Deux ans après le très remarqué Chuka Punch, les britanniques de You Me At Six reviennent avec Truth Decay, leur nouvel opus. Un retour par la petite porte, bien loin de déchaîner les passions ! Tout l’inverse du précédent album de 2021 qui regorgeait de bons morceaux tels que “Glasgow”, “Adrenaline” ou bien sûr “Beautiful Way”. Avec Truth Decay, la magie n’opère plus, on tombe dans l’anxiogène et la déprime! La bande à Josh Franceschi a empilé les singles (“Deep Cuts”, “No Future? Yeah Right”, “Mixed Emotions” etcetera) pour, au bout du compte, n’arriver à aucun résultat probant. À l’instar des groupes qui font du remplissage pour le plaisir de remplir leurs albums, les You Me empilent pour empiler ! Seul “Mydopamine” est apparu convaincant, truffé de bonnes guitares avec un Josh Franceschi comme on aurait toujours aimé l’entendre sur ce nouvel album.
Sur “Heartless” ou encore “Breakdown”, les britanniques semblent délaisser le bon rock pour l’électro, voire le hip hop. Ultraviolence donne vraiment dans l’électro, bien davantage encore qu’”Heartless”.
Mais où est donc passé la bonne gratte ? Il faut fouiller les fonds de tiroirs pour la trouver sur ce Truth Decay ! Blague à part, elle est présente sur “Mydopamine” pour les singles, mais aussi dans le très rock “A Smile To Make You Weak(er) At The Knees”, morceau des plus dynamiques qui n’est pas sans rappeler Kaiser Chiefe. Les You Me retrouvent leur énergie, ce mordant que l’on croyait définitivement perdu, évanoui.
Les deux autres morceaux sortant du lot sont la ballade “A Love Letter To Those Who Feel Lost” que Josh et ses acolytes interprètent en duo avec Cody Frost et, dans un registre plus rythmé, “After Love In The After Hours” qui, tout comme “Mydopamine”, sonne le bon rock british. Sinon, “Truth Decay” déçoit, désarçonne, afflige. L’expression « morne plaine » n’a jamais aussi bien porté son sens, tant “Truth Decay” respire la dépression et la tristesse !
À défaut d’avoir livré un album digne de ce nom, You Me At Six n’ont pas fait preuve d’égoïsme sur Truth Decay, ayant invité Rou Reynolds à les accompagner dans “No Future”, Yeah Right ainsi que Cody Frost qui, sur le planant “A Love Letter To Those Who Feel Lost”, fait admirer son joli filet de voix. Ne tirons donc pas sur l’ambulance, on ne peut pas être mauvais partout !
Truth Decay ne restera donc pas dans les annales, nous laissant comme orphelins de ce rock qui fit jadis la flamboyance des You Me. Il y a vraiment de quoi être nostalgique des anciens albums comme cet excellent Chuka Punch. Faisons malgré tout confiance à la formation de Josh Franceschi pour redresser la situation au prochain opus et Dieu sait si elle en est capable ! Sachant que l’espoir fait vivre, alors croyons dur comme fer à cette éventuelle renaissance de You Me At Six !
Notre sélection : Mydopamine, A Smile To Make You Weak(er) At The Knees, A Love Letter To Those Who Feel Lost.
