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CAT POWER, Sun

Matador/Naïve/2012

L’été avait commencé en beauté. Ruin, le premier single dévoilé par Cat Power écartait les nuages de juin avec ses sonorités cubaines et l’une des voix les plus attachantes de la décennie faisait son grand retour. Mixé par Zdar, celui qui a la cote ces derniers temps (Phoenix, The Rapture, Beastie Boys…), Sun, le nouvel album de Cat Power, surprend et déçoit.

Chan Marshall fait partie de ces artistes qui, semble-t-il, fonctionnent par phases. Un jour chanteuse frangée délivrant un indie rock de très bon goût (l’excellentYou Are Free, Moon Pix), le lendemain grande prêtresse rhythm ‘n’ blues (The Greatestrésonne encore dans les têtes), enfin interprête lascive de classiques américains pour un résultat mi-figue, mi-raisin (Jukebox).

Aujourd’hui, plus ou moins revenue d’une relation avec Giovanni Ribisi (beau-frère de Beck et forcément ami de Tom Cruise et John Travolta, vous voyez le genre ?) et d’une addiction à l’alcool, la belle brune refait surface le cheveu court avec un disque qui surprend par sa production proche des univers électro, hip-hop et R’n’B (un certain Jeff Dominguez, producteur de Oxmo Puccino, Busta Flex ou brrr…Diam’s, a aidé à produire l’album) et déçoit par un manque d’inspiration (l’ennuyeux Real Life, 3,6,9 et son vocoder insipide, le trop long Nothin But Time et l’apparition anecdotique d’Iggy Pop).
S’il y a bien les entraînants et lumineux Manhattan et
Ruin(et ses neuf pianos utilisés pour l’enregistrement), les envoûtantsCherokeeet Always On My Own et bien évidemment cette voix magnifique, atout majeur que nul ne pourra lui enlever,Sunn’est pas le meilleur disque de Cat Power, qui a pourtant eu le mérite d’être quasi-seule aux commandes.
Il lui fallait se remettre en selle, c’est chose faite. Reste à présent à écrire des chansons encore meilleures que celles qui composent Sun.

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