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Nothing But Thieves / Dead Club City

Les Britanniques de Nothing But Thieves sont de retour avec Dead Club City, leur quatrième album paru via RCA/Sony.
Il fait suite à la saga Moral Panic constitué d’un LP médiocre et d’un EP musicalement plus acceptable.

Force est de constater que, pour ce nouvel opus, rien n’a réellement évolué chez le quintet britannique emmené par Conor Mason. Les Nothing ont plongé dans une zone de confort commerciale d’où il leur est bien difficile de relever la tête, de refaire surface. Un style teinté d’influences 80’s et de rythmes dance avec, de temps à autres, quelques riffs de guitare qui viennent nous rappeler aux bons souvenirs d’un rock jadis puissant. De la nostalgie donc, puisque Nothing But Thieves ne nous offre plus rien de croustillant à se mettre sous la dent. Entre les piaillements intempestifs de Conor et l’ambiance techno, il y a franchement de quoi s’arracher les cheveux! Le morceau d’introduction Welcome To The DCC en est un éloquent exemple. Choisi comme premier single, il illustre parfaitement la pauvreté d’âme et de style actuelle de Nothing But Thieves. Ce retour de la bande à Conor Mason s’est ainsi effectué sur la pointe des pieds, pour ne pas dire dans une totale indifférence. Mais, sans crier gare, Overcome est arrivé. Pas le grand Nothing des débuts malgré, cependant, une réelle envie de contenter les amateurs de rock que nous sommes. Les claviers estampillés 80’s sont évidemment toujours présents, accompagnés par de bonnes grattes qui font d’Overcome un bon morceau de Nothing But Thieves, à l’image de Real Love Song sur Moral Panic. Overcome, sans pour autant être tubesque, se révèle être et de loin le meilleur morceau de Dead Club City, quasiment le morceau phare.

Les Nothing n’ont pas complètement oublié le rock, preuves sur les très électriques Pop The Balloon et City Haunts, ce dernier étant le nouveau single dévoilé par le groupe. Un rock qui reste toutefois un peu brouillon et confus, duquel toute légèreté est exempte. Même les ballades Keeping You Around et Talking To Myself ne recèlent que peu d’intérêt, la voix de Conor y apparaît comme inarticulée, transfigurée qu’elle doit être par la technologie désarmante de nos jours. Quant à Do You Love Me Yet, en dépit d’un indéniable dynamisme, elle fait retomber Nothing But Thieves dans la spirale infernale des hurlements de Conor et du rock stérile, à l’instar de Welcome To The DCC. Du rock 80’s sans âme!

Tomorrow I Closed, en revanche, fait penser aux défunts The Hooziers, groupe américain qui a sévi courant 2008 : un rythme dansant, plus proche du swing. Mais sur Dead Club City, il y a encore plus attrayant, notamment avec les très électro Members Only et Foreign Language : un savant dosage de claviers et de guitares se répondant sans, le plus curieusement du monde, se faire de l’ombre les uns des autres. Avec Overcome, Members Only et Foreign Language tendent à rehausser quelque peu le niveau de Dead Club City, même si celui-ci demeurera hélas bien faible ad vitam æternam.
Ajoutons-y Green Eyes : Siena, une magnifique ballade remplie d’émotion avec, en prime, une voix de Conor des plus claires.

Résultat des courses : un quatrième album de Nothing But Thieves qui ne restera pas dans les annales, à l’image de son prédécesseur Moral Panic duquel seuls sortirent du lot Real Love Song et le superbe Invisible. Avec Dead Club City, c’est le même tabac : quelques bons morceaux comme Overcome ou Foreign Language tirent leur épingle du jeu mais, malheureusement pour la bande à Conor Mason, cela ne va pas plus loin. Les débuts flamboyants de Nothing But Thieves semblent donc lointains et il y a fort à parier qu’ils ne reviennent jamais. Acceptons-le alors sans sourciller et tournons-nous vers des formations qui savent au moins ce qu’est le bon rock!

Dead Club City : sempiternel constat de la pauvreté de style de Nothing But Thieves!

Notre sélection : Overcome, Green Eyes: Siena, Foreign Language, Members Only.

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