance, puisque les Irlandais sauront, quoiqu’ils entreprennent, toucher leur public. Malgré un manque évident d’inspiration ces dernières années, Ash fait toujours recette et accomplit des merveilles, comme par exemples les ballades Oslo et la dantesque Crashed Out Wasted Out longue de 6 minutes 38. Un morceau qui démarre sous des auspices folk pour s’achever, en trombe, par un solo de guitare d’anthologie qui ferait, osons le dire, pâlir Tom Morello ou même Slash. L’aventure hors des sentiers battus, quoique timide, est tout de même tentée car Ash ne nous avait pas encore habitué à des morceaux d’une telle force d’âme, voire d’intensité.
Pour en revenir à Oslo, cette ballade nous donne l’occasion d’entendre la voix de Demira qui, dans les chœurs comme en soliste, accompagne brillamment le trio irlandais.

De l’intensité, bien rock celle-ci, les très électriques Braindead et Double Dare en sont les grands pourvoyeurs, sans oublier l’entêtant Like A God qui, à l’instar de Race The Night, Usual Places et Crashed Wasted Out, fait partie des singles arrivés en préambule de l’album.
Braindead et Double Dare ont des accents stoner, rapprochant Ash de ce que Queens Of The Stone Age peut proposer: du rock qui pétille, qui envoie du bois, qui donne libre cours aux grattes acérées, celui que l’on décèle par exemple sur Paper Machete figurant sur le nouvel effort des Queens Of The Stone Age.
Peanut Brain, Over And Out et la petite ballade Reward In Mind n’offrent rien de vraiment transcendant, le trio irlandais se replongeant dans son domaine power pop, là où il demeure le plus à l’aise.

Comme souvent dans les morceaux d’Ash, Tim Wheeler fait admirer de superbes envolées vocales, notamment présentes sur le sulfureux Braindead ou encore le pop entraînant Race The Night. Une forme olympique d’Ash qui nous fait dire que Tim, Mark et Rick nous ont cruellement manqué, surtout dans de nouvelles compos et force est de constater, à l’écoute de cet album Race The Night, le mot « déception » est banni de notre vocabulaire. Ash nous apparaît comme à ses plus grandes heures, à savoir au sommet de son art et à son plein potentiel. Indéniablement, le trio irlandais s’est surpassé, nous apportant un album flamboyant et rock à souhaits!

Race The Night: le retour gagnant et tonitruant d’Ash par la plus grande des portes!

Notre sélection: Braindead, Usual Places, Double Dare, Crashed Wasted Out.

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