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H-BLOCKX, HBLX

Embassy Of Music/Warner//2012

Il existe toujours un sentiment étrange à chaque sortie d’album de groupes que l’on suit depuis presque vingt ans bientôt. Un sentiment de nostalgie, de réaliser combien le temps passe vite, d’avoir des souvenirs qui semblent si proches mais qui pourtant peuvent être classés aux archives. H-Blockx fait donc partie des formations qui avait bercé une adolescence, période riche en groupe produisant une musique qu’on qualifiait de fusion, parfois aussi de hardcore ou de crossover. Bien des qualificatifs pour un mariage des genres, entre funk, rap, rock et métal. C’était l’époque des RATM, Body Count, Dog Eat Dog et autres Clawfinger. Des formations qui maintenant sont dans l’anonymat pour le grand public ou n’existent tout bonnement plus. Les Allemands eux n’ont jamais arrêté, malgré des départs (principalement celui de David Gappa, le chanteur au flow agressif des trois premiers opus), des changements annuels de batteur ou des aller-retour de Stephen Hinz. En dépit de ces chambloulements quasi permanents, les albums se sont régulièrement succèdés, mais la dernière grande réussite date déjà d’il y a une dizaine d’année avec Get In The Ring. Depuis, H-Blockx est plus défini comme un groupe de rock FM, aux mélodies parfois (trop) facile, et parfois pompeuses (le final d’Open Letter To A Friends par exemple) et au succès restant confiné à la simple province germanique. Alors franchement, même avec tout l’amour et le côté affectif qu’on puisse avoir avec le groupe du leader Henning Wehland, on attendait plus grand chose du combo. Mais c’est finalement comme ça qu’on a des surprises. Attention HBLX peut paraitre comme le disque de quarantenaires qui voudraient paraitre comme s’ils avaient vingt ans de moins. Mais en même temps, un ressassé de Time To Move est impossible et serait franchement anachronique et quelque peu pathétique. Si Hi Hello, piste d’ouverture du septième album studio est un morceau power rock classique, on trouve plus loin de bonnes idées, où on reconnait toujours les influences du groupe et quelques nouveautés pas déplaisantes. Gudze, bassiste et principale compositeur du quatuor, n’a jamais caché l’inspiration que lui apporte les Red Hot. Son jeu de basse est typique de Flea sur I Want My Disco et il nous offre une pop song plutôt sympa avec Love Can’t Say, où le jeu de guitare rappelle celui de John Frusciante de By The Way ou Stadium Arcadium. Les Peppers, à qui on pense aussi en écoutant Footsteps On The Moon, qui a un côté de Parallel Universe. In Your Head commence avec des synthés plein pot mais cache ensuite un riff de guitare typique de Tom Morello. Mais à côté de ça, H-Blockx innove en touchant au rock garage (DOIOU) et le flow hip-hop de Wehland revient sur Can’t Get Enough et sa ligne de basse en boucle, au grand bonheur des amateurs de Risin’ High.

Alors même si H-Blockx n’a plus la fraicheur des mi-90’s, ils trouveront toujours un parterre de fidèles fans, qui décelleront toujours un petit quelque chose de positif dans leur production. Et c’est peut-être ça le principal.

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