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KURT VILE, Bottle It In

Un an après une escapade musicale remarquée avec Courtney Barnett, l’ancien leader des The War On Drugs sort son septième album studio enregistré sur la route, entre deux tournées, au cours de ces dernières années. Spontanéité et liberté semblent encore être d’actualité pour cet artiste attachant, qui poursuit une carrière riche et passionnante.

 

L’album s’ouvre avec le titre peut-être le plus impérieux de tous, Loading Zone, bande son idéal d’un voyage qui ne semble jamais s’arrêter dans les rues de Philadelphie – la ville dans sa région natale -, mais le refrain scandé « I park for free » pourrait refroidir les autorités politiques locales. Liberté vous avait-on prévenu. Hysteria reprend ce thème, avec nonchalance et délassement, permettant à Kurt d’exprimer certaines angoisses comme la peur de l’avion ; mais c’est véritablement avec les longues compositions – entre 9 et 10 minutes – que la séduction opère le plus, rappelant immanquablement l’univers de Neil Young, dont Kurt Vile a déjà assuré la première partie dans des concerts récents. Bassackwards est un des trois titres long formats de l’album – on pense à On The Beach du grand Neil – et nous faisons la route avec lui au milieu de terres isolées, dépeuplées, sauvages.  

One trick Ponies, ballade « dylanienne » toute en décontraction avec ses chœurs luxuriants et les « wouh » de Kurt, ou Rollin with the flow offrent à l’auditeur une douce intensité, de délicats arrangements et une simplicité étonnante remplie de charme nostalgique.

 

Check Baby redonne la part belle aux copieux morceaux évoqués ci dessus, avec une introduction efficace, un subtil crescendo et des guitares davantage toniques dans la seconde partie du morceau. L’ensemble est très convaincant, et le titre Bottle it in avec claviers discrets et son ambiance feutrée offre un autre moment intime, comme une conversation passionnée avec un être cher. Come again, avec ses chœurs feutrés et son final polyphonique, présente peut être le mieux la quintessence de son univers dans lequel on se laisse facilement transporter. Assurément un des coups de cœur de l’album.

La fin du disque est un peu plus étrange voir déconcertante, entre un morceau plus difficile d’accès (Cold was the wind), un dernier long format Skinny Mi où la voix de Lou Reed semble l’avoir remplacé – mais le titre apporte peu à l’album finalement – et un dernier instrumental de moins de 100 secondes. Kurt Vile prouve qu’il ne se laisse guider par aucun impératif, aucune contrainte, donnant tout son sens à l’idée de composer.

 

Si ces derniers titres soulignent les quelques limites de l’ensemble, à savoir peut-être le manque de cohérence et parfois de dynamisme, Bottle In It renferme suffisamment de titres vraiment bons et parfois captivants pour être un vrai bon disque, assurément un des meilleurs de Kurt Vile. A bientôt 38 ans, ce musicien passionné et voyageur donne envie de continuer à le suivre. Sans doute le message de sa bouteille.

 

Julien Lagalice.

Artiste : Kurt Vile

Album : Bottle In it

Genre : Folk-rock, rock indie

Label : Matador

Date de sortie : 16 octobre 2018

Titre : One trick Ponies

Catégorie : Album Rock

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