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Live report : METALLICA

METALLICA – Stade de France – 19 MAI

Deux jours après avoir enflammé une première fois le Stade de France Metallica remettait déjà le couvert pour le deuxième show de son escale parisienne.

En ouverture on découvre Mammoth WVH groupe du fils d’Eddy Van Halen. Mammoth WVH nous offre une demi-heure de rock/hard-rock classique. On sent le combo un peu intimidé par la configuration du lieu jouant collés les uns aux autres alors qu’un tel espace demanderait plutôt un déploiement aux quatre coins de la scène. Mais Mammoth s’en sort quand même très bien. Leur musique est très agréable à écouter et on a plaisir à entendre plusieurs extraits de leur futur album à paraître cet été. Une très bonne entrée en matière pour la soirée à venir.

Architects suit. Les Britanniques gèrent quant à eux l’espace scénique de la meilleure des façons possibles avec un musicien positionné à chaque coin de la scène. On sent un groupe ultra pro et sûr de son fait. En écoutant Architects et en observant leur scénographie on se rend vite compte que l’on a affaire autant que pour Metallica ou les Stones à un groupe de stade. Architects a déjà une longue carrière derrière lui et le groupe est peut-être aujourd’hui à son sommet. Car si les Anglais délivrent toujours ce métal moderne-metal-core qui a fait sa renommée ils utilisent encore davantage que par le passé les synthés ce qui fait que l’on a parfois l’impression d’entendre un Muse plus musclé. Le chanteur du groupe Sam Carter est charismatique, à la fois bête de scène et showman hors pair. Avec ce set Architects contente aisément ses fans de base mais conquiert aussi et à coup sûr un nouveau public. On aura grand plaisir à les revoir dès le mois prochain au Hellfest.

L’arrivée de Metallica, comme toujours sur la musique du « Bon, la Brute et le Truand » de Morricone, donne le frisson. Une entrée en scène remarqué et remarquable d’autant plus que les Américains ouvrent les hostilités avec un « Creeping Death » monstrueux. C’est grandiose et l’on se dit alors que si tout le concert se poursuit à un tel niveau d’intensité on va assister à quelque chose de rare. Ce ne sera pas le cas car il est quasi impossible de voler en permanence à de telles altitudes mais nous allons quand même assister à un concert de très, très haut niveau.

« Harvester of Sorrow » est tout aussi bon et envoie encore du lourd. « Cyanide » et « King Nothing » sont un cran en dessous mais ça reste quand même très bon. Le groupe joue ensuite trois titres de son dernier album : « 72 Seasons », « If Darkness Had A son » et « You must Burn ! » des morceaux qui s’ils ne sont pas du niveau de leurs classiques montrent un groupe qui après quarante ans de carrière est encore capable de produire des choses intéressantes. « Welcome Home (Sanitarium ») est donné dans une splendide version. On comprend alors que si le concert est d’une telle qualité c’est parce que Metallica joue dans un stade comme s’ils jouaient dans une petite salle. Le groupe est soudé au possible, semble s’éclater comme jamais. Les visages de Lars Ulrich, Kirk Hammett et James Hetfield respirent le bonheur, la joie de vivre, la joie de jouer. On est très heureux d’entendre le formidable « The Call of Ktulu » que le groupe joue rarement et dont la version du soir se révèle majestueuse avec notamment un Kirk Hammett très inspiré.

Les énormes classiques s’enchaînent ensuite : « The Unforgiven », un magnifique « Whenever i May Roam » (selon moi le meilleur morceau avec « Enter Sandman » du Black Album).

Suit alors le seul moment un peu faible du concert avec un « Moth Into Flame » qui aurait pu aisément être remplacé par des dizaines d’autres titres bien meilleurs mais c’est sans doute pour repartir encore plus fort avec un « Battery » trashy à souhait, un « Whiskey in The Jar » qui donne envie de partir pêcher puis l’explosion final : « One » avec une magnifique vidéo qui restitue à merveille la désolation de la première guerre mondiale et un « Enter Sandman » qui fait trembler le stade de France encore plus sûrement qu’un coup de tête victorieux de Zidane.

Un concert mené de main de maître. Après quarante ans de carrière, la plupart des groupes n’ont plus rien à dire ni à offrir. Ce n’est pas le cas de Metallica, qui au contraire, est sans doute encore plus fort aujourd’hui qu’il y a dix ans. Les Californiens semblent immortels et on a déjà hâte de les revoir.

Crédits photos : Ross Halfin et Remy Carnet

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