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DEATH CAB FOR CUTIE, Kintsugi

Un temps perdu dans les méandres pompeux de l’indie pop post pubère, le Death Cab, nous revient avec un 8e album sérieux et touchant. Une sorte de nouveau départ que l’expérience et les déboires amoureux d’un Ben Gibbard inspiré ont bien nourri…

N’en déplaise aux dépressifs, les séparations ont parfois du bon. Et l’excellent Kintsugi est là pour rappeler que le meilleur moyen de se remettre en question, c’est encore de se prendre une bonne calotte derrière les oreilles, outil, si il en est, particulièrement indispensable aux compositeurs de tout poil.

En 2011, à la sortie de Codes & keys, force fut de constater que le bonheur bling d’un mariage façon séries branchouilles dans lequel s’était vautré B.Gibbard, perdu dans les couloirs des quartiers chics de L.A, avait considérablement affaibli sa force créatrice. On avait beau écouter dans tous les sens, mais rien ne ressortait de cet album ultra-esthétisant, tout juste enclin à faire pleurnicher les adolescentes fans de Twillight.

Bye-Bye Californie et ses paillettes (il s’est installé depuis à Seattle), retour aux sources, pour un résultat autrement plus inspiré.

Kintsugi, comme l’indique son nom pour les connaisseurs, est la digne réparation a laquelle pouvaient s’attendre les fans des premiers instants dont je suis.

Guitares légères, un brin mélancoliques, voire dissonantes, mais jamais plombantes (No room in frame), mélodies parfaitement placées, magnifiquement servies par la voix précise et travaillée un tantinet désabusée de Gibbard (Black sun), très logiquement choisie par Atlantic en 1er single, ou encore le très bon little wanderer, digne hymne pop new-waveux qu’un Chris Martin (Coldplay) de la première heure ne renierait certainement pas. Ou l’excellentissime et acoustique Hold no guns, lancé au milieu de l’album dans son plus simple appareil (guitare et voix), un hommage musical risqué et à poil (mais réussi) aux grands Beatles. Un ensemble senti et harmonieux que même l’enlevé Good help (is so hard to find), aux réminiscences délicieusement disco, complète sans galvauder. Un morceau d’ailleurs, qu’on imaginerait très bien sublimé par le regretté Freddy Mercury, en mode superprod bien sûr .

C’est dire si cet ensemble est méticuleux, poussé par des rythmiques sobres et efficaces, des textes soignés (comme d’habitude), et le tout volontiers connoté 80’s (mais le bon), et, encore une fois, très bien avisé.

En écoutant attentivement cet album, ce qu’il mérite, les arrangements léchés et discrets, parfois empruntés à la culture électro (B.Gibbard en consomme et crée volontiers, ref The postal service) révèlent tout le soin apporté à la production qui, pour la première fois, a été confié à Rich Costey (Jane’s addiction, Muse). Chris Walla, co-fondateur multi-instrumentiste et habituel producteur étant parti vers d’autres horizons.

Encore une rupture, et là encore un mal pour un bien pour le désormais trio qui signe là et de loin son meilleur opus depuis Plans en 2005.

Quand on vous dit que les séparations ont du bon…

Artiste : Death Cab For Cutie

Album :  Kintsugi

Label/distribution : Atlantic

Date de sortie : 31/03/2015

Genre : Rock, Indie

Catégorie : Album rock

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