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FEU! CHATTERTON, L’Oiseleur

Près de trois ans après la consécration de leur tout premier album, Ici le jour (a tout enseveli), les dandys rockeur de Feu! Chatterton nous reviennent plus en forme que jamais avec L’Oiseleur.

 

L’exercice de la sortie d’un second album quand le premier a excellemment bien fonctionné est toujours très compliqué et c’est avec une légère appréhension que nous accueillons cette galette en amont de la première écoute. Pour ne pas gâcher la surprise de la première écoute, j’ai personnellement pris le parti pris de ne pas écouter les premiers extraits dévoilés sur la toile ces dernières semaines. Et cela m’a réussie, car au bout du second morceau, je suis conquise et j’appréhende donc avec beaucoup moins de pression la suite de mon écoute.

L’Oiseleur débute sur Je ne te vois plus, un texte parlé sur une instrumentalisation délicate, se terminant en apothéose, avec un battement se faisant de plus en plus persistant. La tension monte, jusqu’au coup de grâce. Si je puis dire, étant donné que le morceau suivant s’enchaînant se nomme Grace. La voix du leader se veut plus naturelle, comme si l’on s’était arrêté après les Camélias et que tout reprenait, avec un souffle doux, une élégance propre à la formation. La mélodie se fait toujours plus rock, dans un mix un peu psychédélique… Comme à son habitude, les paroles scandées par Arthur Teboul se font tendres et crues à la fois.

 

On remarque sur ce nouvel opus que les textes sont moins chantés mais encore plus interprétés qu’auparavant, probablement grâce aux racines issues du slam que possèdent les musiciens. L’ivresse en est un exemple des plus flagrants. De plus, il est vrai que l’électronique est assez mise en avant dans cet opus, avec des sons assez urbains et expérimentaux. Rien n’est laissé au hasard, pourtant rien n’est attendu. Les passages instrumentaux se font plus présents, par exemple on note que dans Tes yeux verts il y a quasiment la moitié de la chanson qui est en partie instrumentale, sans voix. Souvenir est également un titre assez doux, flirtant avec la tendresse et nous rappelant à des morceaux du précédent album. Comme précédemment, les textes ont des sujets forts tels la mort, la nature, la solitude, le souvenir… Le lyrisme et la poésie sont encore une fois bien ancrés dans les titres de cet album.

La pièce finale de ce bel opus est Le Départ, où le texte est cette fois slamé sur une instru calme, douce, tendre. Nous sommes presque sur un poème dicté par Arthur TEBOUL, de sa voix suave et chaude, tellement belle et impressionnante à la fois. On retrouve la tension instrumentale de Je ne te vois plus, et ce morceau clôture l’album de la même des façons qu’il a été introduit : en poésie, avec une instrumentale des plus pertinentes.

 

Encore une fois, Feu! Chatterton nous propose un album d’une grande qualité, alternant entre douceur et explosion d’émotions. Le groupe déploie aujourd’hui une palette de multiples capacités, nous prouvant que leur avenir sur la scène rock française est bien présent. Feu! Chatterton est assurément une des révélations de ces dernières années qui grandit petit à petit, doucement mais sûrement et avec une grande maturité.

 

  • Marion

Artiste : Feu! Chatterton

Album : L’Oiseleur

Label / Distribution : Barclay

Date de sortie : 09 mars 2018

Genre : indie rock, rock alternatif

Catégorie : Album rock

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