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Greta Van Fleet / Starcatcher

En cinq petites années, la fratrie Kiszka a commis 3 albums, dont Starcatcher, sorti ce 21 juillet.

Aux manettes, personne d’autre que Dave Cobb, titulaire notamment des succès de Brandi Carlile ou du fabuleux Jason Isbell (jetez une oreille à l’excellent Weathervanes).

Nous avions laissé le groupe sur une impression quasi christique, après un concert exceptionnel à Vienne. Quelques problèmes de santé (rupture du tympan) et un coming out plus tard, on avait donc hâte de retrouver la grâce des Greta Van Fleet et de son chanteur Josh Kiszka au mieux de sa forme.

Oui, mais voilà, le sort jeté lors de ce concert s’est quelque peu rompu, la faute sans doute à un manque d’originalité et à une production bien trop propre sur elle…

Ce Starcatcher n’est pas intrinsèquement un mauvais album, loin s’en faut, mais pas non plus un bon album.

Fate Of The Faithful démarre même très bien, mais dès le « Ahhhh » liminaire au premier couplet, on se dit que Claude François et son Alexandrie Alexandra n’ont qu’à bien se tenir. C’est malvenu autant qu’inutile, et l’ensemble est bien trop lisse pour espérer accrocher une oreille un peu aiguisée. Les guitares sont sages, doublées d’effets pour en gommer toute aspérité, la batterie est flottante et floue, comme éthérée à l’arrière-plan. Très très loin du son charpenté entendu à Vienne.

Même les effets sur la voix de Josh sonnent faux et malvenus. Le solo, lui, sauve un peu la mise et les apparences, mais pas de quoi ressusciter un John Bonham.

Waited All Your Life débute par une guitare folk assez convenue, mais bien trop clinique. L’illusion et le sentiment que cela provoque, c’est qu’on a voulu sonner 60’ & 70’s en détournant les technologies actuelles. Au final, c’est plutôt laid. Rien ne dépasse, rien n’accroche, rien ne surprend.

The Falling Sky démontre la science du riff de Jake, sur ce plan-là, les Greta ne peuvent pas être pris en défaut. Mais bon sang, même là, la retenue est bien trop marquée pour nous plonger dans l’atmosphère des glorieuses années rock. Quant au solo d’harmonica, il est tellement étriqué que là encore, cela ne fonctionne pas. C’est comme avoir une Bugatti Chiron et la piloter comme 2 CV …

Sacred The Thread : une intro de batterie surannée, presque désuète tant le son est ridicule, et la mélodie est convenue. Next, please…

Runaway Blues, interlude court d’une minute et quinze secondes, débute tambours battants, nous laisse entrevoir un espoir de rédemption, mais la voix de Josh sur ce morceau est particulièrement énervante, elle pourtant capable de prouesses.

Sur The Indigo Streak, les effets et la sensation de flottement s’accentuent. Tout est noyé dans un épais brouillard électronique, et même les chœurs sonnent mal. Du porridge dans les cages à miel…

Frozen Light touche le comble du ridicule, bien que le riff initial soit saignant. Mais la voix de cabine de bateau, triturée par une armée de transistors ou de puces en silicium frise la caricature de ce qu’on peut faire de plus hideux. Quant au solo de Jake, lui aussi a été dévoré par je ne sais quel ordinateur de mauvaise qualité. Franchement, ce n’est pas digne d’un groupe avec ce potentiel.

The Archer et Meeting The Master, excellents titres au demeurant, sont également de la même facture, compressés, étriqués et édulcorés à l’extrême.

Farewell For Now s’ouvre à peine plus, les guitares, les voix et la batterie étant un peu moins étouffées.

Heureusement pour moi, l’album ne compte que 10 chansons. Bien assez pour se dire que Greta Van Fleet reste et restera un groupe dont les performances sont avant tout et peut-être dorénavant uniquement scéniques. Quand le sage tente d’attraper les étoiles, l’imbécile que je suis regarde le doigt.

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