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Duff McKagan, Lighthouse.

Duff McKagan, bassiste des Guns N’ Roses, s’offre une nouvelle escapade en solo. Il s’agit de son troisième album, lequel arrive quatre ans après Tenderness et porte le titre Lighthouse.
En français, « Lighthouse » se traduit par « phare. » Titre pas si anodin que ça puisque, lors d’une récente interview, Duff McKagan déclarait, avec ce nouvel opus, avoir enfin trouvé son phare. Et Duff de renchérir: « Lorsque la vie ne vous épargne pas, vous ne souhaitez qu’une seule chose: revenir chez vous, à la maison, là même où vous vous sentez le plus en sécurité. »
Lighthouse a justement été enregistré à la maison, dans le propre studio de McKagan, à l’endroit où le bassiste de métier dit se sentir le mieux.

Un troisième album solo sur lequel Duff tend à quelque peu s’éloigner musicalement des Guns, excepté sur le très rock et intense Just Another Shakedown. Son vieux complice, Slash pour ne pas le nommer, l’accompagne à la gratte bien évidemment dans l’excellent Hope.
Outre Slash, d’autres musiciens figurent au nombre des invités de Duff McKagan: le batteur Abe Laboriel Jr, le guitariste Jerry Cantrell sur la magnifique ballade I Just Don’t Know et l’iguane en personne (Iggy Pop bien sûr) qui déverse, de sa voix chaude et grave, quelques mots dans une reprise du morceau Lighthouse. Échange de bon procédés puisque Duff, muni de sa basse, accompagnait Iggy sur quelques concerts de sa dernière tournée. Il apparaissait donc normal que l’iguane rende la pareille à McKagan.

Lighthouse est l’album varié et polyvalent par excellence, naviguant entre influences 70’s, rock et surtout folk, style dans lequel Duff puise l’essentiel de son inspiration dans sa carrière solo. Cet album sonne ainsi comme un retour aux sources pour McKagan, autrement dit aux racines musicales de son enfance. Les ballades acoustiques sont légion sur Lighthouse: Fallen, Forgiveness, Fallen On et I Just Don’t Know en featuring avec Jerry Cantrell. On peut aussi citer la très courte reprise de Lighthouse avec Iggy Pop, le fond musical y étant assez lent.

Quant à l’influence 70’s, elle se révèle prégnante sur I Saw God On 10th Street, l’engagé Holy Water agrémenté de choeurs et l’entêtant Longfeather qui revêt, par ses accords de piano, quelques relents d’Elton John période Crocodile Rock.
Single phare extrait de ce troisième album, ce génial et tubesque Longfeather penche encore davantage, du point de vue de sa rythmique, du côté U2 dans le célèbre Who’s Gonna Ride Your Wild Horses. Apposer la voix de Bono sur Longfeather ne serait pas le moins du monde choquant, à l’instar du non moins formidable Hope avec Slash. Si un morceau est clairement et uniquement influencé U2 sur Lighthouse, c’est bien Hope. Tout y est: orchestration fournie, électricité, rythme engagé et surtout la voix de Duff imitant pratiquement celle de Bono lorsque celui-ci, à la grande époque d’U2, se montrait capable de pousser à fond dans les aigus.

Lighthouse n’est pas constitué que d’envolées vocales, il est aussi l’occasion pour Duff McKagan de fendre l’armure, de faire étalage de toute son intimité, comme en témoignent les superbes ballades Fallen, Forgiveness ou encore la très acoustique I Just Don’t Know. À l’écoute de tels joyaux folk, qui peut croire que Duff McKagan est l’un des piliers des Guns N’ Roses, formation 100% rock.

Aux antipodes de certains membres de groupes, la carrière solo de Duff McKagan n’est pas un feu de paille et s’avère même une réussite. Le bassiste des Guns a choisi de demeurer dans sa zone de confort et force est de constater que ce choix ne lui dessert aucunement. Enregistrer à la maison, accompagné d’amis qui plus est, voilà qui rapporte grandement à Duff et qui élève Lighthouse au rang des albums de valeur en cette fin d’année.
De Just Another Shakedown bien rock à I Just Don’t Know très folk, Lighthouse nous gratifie d’un véritable roadtrip à travers les univers musicaux. En résumé: un album abouti.

Lighthouse: la nouvelle échappée solo couronnée de succès pour Duff McKagan!

Notre sélection: Longfeather, I Just Don’t Know, Hope, Holy Water.

Jean-Christophe Tannieres

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