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Geoffroy, Live Slow Die Wise

Nous vous parlions, il y a quelques mois, de cet auteur/compositeur québécois nommé Geoffroy, de son nom complet Geoffroy Sauvé. Un artiste comparable à Ry-X, Sean Christopher ou encore à Leo Wyndham de Palace.

Après la parution de deux singles (Strangers On A Train et l’excellent Cold World), on évoquait déjà l’éventualité d’un troisième album qui ferait suite à Coastline (2017) et 1952 (2019), eh bien ce nouvel opus vient de voir le jour! Il s’intitule Live Slow Die Wise qui se traduit par « vivre lentement mourir sage. » Une devise que Geoffroy admet n’avoir jamais suivi jusqu’au décès de sa mère en 2017, lequel inspira l’album 1952. Et puis la pandémie est venue s’immiscer dans nos vies, amenant le québécois à relativiser et à devenir philosophe.
C’est précisément en mars 2020, en plein coeur du premier confinement, que germe l’idée de cet album, alors que Geoffroy se trouvait en tournée pour promouvoir 1952.
Lors d’une confession à coeur ouvert à un journaliste venu l’interroger dans son chalet de Saint-Sévère (Mauricie), l’auteur/compositeur a tenu le propos suivant: « lorsqu’on côtoye la mort de près, on attache peu d’importance aux futilités. Maintenant, je ne me fais plus chier, je prends la vie comme elle vient. Les gens que je n’ai pas envie de voir, je ne les vois pas et les choses que je ne veux pas faire je ne les fais pas! » Philosophe certes mais un sacré tempérament ce Geoffroy, prônant les préceptes de penseurs tels qu’Alan Watts et Ferry.

Live Slow Die Wise, à l’inverse de ses prédécesseurs plus travaillés instrumentalement (présence de sons électroniques), se montre plus intimiste en ne faisant apparaître soit une guitare, soit un piano (Life As It Comes). Peu de place réservée aux percussions, mis à part sur Strangers On A Train et encore elles sont timides, ne se faisant donc guère entendre.
Pour la co réalisation de ce troisième album, Geoffroy s’est entouré de deux poids lourds en les personnes de Louis-Jean Cormier, grand auteur/interprète québécois de ces dernières années, ainsi que du bassiste et ingé son Guillaume Chartrain (dit Guylain). Exit donc Clément Leduc ou encore Gab Gagnon qui ont collaboré avec Geoffroy sur ses deux premiers albums.
Geoffroy a d’abord composé les morceaux qu’il a enregistré, une première fois, pour lui-même, avant que la fine équipe (Louis-Jean Cormier, Guillaume Chartrain et lui) se retrouvent en studio pour le gros de la tâche. Parmi les instruments, la guitare Nashville de Louis-Jean et la basse six cordes de Guillaume.

Voyageur dans l’âme depuis toujours, Geoffroy s’est rendu au Mexique en décembre dernier, filmant et photographiant des instants de son périple. Il résultera de tout cela un film qui sortira dans quelques mois, agrémenté par des morceaux de l’album.
Strangers On A Train, d’ailleurs, aborde le thème du voyage, parle de ces passagers qui vont où le vent les mène, voyant défiler les gares et les arrêts sans y prendre garde.
Cold World s’élève contre l’égoïsme et l’excentricité des gens qui, c’est la mentalité actuelle, ne pensent qu’à eux et se plaignent ad vitam aeternam sur leur sort. Geoffroy évoque bien, dans Cold World, un monde froid!
Au rayon des « de quoi parlent ces chansons », disons encore que Life As It Comes est une ode à la vie qu’il faut prendre du bon côté en faisant fi des broutilles surtout quand, comme Geoffroy, on a fait face au deuil d’un proche et que l’on doit par-dessus le marché surmonter une situation sanitaire compliquée.

Live Slow Die Wise, au chapitre musical, ce sont sept magnifiques ballades, tant réconfortantes qu’intenses. On aurait juste aimé qu’il y en ait plus mais bon, contentons-nous de ce dont ce génial artiste québécois veut bien nous gratifier.
Guitare acoustique et piano se taillent donc la part du lion, la prelière sur Cold World, l’instrumental Santa Catalina ou encore As My Old Man Always Said et le second sur le somptueux Life As It Comes, single dévoilé avant la sortie de l’album. Cold World et Strangers On A Train l’ont précédé, tout aussi fabuleux l’un que l’autre.
Dire que Geoffroy nous a conquis n’est pas exagéré ni excessif, ce mélange vocal de Ry-X et de Sean Christopher avec, peut-être, un léger fifrelin de Leo Wyndham n’est pas pour nous déplaire. On peut être québécois et privilégier les beaux textes à une voix tonitruante, une musique calme et limpide à du rock bien énervé. Geoffroy, c’est à la fois de magnifiques textes évoquant des choses véridiques et une musique douce à laquelle seuls suffisent une guitare sèche (Cold World) ou un piano (Life As It Comes).

Live Slow Die Wise de Geoffroy: l’album qui vous aidera à relativiser et à ne plus vous faire de mouron pour des futilités de bas étage! Sept morceaux à déguster, en vingt-cinq minutes, sans modération aucune!
-Jean-Christophe Tannieres

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