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MARK LANEGAN BAND, Phantom Radio

Heavenly/Differ-ant/2014

Mark Lanegan est de retour avec un album plein de synthés sortis tout droit des années 80, qui malgré un No Bells On Sunday peu convaincant en guise d’amuse-bouche, se montre moins pire que ce que à quoi on pouvait s’attendre, bien au contraire.
Quand à sa mort on jettera un coup d’œil à la discographie du leader des Screaming Trees, on pourra dire que l’homme hyperactif aura touché à tout. Érigeant la légendaire scène des nineties de Seattle avec son premier groupe, formant un couple idéal avec Isobel Campbell, jouant les crooners en reprenant des standards sur Imitations, le voilà qui dépoussière les synthétiseurs pour ce Phantom Radio.
Toujours secondé par le fidèle Alain Johannes, Mark Lanegan délivre un album new-wave, avec son lot de nappes de claviers, de harpe pas moins synthétique et de rythmiques électroniques. Ça donne alors des titres qui pourraient sortir tout droit d’un album de New Order, Depeche Mode ou The Cure (Harvest Home, Floor Of The Ocean, Seventh Day). Mais finalement, peut-être s’était-on déjà habitué avec No Bells On Sunday, mais on est ici moins dérouté. Et en regardant pas si loin que ça en arrière, ce n’est pas la première fois que Lanegan nous fait le coup des synthés. En témoignent  Ode To Sad Disco et Harberview Hospital sur Blues Funeral qui étaient déjà dans cette veine rétro. Et puis, le problème avec Mark Lanegan, c’est qu’il arrivera toujours à nous convaincre quand il produit des titres inimitables qui montrent toute la classe de l’homme. Judgement Time ou la simplicité même d’une voix, d’une guitare et d’un harmonium. Magnifique. I Am The Wolf, morceau composé avec Duke Garwood, renvoie tout droit à l’univers de Black Pudding et à son influence du folk anglais des 60’s. Puis le crooner revient pour un lancinant Waltzing In Blue et un Torn Red Heart au formidable solo de guitare aérien. Death Trip To Tulsa qui clôt l’album, malgré son titre en rappelant un de Neil Young, semble tout droit sorti d’un album de Bowie lorsque celui-ci faisait un retour éclatant avec Outside, entre électro et musique industrielle.
Avec Phantom Radio, Mark Lanegan évite le piège de tomber dans le mauvais goût, et on sait qu’avec la direction prise, la frontière est mince. Sans être le meilleur de l’artiste, il n’en est pas moins audacieux et montre encore une fois que son auteur n’est pas prêt de tourner en rond.

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