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Eurockéennes : vendredi 30 juin 2023 par Julien

Valeurs sûres, confirmation du rap et plaisirs électro : c’est sous une programmation toujours éclectique et assumée que s’est déroulée le J2 des Eurockéennes, avec la présence de la légendaire boue (en portion raisonnable) et d’une ambiance toujours aussi conviviale.

Les spécialistes apprécieront la performance : en deux heures pile, notre sympathique convoi a accompli le trajet débutant par la porte Rivotte de Besançon et s’achevant au stand Cashless du Malsaucy. Cette arrivée fluide (peur du mauvais temps ? Déception de l’annulation de Zola ? Prix des places ?) nous a permis de voir la prestation de Maureen à la Plage, bien que ce genre musical ne soit pas directement dans l’ADN de Sensation Rock. Nous avons passé un fort beau moment en écoutant Horace Andy, présenté à juste titre par un de ces musiciens comme une « légende vivante de Kingston », sous le chapiteau. Un reggae classique, une prestation très solide et un plaisir que d’écouter des titres passés à la postérité, à l’image de l’indétrônable Man next door.

La Jamaïque offre une parfaite transition et un prétexte rêvé pour se rendre à la plage écouter The Yard Act. Le groupe originaire de Leeds a défendu leur premier album indie-post rock sorti l’année dernière avec fougue et passion ; entre The Rapture (avec le saxophone sur Dead Horse) et des sonorités récentes façon Squid (The Overload), le groupe a su s’imposer et capter le public, malgré la concurrence de Werenoi sur la grande scène (remplaçant Zola). Direction la loggia pour voir une des belles promesses du rock français : les Strasbourgeois de Sinaive, entre post punk et shoegaze tout en français, dévoile leurs morceaux avec un peu de stress perceptible au début du set mais le groupe a pris rapidement de l’assurance avec leurs titres très efficaces (Citadelle ou Trash Mental) ; un public qui a apprécié la performance et heureux de les recroiser un peu plus tard au stand merchandising.

Cette belle affiche rock se poursuivait avec Foals sur la grande scène. Prévu l’année dernière d’un journée annulée suite au terrible orage, le groupe était très motivé et a balancé rapidement Wake me up ou The Runner, comme pour rappeler ce besoin vitale de se réveiller et de se retrouver. Si le début a été un peu timoré, la suite fut bien plus convaincantes avec les « tubes » et l’énergie de Yannis Philippakis, rappelant à quel point ce groupe est majeur dans le paysage rock actuel. Une prestation aboutie, peut-être pas une des meilleures mais une efficacité bien calibrée pour un festival.

La prestation de Puscifer restera sans doute un moment fort de la journée. Entre rock indus, projection visuelle à la Kraftwerk et look cravaté irréprochable, le groupe a couru dans tous les sens, martelé des guitares et même combattu des aliens. Keenan apparut en pleine forme et le spectacle fut à la hauteur de la réputation du personnage. C’est dommage pour les musiciens d’avoir joué devant une audience vite dégarnie, car Orelsan montait sur la grande scène. La foule des grands jours s’était rassemblée devant une des figures de proue du rap français, et le succès valide le choix des programmateurs. Il est peu fréquent de voir tant de titres repris en choeur et connus par cœur par les spectateurs : Orelsan est de ceux ci. De défaite de famille à la Terre est ronde en passant par Athéna, la prestation bien préparée et plaisant aux plus jeunes a semble t-il ravi l’artiste, particulièrement à l’aise sur la grande scène. Le mouvement de foule était vraiment spectaculaire au moment de quitter les lieux, où les chemins se séparaient entre deux programmations spéciales Eurocks : Drague me au chapiteau Greenroom ou Natoxie Shannon Shaydee’s à la Loggia. Ou encore de rentrer chez soi, la tête dans les étoiles (tout en préservant pour la suite), et réellement convaincu que la terre est ronde mais que les aliens ne sont peut-être pas très loin.

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