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BRIGITTE, À Bouche Que Veux-Tu

B.Records/Columbia/2014

Les adjectifs qui nous viennent lorsqu’on pense à elle sont « sensuelle » et « culottée ». Après nous avoir fait languir si longtemps, nous ses prétendants – on en avait l’eau à la bouche —, Brigitte nous devait bien une petite mise en bouche avant de nous dévoiler, le 17 novembre, son nouvel album À Bouche Que Veux-Tu.

Qui connait Brigitte sait qu’elle n’est pas une seule femme et qu’elle ne s’appelle pas Brigitte. Brigitte c’est un duo hippie chic, aussi sexy que décalé, qui se compose de deux chanteuses françaises, Sylvie Hoarau et Aurélie Saada.
Après l’EP Battez-vous en 2010, Brigitte nous avait regardé nous entretuer pour gagner son cœur. Puis deux ans plus tard c’est à travers un premier album qu’elle avait osé nous demander Et Vous, Tu M’aimes ? On lui avait alors répondu franchement, nous public français, en lui en achetant pas moins de 200 000 exemplaires, élevant ainsi Et Vous, Tu M’aimes ? au rang de disque de platine. Si ce premier album faisait état d’un répertoire de chansons au style pop-folk et bossa, À Bouche Que Veux-Tu quant à lui mise sur une valeur sûre : les années 70.
Leur premier album nous racontait la reconstruction d’un cœur abimé. Et bien celui-ci sonne comme l’aube d’une nouvelle ère : celle de la femme libre qui s’assume. C’est d’ailleurs déguisées en femmes fatales – telles Dalida et Nancy Sinatra – qu’en août dernier, les deux trentenaires sont venues susurrer à nos oreilles leur pop sucrée, aux relents discos avec À Bouche Que Veux-Tu, single éponyme dont le clip fut réalisé par Aurélie Saada, une des deux Brigitte. De quoi nous donner la fièvre du samedi soir !

À Bouche Que Veux-Tu. Tout commence par L’ Echappée Belle, une chanson à  fois douce, avec ses gimmicks subtils au piano, ingénieuse dans le choix des mots, ferme et franche avec ses envolées de voix suaves. Un morceau dans lequel Brigitte s’adresse à nous à la première personne, et où d’entrée de jeu, elle apparait comme une femme plurielle,  épanouie et indépendante.
On apprend que la vamp s’est fait la belle « loin de Paris » « dans un hôtel de NoLIta ». Qu’elle y danse la polka et y passe une charmante nuit avec un bel inconnu « entre chien et loup ». Un premier titre à l’image de l’album qui évoque un bar lounge où les auditeurs sont invités à siroter des cocktails de funk à la fraise avec J’Sais Pas ou Hier Encore, des morceaux disco qui font monter la température ;  des calypsos sensuels au curaçao bleu lagune comme Embrassez-vous ; ou encore un reggae langoureux à la pomme verte : Plurielle, chanson dans laquelle Brigitte hésite entre «  la fièvre ou la romance » évoquant « sa liberté chérie » et parle de la pluralité de la femme : «  je suis plurielle, la femme et la mère […]la sage ou la délinquante, l’insoumise ou l’obéissante », et choisi d’être « l’extravagante ».
Les arrangements y sont généreux comme dans Les Filles Ne Pleurent Pas, dont le texte – et c’est valable pour tous les morceaux de l’album— est engagé et revendique l’égalitarisme «  avec ou sans rien dans le slip, je suis un garçon comme les autres » . Un titre qui détonne par la teneur électro de sa pop funky. En effet Pour À Bouche Que Veux-Tu, en plus d’avoir créé son propre label B Records, le groupe a donné les manettes à l’arrangeur et ingénieur du son Marlon B (qui travaille souvent pour -M-). Ça donne un disque beaucoup plus instrumental et orchestral que le premier, avec des cuivres et des cordes en hommage aux divas des années 70, des percussions, du synthé et des soupirs sur fond de violons. C’est pour mieux venir attiser la flamme du désir brûlant qu’insufflent les voix chatoyantes de deux chanteuses.

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