Comme la veille, l’accès au site est on ne peut plus simple, grâce à des navettes efficaces presque de l’ordre de une par festivalier (on exagère à peine, mais pour l’aller seuls vos deux fidèles serviteurs occupaient les sièges du minibus). On arrive sur les lieux, on prend le temps de siroter un thé glacé en attendant les Belges de BRNS qui ouvrent le bal ce soir. Un quatuor atypique avec un batteur/chanteur qui développent une pop teintée d’électro avec des morceaux parfois étirés mais qui peinent à nous convaincre. Nous décidons alors d’aller faire de nouveau le tour du propriétaire, où il est difficile de trouver le temps long, entre les différents bars, le coin lounge et ses DJ ou tout simplement en se pavanant dans l’herbe de la colline qui surplombe l’allée principale et donne une vue imprenable sur la grande scène.
Il est finalement l’heure pour nous de rejoindre la petite scène de l’Abraxas pour le concert de H-Burns. On décide de s’y rendre tôt, histoire d’assister au balance du groupe. C’est l’occasion aussi pour nous de rencontrer de nouveau Renaud Brustlein, avec qui nous nous étions déjà entretenus en mars et qui nous reconnait et prend le temps de discuter 5 minutes avec nous. Toujours aussi sympa et vraiment l’antithèse de la star.
C’est le second passage des Drômois à Pully et ceux-ci ne cachent pas leur plaisir de revenir ici, dans cette petite salle qui de par sa configuration, donne l’impression de voir un concert de potes dans le garage parental. Mais les quatre ne regardent pas à la dépense et se donnent à fond, offrant les morceaux 90’s de Off The Map, avec les toujours très efficaces Six Years ou Wrong Side, la noise Stubborn Man et la plânante Big Blue. Et pour nous qui les avions vus en début de tournée, on n’a pas le sentiment de voir le même show tellement le set a gagné en intensité (chose pour laquelle le lieu du soir joue grandement). Après un dernier morceau des fonds de tiroir (Big City Blues, totalement réarrangé), il est temps pour nous de quitter Renaud et ses trois musiciens pour prendre place devant la grande scène.
Des roadies en survêt’ à 3 bandes s’affairent aux derniers réglages, on ne peut pas se tromper: c’est bien The Eels qui est attendu. Chaque musicien arrivent tour à tour sur scène. P-Boo, Knuckles, Murder et Chet lancent chacun leur tour les premières notes de Cancer For The Cure avant que Mark Oliver Everett alias E entre sur en piste. Le groupe porte comme toujours le code vestimentaire réglementaire: survêtements noirs, lunettes de soleil, barbes avec une petite variante pour E qui a troqué sa casquette contre un bandeau de sport.
Le show commence sur les chapeaux de roues dans une véritable effusion garage avec Kinda Fuzzy, Tremendous Dynamite ou le blues cradingue de Oh Well. E décide alors de calmer un peu les esprits en dédicaçant une chanson plus calme à ces dames, la légère Dirty Girl. Véritable bout-en-train malgré sa vie de chat noir, Everett réclâme des calins à chacun de ses musiciens, fait littéralement le singe sur Peach Blossom et utilise tout le vocabulaire français qu’il connait à coup de “Oui oui Madame!” ou de “Croque monsieur, delicious”.
The Eels offrent une prestation navigant entre rock brut (Fresh Blood où E pousse des cris de loup-garou), pop (Fresh Feeling), entrecoupé de la ballade That Look You Give That Guy. Le groupe s’adonne à un véritable show, un concert à l’Américaine, en témoigne la très drôle présentation des musiciens, sous forme musicale, avec Chet qui se lance dans une impro vocale surprenant E, ce dernier ayant lui droit à un détournement des Beatles pour le présenter (Let It E). Le concert se termine avec le toujours très réussi medley My Beloved Monster/Mr E’s Beautiful Blues. Les roadies commencent à démonter la scène, ne laissant pas de place à un rappel mais c’est sans compter sur ses gamins de Eels qui malgré ça, viennent balancer la punk Dog Faced Boy. Certes, on sait que c’est préparé, mais ça marche toujours et c’est assez jouissif.
C’est donc terminé pour nous pour cette saison festivalière. Un dernier passage au stand merchandising pour repartir avec notre badge à l’effigie du festival. Une 17ème édition très réussie qui donne envie d’être déjà à l’été prochain.
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