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Theory Of A Deadman, Dinosaur

Les dinosaurs de Delta (Colombie britannique), surnom affectueux du quatuor Theory Of A Deadman, ressortent de leur préhistoire pour nous gratifier de leur huitième album, lequel est précisément baptisé Dinosaur. Celui-ci succède à Say Nothing paru en 2020. Depuis le premier effort en 2002, le quatuor canadien s’est astreint, volontairement ou non, à un album tous les trois ans.
Quelques petits rappels ne seront pas de trop pour situer Theory Of A Deadman, hélas peu connu et reconnu sur la scène rock.
Le nom du groupe vient d’une chanson du premier album dont les paroles évoquent un homme sur le point de mettre fin à ses jours. Dès lors, le nom était adopté, ce serait donc Theory Of A Deadman.
Le quatuor se compose de son leader Tyler Connolly (chant, guitare), Dave Brenner (guitare, chœurs), Dean Back (basse) et de Joey Dandeneau (batterie). À noter que tous les musiciens, à l’exception de Tyler, apportent leur contribution aux chœurs.

Ce nouvel album de Theory Of A Deadman a été enregistré aux Atlantis Studios de Stockholm, là même où naquirent de nombreux morceaux d’ABBA. Côté production, c’est Martin Terefe qui s’y est collé lui qui, entre autres, avait déjà sous sa férule Jason Mraz ou, dans un registre plus rock, un certain Yungblud.
La distribution de cet album a été assurée par Roadrunner Records.

Dinosaur se divise en deux parties bien distinctes. Tout d’abord, les morceaux rock qui envoient et ensuite ceux à consonances plus pop.
Le morceau d’ouverture, également intitulé “Dinosaur”, figure parmi ceux qui font résonner les guitares et se déchaîner la batterie. “Dinosaur” est le tube par excellence de ce huitième album, son véritable morceau phare, pour ne pas dire le fer de lance. Sur “Dinosaur”, Tyler Connolly adopte une voix similaire à celle de Bastille, une voix grave et disco sur laquelle il n’y aurait plus qu’à poser de la guitare. On ne croit pas si bien dire car Bastille lui-même, il y a quelques années, fut l’auteur d’un duo avec Graham Coxon, guitariste de Blur. Ce morceau est ainsi du même acabit que celui du duo Bastille/Coxon, bien que le tempo soit clairement différent. “Dinosaur” est en bonne place dans les playlists actuelles, rien de surprenant pour ce morceau dynamique et à l’énergie rock décapante, guitares et chœurs se partageant l’affiche, également bien secondés par la batterie.

Sur cet album, au chapitre du bon gros rock qui décoiffe, d’autres morceaux se taillent leur part de gloire, à savoir le très remuant “Get In Line” dont le riffing de guitare se veut proche de “The Offsprings”. Quant à “Ambulance”, tout aussi percutant, ses guitares accrocheuses ne sont guère loin de Royal Blood, voire même des britanniques de Kris Barras Band et d’autres canadiens, ceux de Redlight King.
Parmi ces morceaux flamboyants, citons encore “Medusa (Stone)” lequel forme, avec “Dinosaur”, un dyptique de rêve : deux morceaux bien rock calqués sur le même rythme lent.
Summer Song a lui aussi sa place dans cette catégorie, trépidant à souhait et plein de guitare.

Dans d’autres morceaux, à sonorités plus pop donc, les guitares se font beaucoup moins pressantes tandis que l’adrénaline, à son zénith sur Dinosaur, “Get In Line” ou encore “Ambulance”, redescend sensiblement d’un cran. “Sick” et “Head In The Clouds”, pourtant cadencés, sont de ceux-ci, à l’instar des ballades “Hearts Too Wild” et de la somptueuse “Sideway”, cette dernière débutant par quelques notes de piano.

Sur “Two Of Us (Stuck)”, plane l’ombre du soulman Bill Withers à qui le quatuor canadien fait un petit clin d’œil en reprenant, de façon toutefois très épisodique, le fameux « Just Two Of Us », sans bien évidemment reprendre la chanson de Withers texto. “Two Of Us (Stuck)” est donc la petite curiosité de cet album sans pour autant être, loin s’en faut, le morceau le plus attrayant.

Avec Dinosaur, Theory Of A Deadman ont signé un retour fracassant, le quatuor canadien de Tyler Connolly ayant manifestement mis tout son cœur dans la réalisation de ce huitième album. Plus en forme que jamais, les dinosaurs de Delta devaient avoir hâte de rugir à nouveau sur le monde du rock alternatif, tels quatre lions affamés. Le résultat parle de lui-même et en dit long sur cet appétit de bon rock dont jouissent les canadiens sur les 10 morceaux constituant Dinosaur. Force est donc de reconnaître que la bande emmenée par Tyler Connolly et Dave Brenner, deux guitaristes patentés, a placé la barre très haut !

Dinosaur : Theory Of A Deadman a encore frappé un grand coup !

Notre sélection : Dinosaur, Get In Line, Sideway, Ambulance.

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