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The Haunted Youth, Dawn Of The Freak

Derrière The Haunted Youth, se cache un jeune belge de 29 ans du nom de Joachim Liebens. Seul, pas tout à fait, puisque Joachim est secondé par quatre musiciens : Hannah Smeth au clavier, Tom Stockx à la guitare, Nick Caer à la batterie et Steve Castro à la basse.

Les années 80 et le style shoegaze sont décidément de mode, The Haunted Youth le prouve par sa musique. Joachim puise de tout, piochant pêle-mêle dans un vaste réservoir d’influences : Orchestrale Manœuvre In The Dark, MGMT, mais aussi Diiv et même les lyonnais de Luje pour l’actualité. Toujours pour les français et les influences psyché, un zeste de Moodoïd. On l’aura compris, The Haunted Youth se nourrit de toutes les époques et ne choisit que le meilleur de chacune.

En 2021, The Haunted Youth fut récompensé par De Nieuwe Lichting, équivalent de l’émission La France a un incroyable talent pour la Flandre, uniquement réservé aux formations indé. Une consécration qui n’est pas restée sans lendemain, débouchant sur l’enregistrement d’un album paru le 4 novembre dernier via Mayway Records.

Intitulé Dawn Of The Freak, cet opus de The Haunted Youth fait se côtoyer, à tour de rôle, rock alternatif et ambiances psychédéliques impulsée par d’aériens claviers. Le chant de Joachim apparaît effacé et lointain, relégué au second plan par les musiciens, un peu comme si le jeune belge avait quelque scrupule à porter seul ce projet.

L’intro Dawn Of The Freak est instrumentale, se résumant à une courte ballade psyché pour claviers. Le véritable départ est donné avec l’excellent et éblouissant “Teen Rebel” où un son clinquant de guitares shoegaze, de temps à autres, viennent égayer de sombres boucles synthétiques. Une noirceur qui, pour autant, ne fait pas de “Teen Rebel” un mauvais morceau, la touche psyché n’étant pas dénuée de charme. D’entrée de jeu, Joachim Liebens et The Haunted Youth mettent la barre très haut et on comprend tout de “go” qu’il sera difficile d’égaler (voire de battre) Teen Rebel. Pas tant que ça puisque “Coming Home”, influencé Slowdive et le pêchu “Broken” y parviennent. Les guitares, tournant dans les aigus comme dans les graves, se donnent un mal de chien pour supplanter les claviers, à l’image de “Stranger” sur lequel celles-ci se taillent la part du lion.

Gone” marque le retour au premier plan des claviers qui reprennent du poil de la bête, embellie confirmée par “I Feel Like Shit And I Wanna Die”, bourré de psychédélisme. L’ambiance de ce morceau, si bien traduite par le titre, est alors à la dépression et aux idées suicidaires d’une personne qui se sent inférieure, voulant à cause de cela en finir. “I Feel Like Shit And I Wanna Die” n’est pas la compo la plus attractive de cet album mais, par sa musique, permet à l’auditoire de s’évader durant quelque temps, évasion prolongée par “House Arrest”, la ballade avec un grand B de Dawn Of The Freak, parce que bien plus longue et plus construite. Sur ce psychédélique “House Arrest”, le dépaysement est total, la voix de Joachim nous susurrant des mots que, pour déchiffrer, il est besoin de lire entre les lignes. Mais qu’y a-t-il à comprendre ! Pas grand-chose, juste se laisser porter par ce timbre de voix si doux et langoureux de Joachim Liebens, pour ne pas dire caressant. Une voix qui se fait plus proche et moins en revers dans “Fist In My Pocket”, le seul morceau qui se désolidarise des autres, l’intrus au beau milieu de toutes ces compos shoegaze/psyché et tout en revers. Sur “Fist In My Pocket”, Joachim chante d’une seule voix, articulée, avec une guitare acoustique pour lui donner le la.

Coming Home” et “Broken”, par contre, se révèle plus électriques, faisant rejaillir la lumière et le feu d’un volcan que l’on croyait trop vieux. A l’instar de “Teen Rebel”, “Broken” demeure dans nos têtes ad vitam aeternam, de ces morceaux inoubliables qu’il est bien difficile de chasser de nos esprits. “Teen Rebel”, “Broken” et “House Arrest”, pour qui souhaite découvrir The Haunted Youth, sont les trois sésames indispensables pour pénétrer dans l’univers de Joachim Liebens qui, flanqué de ses quatre musiciens, est tout à fait en droit de croire qu’il a un incroyable talent !

Dawn Of The Freak sera joué sur scène, le 30 juin au Rock Werchter Festival et plus proche de nous, si tout se déroule comme prévu, en mars à la Boule Noire de Paris.

Il ne sera jamais trop tard pour se familiariser avec Dawn Of The Freak qui, disons-le, nous a littéralement séduit, en dépit d’un univers musical sombre et parfois complexe.

Dawn Of The Freak de The Haunted Youth : les années 80 sont encore bien loin d’être has been !

Notre sélection : Teen Rebel, House Arrest, Broken, Coming Home.

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