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Amyl And The Sniffers / Confort To Me

Le combo de Melbourne Amyl And The Sniffers est de retour, 2 ans après un album éponyme qui lui a ouvert grandes les portes du printemps de Bourges.

Amyl And The Sniffers, c’est un quatuor dont la tête de gondole est sa chanteuse Amyl Taylor, formidablement secondée par le batteur Bryce Wilson, le guitariste 

Dec Martens et le bassiste Gus Romer.

Les britanniques ont leurs formations punk rock (Idles, Shame ou encore The Murder Capital et Ladybird pour ne citer qu’eux) mais l’Australie, avec Amyl And The 
Sniffers, est loin d’être dépourvue dans ce domaine. Le quatuor de Melbourne n’a rien à envier à Idles et Joe Talbot, à la seule différence près que c’est une voix 
féminine qui vocifère et éructe, celle hyper puissante et volubile, de l’explosive Amyl Taylor qui, en moins de deux, se dégoupille telle une grenade.

Amyl And The Sniffers fait l’actualité en raison de la sortie d’un second album intitulé Confort To Me. Ce LP de 13 morceaux d’intense punk rock est paru sous le label 
Rough Trade et sous la férule de Nick Launay, lequel n’a pas été dépaysé pour avoir eu Idles sous sa coupe (Launay a aussi produit Nick Cave et Anna Calvi entre 
autres).

Les compos de Confort To Me ont été élaborées en deux périodes: celle des feux de brousse en Australie et une autre de confinement lorsque le quatuor se trouvait 
en quarantaine, coincé dans une même maison. Par la force des choses donc, le travail de composition s’est avéré plus facile et prolifique.

Une période de confinement qui, semble-t-il, a marqué Amyl Taylor au fer rouge. La jeune chanteuse avoue avoir modifié son mode de vie, devenant plus rancunière et 
déprimée (selon ses propres dires) mais paradoxalement davantage autodisciplinée. « Je ne faisais plus la fête, je mangeais plus de fruits et légumes, je lisais plus. 
Tout cela impliquait que je devenais plus sombre et mélancolique. »

Désenchantée, désœuvrée, à entendre Amyl Taylor vocaliser on ne le croirait pas et pourtant…

Si vous cherchez des ballades gentillettes, Confort To Me n’en compte pas. Bien au contraire, que du trépidant de Guided By Angels (introduction) à Snakes (conclusion).

Certaines voix s’élèveront pour dénoncer l’absence de mélodies intelligemment posées, une Amyl qui piaille et hurle au lieu de chanter calmement et des guitares qui 
ne font que gronder. Demandez donc à Shame ou Idles de faire du Léonard Cohen, vous verrez ce qu’ils vous répondront! On aime ou on n’aime pas la musique punk 
rock, elle fait tout de même preuve d’un réel dynamisme et évite aux esprits engourdis de s’endormir tout à fait. Avec Amyl And The Sniffers, on remue le popotin tout 
au long des 13 morceaux de ce Confort To Me. Voix d’Amyl, guitare de Dec ou même batterie de Bryce dépotent et déchirent!

Hertz, single du moment, laisse apparaître quelques boucles synthétiques à son début, morceau taillé à merveille pour les radios. Sur Hertz, Amyl semble dompter 
sa voix, laquelle est moins abrupte.

Si les morceaux manquent de mélodie selon les détracteurs, les textes de Confort To Me ont indéniablement un sens et traitent d’un thème individuel. Ainsi, Snakes 
relate la présence d’Amyl Taylor dans une maison cernée par une multitude de serpents. Dans Knifey, Amyl évoque une promenade nocturne dans un parc alors qu’elle 
n’était qu’une adolescente. La jeune australienne s’interdisait de regarder les étoiles par crainte de voir surgir de nulle part un tueur en série.

Confort To Me n’aborde cependant pas que les expériences de vie d’Amyl Taylor, une petite place est réservée à la classe politique australienne. Don’t Fence Me In 
est un brûlot contre l’entorse faite à l’égalité des femmes qui, d’après Amyl, est trop souvent bafouée par les politiciens australiens. Le moins que l’on puisse dire, 
c’est que la petite princesse du punk rock a du tempérament!

Lors de leur passage au printemps de Bourges en 2019, un journaliste de la presse spécialisée rock s’est fendu du propos suivant: « Ces australiens d’Amyl And 
The Sniffers m’ont véritablement épaté! Quelle maturité! » Amyl And The Sniffers en ont manifestement bouché un coin à tous les festivaliers présents lors de leur set, 
volant même (excusez du peu) la vedette à Idles qui se trouvait également à l’affiche. Ce même journaliste dira: « Je n’ai pas pu interviewer Amyl And The Sniffers, 
je le regrette amèrement. »

Le quatuor australien, par le biais de Confort To Me, est bien parti pour confirmer et acquérir un peu plus de notoriété. Amyl et ses trois acolytes ont déjà gagné le droit 
d’être considérés comme la sensation punk rock du moment, la terreur de Melbourne qui fait mieux que jeu égal avec les mastodontes britanniques que sont Idles, 
Shame ou encore les vaillants irlandais de Fontaines D.C.

À l’heure de la reprise progressive des concerts, une certaine impatience taraude de façon certaine les mordus de bon punk rock qui aimeraient voir (ou revoir c’est 
selon) Amyl And The Sniffers sur scène. Avec Confort To Me, force est de reconnaître qu’il y aura du grain à moudre. Se trémousser au son de Security, Freaks To 
The Front ainsi que Hertz ne sera bientôt plus, on peut raisonnablement le penser, considéré comme une utopie.

Confort To Me d’Amyl And The Sniffers: un album à l’énergie communicative autant que décapante, résolument brut de décoffrage!

 
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