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Panic! At The Disco, Viva Las Vengeance

Panic! At The Disco, drivé par son stratège Brendon Urie est de retour, quatre ans après Pray For The Wicked. Viva Las Vengeance, paru le 19 août dernier chez Fueled By Ramen est le septième album de ces américains dont la carrière débuta en 2004. On doit notamment à Panic! At The Disco les albums Pretty. Odd. (2008), Vices And Virtues (2011) ou encore Death Of A Bachelor (2016).


Brendon Urie est le grand manie-tout, l’homme clé, puisqu’il porte ce projet à bout de bras depuis quasiment les premières années. Contre vents et marrées, il s’est toujours efforcé de maintenir Panic! At The Disco hors des eaux troubles et force est de constater que cette ténacité lui a donné raison. En effet, ce come back des américains avec Viva Las Vengeance est loin de passer inaperçu, sans pour autant se révéler tonitruant. Ce septième opus de Panic! At The Disco se partage entre power pop et glam rock, morceaux entraînants et ballades queenesques au piano façon Bohemian Rhapsody car, en plus d’être le leader de la formation, Brendon Urie s’avère être un instrumentiste polyvalent (batterie, guitare et même piano, sans oublier la basse.

Viva Las Vengeance a été conçu comme on dit à l’ancienne, grâce à des arrangements rétro et surtout un magnétophone loin d’être de première jeunesse. C’est la tout le charme de cet album, d’où cette présence régulière d’influences Queen. Elles sont palpables dans des morceaux tels que Go Killed Rock And Roll (principalement à son début très lent au piano), le jazzy Something About Maggie ou encore la somptueuse ballade All By Yourself. Une patte Queen/Mercury à laquelle il convient d’ajouter une foultitude de choeurs, pareils à ceux qui jalonnent un standard tel que Bohemian Rhapsody.

Les thèmes de prédilection soulevés par Viva Las Vengeance sont la fortune, la célébrité, le temps qui passe sans se retourner et même l’amour. Sans tomber dans la nostalgie et le ressassement, Brendon Urie ne s’interdit pas les rétrospectives sur les années qui ont défilé, pour lui d’une manière personnelle comme pour le monde en général.

La voix de Brendon peut tantôt se montrer accrocheuse comme sur le morceau éponyme Viva Las Vengeance qui inaugure l’album ou encore Something About Maggie, tantôt bourrée d’émotion et châtoyante (Don’t Let The Light Go Out, All By Yourself). Don’t Let The Light Go Out est d’ailleurs considéré comme le morceau phare de Viva Las Vengeance, celui qui peut à terme assurer une incontestable notoriété à ce septième album. Entêtant, d’une rare puissance émotionnelle, Don’t Let The Light Go Out s’impose comme l’un des tubes de cette rentrée, à côté duquel il est difficile de passer. En un mot: incontournable!

Les mordus de gros rock bien péchu peuvent, avec Panic! At The Disco, passer leur chemin. Pourtant, Viva Las Vengeance n’est pas en mal de morceaux dynamiques. Le dyptique de début d’album Viva Las Vengeance/Middle Of A Breakup en témoignent, la guitare donnant sa pleine mesure pour accompagner un Brendon Urie à la voix haut perchée dans les aigus. Un récital pop rock que seul vient interrompre Don’t Let The Light Go Out mais qui reprend de plus belle avec l’étourdissant Local God, le très électrique Star Spangled Banger ou encore le bien secouant Say It Louder.

Dans des morceaux tels que Star Spangled Banger et God Killed Rock And Roll, Panic! At The Disco se plaît à changer incessamment de rythme, ralentissant ou augmentant la vitesse d’exécution de la musique. God Killed Rock And Roll en est l’exemple le plus éloquent. Une compo qui démarre dans une ambiance Queen 70’s, se limitant à un duo piano/voix pour, de façon brutale et inattendue, changer de braquet, passant au swing quelque peu déjanté, puis enfin apaiser de nouveau la cadence en accueillant la guitare et les choeurs. On pense alors à certains morceaux de Lemon Twigs, eux aussi proches de ce cadre rétro 70’s avec, en filigrane, une alternance dans les tempos.

Eclectique en styles, Viva Las Vengeance est indéniablement l’album le plus accompli de Panic! At The Disco, Brendon Urie n’hésitant pas à explorer tous les univers possibles et imaginables. Sans coup férir, on passe de l’entraînant Local God au planant All By Yourself ou du sulfureux Middle Of A Breakup au caressant Don’t Let The Light Go Out. Star Spangled Banger et Something About Maggie se chargent de marquer la frontière, le juste milieu entre calme et tempête.

Viva Las Vengeance: le rétro 70’s demeure décidément à la mode et Panic! At The Disco, par le truchement de Brendon Urie, en est le plus fervent ambassadeur!

Jean-Christophe Tannieres

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