Après avoir sorti plusieurs EP marquants, Sea Girls nous offre aujourd’hui son premier album, « Open Up your Head », un disque qui confirme le statut de groupe indie à suivre qui les entoure depuis leurs débuts. Entretien avec leur chanteur Henry Camamile.
- « Vous vous êtes rencontrés à l’école, c’est ça ? »
« Oui, tout à fait. On a longtemps joué dans des groupes ensemble avant de monter sur Londres. Ces groupes n’étaient pas aussi bons que ne l’est Sea Girls (rires). »
- « Vous avez enregistré pas mal de EP avant de sortir votre premier album. C’était une façon de vous faire connaître auprès des gens ? »
« Cela s’est fait naturellement. On voulait que les gens nous découvrent live. A chaque nouvelle tournée, on jouait de nouveaux morceaux. On voulait que les titres soient le meilleur possible avant d’entrer en studio. Nous n’étions pas pressés. »
- « Vous avez eu d’excellentes critiques de vos performances live, de vos EP avant d’enregistrer cet album. Cela vous-a-t-il mis une quelconque pression ? »
« Oui, je pense mais une pression positive. Nous nous sommes mis la pression nous mêmes. Elle ne venait pas de l’extérieur, des médias. Cela fait cinq ans que nous travaillons ensemble désormais. Nous avons donné de nombreux concerts. Nous avons passé deux ans sur l’écriture de l’album et avons avons trouvé un bon rythme. Des gens adorent le disque, d’autres, non. Nous écrivons pour nos fans mais pas uniquement. »
- « Sur l’album, il y a des titres que l’on trouve déjà sur vos EP et des morceaux qui sont bien plus récents j’imagine. »
« Oui, il y a les deux, effectivement. « Call me out » par exemple est un nouveau morceau. Et on se devait de mettre certains titres de nos EP sur l’album. »
- « Vous avez cette énergie pop avec des titres de deux, trois minutes. Pour être dans le format pop classique ? »
« Cela vient naturellement. C’est quelque chose d’instantané. On écrit souvent dans l’urgence et ça donne cela. Nous aimons les chorus, l’énergie du chorus. »
- « Il y a aussi dans vos morceaux une complexité que l’on ne trouve pas toujours dans la pop. »
« C’est cool que tu dises cela. C’est d’ailleurs pour cela qu’il y a certains titres de l’album que nous ne pourrons pas jouer live car leur structure est trop difficile pour être reproduite sur scène. »
- « Je trouve votre son plus américain qu’anglais. »
« Je suis d’accord avec toi. Je suis influencé par The Kills, par Springsteen. J’aime les harmonies vocales US, notamment celles des Beach Boys. J’aime aussi beaucoup un groupe comme les Strokes. »
- « Comment avez-vous vécu cette période de crise sanitaire et notamment le fait de ne pouvoir donner de concerts ? »
« Cela a été dur. Surtout le fait de ne pouvoir jouer live. On a bossé dur et ne pas pouvoir donner de concerts est quelque chose de très difficile à vivre. J’espère que l’on pourra rejouer live bientôt. Notre dernier concert était à Paris. Durant le Co-vid, nous avons fait des shows accoustiques. Les gens semblent avoir appréciés. »
- « Vous aviez joué au Leeds et Reading Festival 2018 et 2019. Vous y étiez encore programmés cette année. J’imagine que de ne pas y jouer a été une énorme frustration ? »
« Cela a été horrible. L’an dernier, cela avait été un super moment. Nous adorons jouer là-bas. Cela avait été une expérience incroyable. Les fans étaient à fond dans les shows que nous y avions donnés. Nous espèrons vraiment pouvoir y rejouer l’an prochain. »
Pierre-Arnaud Jonard