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WOODEN SHJIPS, West

Thrill Jockey/Differ-Ant/2011

Depuis 2007, les californiens Wooden Shjips (prononcé “woudenchaïps”) ont pris l’habitude de pondre un disque par an et, fidèle à la chronologie nous livrent ici leur cinquième album. Une fois de plus, ils lancent un appel rétrospectif à la population du globe avec un opus relativement bien dosé entre du psyché bien lourd et une espèce de rockabilly complètement halluciné. Sorte de tentative de synthèse du psychédélisme entre les sixties et aujourd’hui, West, qui comme son nom l’indique a pour thème principal les mythes de l’ouest américain, est insidieux, trippant et chargé de souvenirs.
Enregistré et mixé en six jours au studio Lucky Cat à San Francisco, l’album reste dans la lignée de ces prédécesseurs avec un son vintage assez crade, bourré de fuzz et gras au possible mais cependant plus soigné et travaillé qu’à l’accoutumé. Dès le premier morceau Black Smoke, on voit défiler une population d’influences massives, du 13th Floor Elevator au Velvet Underground et rappelant des groupe comme les Black Angels ou autre Black Rebel Motorcycle Club. Flight tend vers le Brian Jonestown Massacre tandis que Lazy Bone et Looking Out mélangent un peu de Grateful Dead, du Allman Brothers, de la reverb et une fuzz dégueulasse à souhait.
On reconnait d’ailleurs dans cette alchimie sonore la touche de Sonic Boom qui a travaillé sur l’enregistrement – grande première pour le groupe qui n’avait jusque là jamais sollicité d’ingénieur son sur leur disques. Le dernier titre – et l’un des meilleurs – Rising ressemble à une lente exploration psychique et évoque des spirales entêtantes tant dans le chant incantatoire que dans le tremolo de l’instrumentation.
Tandis que les profanes passeront vraisemblablement leur chemin, West ravira les puristes du psyché-garage d’Amon Düll aux Black Lips et les nostalgiques des désormais mythiques séries Nuggets. En effet, on a ici affaire à du lourd en la matière : des barjos, un son cradingue comme on l’aime, des riffs planants mais qui ne s’interdisent pas quelques détours stoner, limite grunge parfois (Home, par exemple) et moult références rétro.
Une bonne nouvelle en somme, même si je lui préfère le génial Phosphene Dream des Black Angels, sortie en septembre 2010, cette nouvelle galette de Wooden Shjips fait plaisir et, dans le sens où c’est une véritable leçon d’histoire pourrait permettre, à ceux qui n’aurais pas suivi, de rattraper le train en marche.

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