Logo Sensation Rock

Rival Sons, Darkfighter

Les californiens de Rival Sons sont enfin de retour, quatre ans après le très remarqué Feral Roots qui a valu à Jay Buchanan et sa bande, entre autres, d’obtenir quelques Grammy Awards et d’effectuer un passage aux Eurockéennes 2019.
Ce nouvel opus de Rival Sons s’intitule Darkfighter (Atlantic Records). Un album qui, initialement, devait paraître en mars de cette année mais, finalement, c’est ce mois de juin qui a raflé la mise. On ne connaît pas la raison du report, toujours est-il que Darkfighter a fini par débarquer et Dieu sait notre impatience à vouloir le découvrir.
Malgré cette sortie tardive, la formation californienne a tenu à dévoiler quatre morceaux sur les huit constituant l’album. Excellente manière de nous faire patienter, merci à ce cher Jay Buchanan et à ses boys !
Dans l’ordre de parution, les quatre singles sont les suivants : “Nobody Wants To Die”, “Rapture”, “Bird In The Hand” et “Guillotine”. En outre, Rival Sons ont eu le bon goût d’alterner morceaux bien rock et ballades. Ainsi, le très rock “Nobody Wants To Die” précédait la géniale ballade “Rapture”, tandis que l’urgent “Guillotine” succédait au langoureux et entêtant “Bird In The Hand”. De quoi juger de la faculté de Rival Sons à jongler d’un style à l’autre. Feral Roots, en 2019, en témoignait déjà avec les singles “Too Bad” et l’éponyme “Feral Roots”.

Darkfighter a été façonné par le producteur historique de Rival Sons, à savoir Dave Cobb, l’homme aux multiples Grammy Awards. Les californiens, il faut le croire, ont visiblement mis tous les atouts de leur côté pour une nouvelle réussite, ce qu’est véritablement Darkfighter. Force est de constater qu’une nouvelle fois, les combattants californiens de l’ombre ont encore frappé, Jay Buchanan en tête.

“Darkfighter”, comme l’indique la traduction française du titre, se veut davantage sombre que lumineux, parfois même psychédélique.
Sur le plan musical, “Nobody Wants To Die” tire sur tout ce qui bouge et bouscule tout sur son passage mais, dans le sens des paroles, il en va tout autrement. À la sortie de ce premier single en octobre 2022, Jay Buchanan a ainsi déclaré: « J’ai écrit Nobody Wants To Die en pensant que nous vivions notre vie avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête mais que, malgré cela, il fallait éviter de trop y songer sous peine d’être pris par la Faucheuse. » Et ce bon Jay sait mieux que tout le monde de quoi il retourne, ayant travaillé dans une morgue en tant qu’assistant de service à ouvrir et à conduire les corbillards jusqu’à leurs dernières demeures. « J’assistais à tous les enterrements. Certains étaient très fréquentés, pleins à ras-bord, pour d’autres il n’y avait que moi, le prêtre et le sol sous nos pieds. » Pas très ragoûtant ni réjouissant tout ça mais, manifestement, Jay Buchanan éprouvait le besoin de raconter cette expérience d’avant la musique et Rival Sons.

Que l’on se rassure, Darkfighter n’est pas que mort et ambiance macabre, ce sont aussi des morceaux lumineux, éclatants de vivacité. La ballade “Bright Light” en est le plus parlant exemple, à l’image de “Mirrors”, “Rapture” ou encore “Guillotine”. Un mot qui évoque encore la mort, à contrario de ce morceau tapageur et décapant. Du Rival Sons comme on l’aime aux sonorités californiennes aussi clinquantes qu’aériennes, comme au début de “Bird In The Hand”. Le rock prôné par Jay Buchanan et sa bande est à l’image de la vie, urgent et sans concessions, disons même sans complexe aucun. Sur “Nobody Wants To Die” ou “Guillotine”, les californiens font du rock comme si ils devaient mourir demain. Jamais les propos de Jay Buchanan n’auront eu autant de sens que pour Darkfighter.

On évoquait des ambiances psychédéliques, elles sont matérialisées par les deux derniers morceaux de l’album, à savoir le rythmé “Horses Breath” (6 minutes 04) et la ballade aérienne “Darkside” (6 minutes 18). Un côté sombre et psyché certes mais qui, soit dit en passant, n’enlève rien au plaisir ressenti par les oreilles. Sur “Darkside”, la voix de Jay Buchanan se fait vibrante d’émotion à fleur de peau. Un talent vocal à nul autre pareil qui jure magnifiquement avec le son saturé et croustillant des guitares. “Darkside” : le grand temps fort par excellence de Darkfighter !

Une longue attente généreusement récompensée par Rival Sons, les californiens nous ayant gratifié d’un album court (8 morceaux) mais au combien intense. Quelques morceaux supplémentaires n’auraient pas été de trop. Lightbringer, album à paraître très prochainement, sera peut-être plus long, on peut décemment l’espérer. Néanmoins, Darkfighter est bien présent lui, ne demandant qu’à être écouté jusqu’à plus soif !

Darkfighter de Rival Sons : le retour gagnant des combattants de l’ombre californiens !

Notre sélection : Darkside, Nobody Wants To Die, Horses Breath, Guillotine.

Photo : Pamela Littky

Total
0
Shares
Related Posts