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STEREOPHONICS, Kind

On ne l’attendait pas et pourtant il est bien là, le onzième album des gallois de Stereophonics intitulé Kind. Il fait suite à Scream above the sounds paru en 2017.
Un opus résolument folk, les grosses guitares électriques ayant manifestement été laissées de côté.
N’en déplaise aux amateurs de bon rock bien rentre-dedans, la bande à Kelly Jones poursuit inexorablement, sur ce nouvel effort, sa marche vers un style soft et posé, aux antipodes de ses débuts en 97 avec l’album Word gets around.
Les morceaux de Kind se rapprochent davantage de ceux figurant sur Just enough education to perform (2001), Graffiti on the train (2013) ou encore You gotta go there to come back (2003).

Le disque débute de façon bien dynamique avec I just wanted the goods, tout en cadence et en chœurs, la voix de Kelly Jones se montrant également déjà à son avantage. Difficile sur ce I just wanted the goods de ne pas établir un comparatif avec Have a nice day, single extrait de l’album Just enough education to perform, tellement les deux morceaux se ressemblent comme deux gouttes d’eau.
Le somptueux Fly like an eagle, single dévoilé avant la sortie de l’album, est le point de départ d’une série de ballades folk influencées Dylan (voire Neil Young), morceaux où la guitare acoustique règne en maîtresse. Restless mind est l’exemple le plus éloquent, purement estampillé Dylan/Neil Young. Sur ce morceau, un harmonica s’invite de temps à autres et nous rappelle, par le formidable duo qu’il forme avec la guitare, les grands standards de ces deux icônes incontestées de la folk.
Stitches est dans le même registre, nous offrant un merveilleux duo guitare/voix.
Le piano fait à son tour son apparition sur Make friends with the morning, tout comme sur Hungover for you qui poursuivent ce formidable récital de ballades et nous ramènent ainsi aux souvenirs de Maybe tomorrow ou encore de Graffiti on the train.
Un changement de rythme s’opère tout de même avec Bust this town, plus entraînant et remuant. La voix rocailleuse de Kelly se fait plus pressante, déversant son flot de paroles sans concessions.
Retour à une ambiance de nouveau plus calme et intimiste sur Street of orange light où l’on goutte un véritable repos que Don’t let the devil take another day vient, sans crier gare et comme un cheveu sur la soupe, interrompre en  martelant à qui veut bien l’entendre qu’il faut se réveiller. Don’t let the devil take another day fait étrangement penser à All in one night, single issu de l’album Scream above the sound.
N’oublions pas This life ain’t aisy (but it’s the one that we all got), morceau au titre à rallonge qui imprime le style Stereophonics des derniers albums, alliant à merveille orchestration lente et voix tonitruante de Kelly Jones.

Kind est un disque réussi, plein de bonnes surprises, ni meilleur ni moins bon que ses prédécesseurs. Les passionnés de folk à la Bob Dylan y trouveront leur compte, les aficionados de hard rock seront complètement désorientés, c’est selon. Il n’en demeure pas moins que l’inspiration de nos chers gallois est toujours là, que Kelly Jones et sa petite clique ont encore beaucoup de bons albums et de fabuleux morceaux de prestige à nous distiller.
Pour patienter, apprécions Kind pour ce qu’il nous apporte et passons un agréable moment de musique !

Jean-Christophe Tannieres

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