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Liam Gallagher / C’mon You Know

Le bad boy de la pop britannique Liam Gallagher est de retour, trois ans après Why Me? Why Not. Le Mancunien, ancien membre d’Oasis et de Beady Eye, nous gratifie de son troisième album solo, lequel a pour titre C’Mon You Know. Celui-ci succède à As You Were (2017) et Why Me? Why Not (2019).

C’mon You Know marque une rupture assumée avec Oasis et, par extension, un rapprochement avec des sonorités plus électroniques, comme par exemple sur Better Days influencé Primal Scream.

Carrière solo ne signifie pas se replier sur soi-même, Liam le prouve avec ce nouvel effort. Le Britannique a fait appel à Greg Kurstin, Ezra Koenig de Vampire Weekend, Andrew Wyatt qui l’avait déjà accompagné sur As You Were mais aussi, encore plus surprenant, Liam s’est attaché les services de Dave Grohl qui se charge de la partie batterie sur Everything’s Electric, premier single arrivé en éclaireur de cette nouvelle galette. Le leader de Foo Fighters a également composé le morceau titulaire C’Mon You Know, paru après Everything’s Electric.

Contrairement à d’autres groupes et artistes, Liam Gallagher refuse de s’apesantir sur la pandémie de Covid qui, selon ses dires, n’a pas été un handicap à son processus de création. « Ce monde a connu tellement de merdes et cela bien avant la pandémie, pourtant on n’en a pas fait toute une histoire! » On reconnaît bien là l’optimisme légendaire de Liam, même si le Mancunien ne sous-estime pas les dégâts engendrés par le Covid sur l’industrie musicale.

Affranchissement d’Oasis? Pas vraiment, lorsqu’on écoute Everything’s Electric sur lequel dansent les ombres de la défunte formation des frères Gallagher. Rien que le tempo rappelle Oasis, sans parler du riffing de gratte et de la voix tonitruante de Liam. Cependant, avec le morceau C’Mon You Know et Better Days, tout devenait différent. Le presque cinquantenaire nous faisait découvrir une autre facette de sa musique, teintée de gospel et d’électro, voire de cuivres. Pourtant, Liam ne s’est pas trompé de voie en se démarquant d’Oasis. C’est juste différent musicalement mais la voix et le style Gallagher ne se sont pas évaporés en route, le Britannique a seulement voulu nous surprendre. Tout d’abord, en glissant des chœurs enfantins sur More Power, précisément ceux de la Saint-Andrew’s School. Ce sont même ces petits chanteurs à la croix de bois façon british qui ouvrent le bal avant que Liam daigne entrer en scène pour ne plus, jusqu’à la fin du disque, ne plus lâcher le micro.

Liam Gallagher affectionne les belles ballades, par exemple Once sur Why Me? Why Not ou encore Paper Crown sur As You Were. C’Mon You Know, lui, nous livre Too Good For Giving Up, magnifique compo interprétée au piano sur laquelle Liam montre toute sa sensibilité, celle d’un rebelle au cœur si grand et pas de glace, comme certains aimeraient à nous le faire croire. Liam Gallagher, à l’instar de nous tous, possède ses propres failles et faiblesses, tout cela pour s’être forgé une belle carapace avec les années.

C’mon You Know modernise la pop de Liam Gallagher, pourtant les influences 60’s/70’s sont notables, comme sur le très électrique I’m Free où rock et reggae se donnent la réplique sans discontinuer. Influences rétro Beatles aussi dans Oh Sweet Children, faisant partie des morceaux sur lesquels Liam sait ce qu’il doit à ses illustres prédécesseurs. Too Good For Giving Up, cette fameuse ballade, présente également un aspect Beatles, davantage du côté Lennon sur Imagine par exemple.

Le morceau C’Mon You Know, longuet et monotone, n’a guère enthousiasmé les foules. Better Days, arrivé sans crier gare, l’a bien vite fait oublier. Pur chef-d’œuvre musical, Better Days rompt avec le style Oasis, rejoignant celui de Primal Scream. Cuivres et claviers se taillent la part du lion, alors que les guitares se révèlent inexistantes. Les adeptes d’Oasis en seront à coup sûr déçus mais il ne saurait être reproché à Liam Gallagher de vouloir tordre le cou aux influences impulsées par son ancienne formation. Le Mancunien évolue dans sa conception de la musique, un bouleversement bénéfique et tout à son crédit. C’Mon You Know le morceau a occasionné en nous quelques craintes que Better Days a eu tôt fait de dissiper, au même titre que More Power, Diamond In The Dark ou encore Don’t Go Halfway. Des morceaux qui fleurent bon les 60’s et les 70’s, dans lesquels on retrouve les bonnes guitares que drive, avec un aplomb extraordinaire, la voix de Liam. On peut aussi citer, au rayon des compos estampillées Beatles, le très planant It Want Not Meant To Be.

À l’image de Too Good For Giving Up, Moscow Rules est une autre ballade de caractère sur C’Mon You Know, Moscow Rules sur lequel est présent un certain Ezra Koenig, membre de Vampire Weekend. Koenig fait également admirer ses talents de bassiste dans More Power.

Liam Gallagher aime Paris et Paris le lui rend bien. « J’ai dû être parisien dans une autre vie » déclarait-il récemment. Une love story qui s’étend même à toute la France, l’Hexagone où Liam aura largement l’occasion de promouvoir C’Mon You Know. Il sera par exemple le 8 juillet au festival Beauregard, le 10 juillet au Cognac Blues Passion et le 20 août au Cabaret Vert de Charleville Mézières. Avant ces dates, Liam Gallagher fera un crochet par le VyvFestival de Dijon, le 12 juin, où il occupera l’affiche avec The Smile, The Murder Capital ou encore Idles.

C’Mon You Know ou comment Liam Gallagher, tout en gardant sa personnalité et son identité musicale, décide de s’affranchir d’Oasis!

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