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Palace / Shoals

Le quatuor londonien Palace revient chatouiller nos petites oreilles, à raison d’un album tous les trois ans. En 2016, nous faisions connaissance avec Leo 
Wyndham et sa petite bande sur l’opus So Long Forever dont furent extraits les singles Holy Smoke et Fire In The Sky. La musique de Palace, constituée 
de guitares mélodieuses et de la sublime voix de Leo, nous hypnotisait alors purement et simplement : les Britanniques étaient adoptés! En 2019, Palace 
confirmait ces bonnes dispositions avec un second LP intitulé Life After sur lequel notre quatuor décidait de ne rien changer à une formule gagnante sur 
So Long Forever. On découvrait des morceaux encore plus forts, tels que Heaven Up There, Younger ou encore Bones, voire Berlin.
Et trois ans plus tard, en 2022, revoilà Palace avec Shoals, un troisième album, paru sous le label Fiction Records.

Un album placé sous le signe de la mer, des océans et plus exactement des fonds marins, d’où le titre Shoals qui, en français, se traduit par « bas-fonds 
marins. » Les morceaux Shoals et Where Sky Becomes Sea, à eux deux, résument parfaitement la passion de Leo Wyndham pour l’océan. « J’ai toujours 
été attiré par l’océan, il y réside quelque chose dont je suis fan mais que je ne peux expliquer » a renchéri le leader de Palace lors d’une récente interview. 
Dans Shoals, pour Leo, l’immensité et la puissance de l’océan s’unissent pour ne constituer qu’une seule entité, ne faire qu’un.
Le second thème général de cet album est la peur dans toutes ses formes, un sentiment transposé en chanson dans Fade et Lover (Don’t Let Me Down) 
par exemple et même, aussi, au cours de Where Sky Becomes Sea où Leo se demande, avec peur et anxiété si, après sa propre mort, il verra toujours sa 
bien-aimée. L’angoisse est donc palpable à la lecture de ces nouvelles compos de Palace avec, pour la vaincre, quelques accès de colère (Fade). La rage 
de rejeter son anxiété sur autrui.

Venons-en à l’aspect musical de ce troisième effort de Palace qui a fait couler énormément d’encre et de salive. La sortie de Gravity, premier single dévoilé,
suscita déjà moultes interrogations et surtout d’infinies exclamations! Où le quatuor londonien allait-il nous embarquer, où était passé leur style si pur avec 
uniquement du guitare/voix? Mais la grande question, par-dessus tout, fut : pourquoi ce changement de style? Gravity marquait la rupture avec le Palace 
de So Long Forever et Life After pour nous déporter dans un univers des plus psychédéliques qu’on ne connaissait pas aux Britanniques. Pourtant, on s’y 
est habitué, il a bien fallu! Palace désirait tout bonnement changer les choses, soit, à nous de faire avec, mais Lover (Don’t Let Me Down) a remis les 
pendules à l’heure, Palace renouant avec ce style musical qui lui allait si bien sur les deux précédents albums. On se disait alors que Gravity n’était qu’une 
passade, le morceau intrus d’un opus qui n’aura au final rien de différent de So Long Forever et de Life After. Que nenni, puisque Fade, troisième single, 
est venu de nouveau tout chambouler! Un morceau vraiment fade, c’est bien le terme, un espèce de rock guimauve qui ne sied nullement à Palace : un Leo 
Wyndham méconnaissable et avec une voix dépourvue de l’émotion si particulière qu’on lui connaissait depuis les débuts. Puis Shame On You, bien dans 
la tradition Palace, a fait remonter la courbe vers les sommets. Ça y était, on retrouvait enfin les grandes heures de Palace, celles de Holy Smoke ou de 
Heaven Up There.
Un LP de 12 morceaux qui, cependant, ne manque pas de magnifiques ballades : Give Me The Rain, Lover (Don’t Let Me Down) ou encore le somptueux 
Where Sky Becomes Sea qu’il serait inconvenant de ne pas citer. Une ballade aérienne, langoureuse et qui, comme l’indique le titre où figure le mot « sea »,
évoque la mer de long en large. Ne manquent plus que les vagues pour agrémenter l’écoute de ce splendide morceau qui sert d’épilogue à l’album. 
Where Sky Becomes Sea fait rigoureusement penser à Heaven Up There qui, de longue durée également, concluait Life After en apothéose! Mais laissons
là les souvenirs, même inoubliables comme Life After. Shoals compte d’autres belles ballades estampillées Palace des précédents albums. Friends 
Forever, le morceau éponyme Shoals et Sleeper, en ce sens où la guitare est très présente et accompagnée, comme il se doit, par la voix de Leo 
envoûtante et caressante à souhait.
Dans ce nouvel opus, les londoniens ont déjà montré qu’ils pouvaient sortir, pas pour de bonnes raisons il faut bien l’avouer, des sentiers battus. Ils se 
sont égarés sur Gravity et encore davantage sur Fade, le morceau le plus décevant de l’album, aux antipodes de Where Sky Becomes Sea qui est, sans 
aucun doute, le plus beau morceau de ce Shoals! Un contre-pied pris également avec des compos jouées au piano et parfois au violon, instruments 
jusqu’alors inhabituels chez Palace qui a toujours privilégié la guitare. Citons Never Said It Was Easy, Salt et Killer Whale sur lequel quelques notes de 
violon apparaissent, accentuant un peu plus la différence avec les deux prédécesseurs de Shoals.

Shoals certes se démarque de Life After et So Long Forever mais Palace n’a rien perdu de sa capacité à nous émouvoir. Give Me The Rain, Shame On 
You et bien évidemment Where Sky Becomes Sea peuvent en attester. La voix de Leo Wyndham est insaisissable sur Fade autant qu’elle est 
reconnaissable et réconfortante dans Shame On You ou Lover (Don’t Let Me Down).
Globalement, le bilan d’ensemble de Shoals est positif car le quatuor britannique montre que, même en s’écartant quelque peu des routes bien tracées, 
il retrouve toujours son chemin et retombe sur ses pieds, ce qui fait dire que Shoals s’impose comme l’un des albums inévitables de ce début d’année.
Shoals de Palace : un merveilleux moment de détente avec, en filigrane, l’air marin à respirer sans modération!

 
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