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INTERVIEW THE SILENCERS

Dix-neuf ans après « Come » les Silencers reviennent avec un excellent nouvel album, « Silent Highway ». Un disque qui montre que Jimme O’ Neill n’a rien perdu de son talent. Entretien avec cet homme fort sympathique.

« Ce nouvel album arrive dix-neuf ans après « Come ». Pourquoi une si longue absence discographique des Silencers ? »

« Après « Come » j’ai fait un disque solo. On avait travaillé de manière directe avec le label pour « Come » et cela s’était très bien passé. On était parti en tournée, avions fait des festivals. Nous n’avons jamais arrêté les Silencers mais j’avais un autre projet, un projet country. J’ai toujours continué de jouer. J’ai aussi joué avec le Celtic Social Club qui m’a pris du temps. Pour les Silencers j’avais un peu peur car la barre était haute. Mais nous avons continué de donner des concerts avec le groupe à Glasgow, avec mes fils et ma fille. Cela marchait bien. J’ai senti à ce moment-là une vague d’amour pour les années 80, pour les Silencers ou pour mon premier combo, Fingerprinz. Dans ma vie personnelle j’ai rencontré une femme, ai fait deux enfants avec elle donc cela a encore retardé le moment de faire ce disque. »

« Tu as fait l’album avec Baptiste des Delgres. »

« Tout à fait. Il avait joué avec nous dans les Silencers quand il était très jeune, à seize ou dix- sept ans. Je l’ai contacté pour co-produire l’album. Nous avons commencé à bosser dans sa maison à Nantes. Une belle osmose s’est créée d’entrée avec lui. Il a compris de suite ce que je voulais. On a eu très vite le squelette de l’album. On a bien travaillé ensemble. »

« Tu as dit vouloir retrouver l’esprit du premier album des Silencers « A letter to St Paul » pour ce disque. »

« Oui ce genre de rock pêchu et sensible à la fois. Je ne voulais pas refaire le premier album, voulant quelque chose de plus moderne mais je voulais m’inspirer de son esprit avec une approche plus contemporaine. »

« Il y a dans le nouvel album un son pop hérité des 60’s. »

« Les groupes écossais ont toujours été plus influencés par les groupes américains qu’anglais. Quand j’ai commencé les Silencers j’avais en tête la folk électrique des Byrds. »

« Le disque possède ce côté pop intemporel. »

« Oui je suis encore aujourd’hui inspiré par les Beatles. La musique m’arrive très vite. C’est plus dur pour les paroles. Je pense d’abord aux mélodies. J’ai été étudiant en art et architecture et je construis les morceaux comme ça, avec des couleurs. J’essaie aussi de trouver un côté dansant dans la musique. J’aimais aller danser en boîte quand j’étais en tournée. »

« Aujourd’hui même si c’est plus compliqué dans le monde de la musique l’artiste a davantage les mains libres que dans le passé. »

« Tout à fait. Avec Baptiste nous avons pu faire ce que nous voulions. »

« L’album a été enregistré en grande partie en France. »

« J’habite en Bretagne donc c’est logique. On a fait aussi certaines parties à Glasgow. »

« Vous avez très bien marché en France. Comment expliques-tu ce lien d’amour entre les Silencers et la France ? »

« Nous faisions un rock un peu différent. Nous étions dans la famille U2, Simple Minds mais avec un côté plus folk et blues. Les Français appréciaient notre sens de la mélodie. En Angleterre c’était plus dur. Nous avions un énorme tube aux États-Unis, « Painted Moon », mais en Angleterre on ne passait pas à la radio. On jouait sans arrêt aux États-Unis. Les Français comprennent l’émotion écossaise. Les Anglais ne la comprennent pas. »

« Au tout début du groupe vous êtes allés vous installer à Londres. C’était pour être au plus près de l’industrie musicale ? »

« Non, nous étions déjà à Londres. J’y étais allé pour mes études. J’habitais avec d’autres écossais, ainsi qu’avec des irlandais. J’écrivais des chansons pour d’autres artistes. »

« Quels vont être vos projets après la sortie de l’album ? »

« On a voulu sortir l’album maintenant avant de faire une tournée l’année prochaine. On veut aussi faire les festivals. La musique est toujours là même si beaucoup de choses ont changé. Je suis très content du disque. C’est l’album que je voulais faire. »

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