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Tom Morello / The Atlas Underground Fire

Le guitariste de génie Tom Morello renoue avec le concept d’album, trois ans après The Atlas Underground. Le titre de ce nouvel effort 
est quasiment identique à 2018, le mot « fire » venant se greffer à The Atlas Underground.

Un album distribué par le label Mom Plus Pop Music mais dont l’enregistrement s’est déroulé sans ingénieur, uniquement par le biais 
de l’informatique et un smartphone. Ces conditions particulières de travail sont essentiellement dues, par la force des choses, au 
confinement durant lequel ont eu lieu composition et enregistrement. Tom lui-même l’explique en ces termes: « J’ai enregistré les 
parties de guitare sur le mémo de mon téléphone. Cela peut sembler scandaleux mais, en l’absence d’ingénieur, ce mode de travail 
a contribué à décupler ma liberté de création et m’a conduit à ne me fier qu’à mon seul instinct. » Élaborer un album avec, comme 
on dit, « les moyens du bord » a manifestement, pour Tom Morello, porté ses fruits et le guitariste le plus doué de sa génération, 
le plus logiquement du monde, en récolte la semence.

Il a fallu également, bien sûr, privilégier le travail à distance par visioconférences et par mails, surtout avec les divers artistes qui 
accompagnaient Tom sur les 12 morceaux de ce The Atlas Underground Fire.

On ne connaît pas de talents de chanteur à Tom Morello qui, néanmoins, a comme toujours manié sa guitare avec dextérité et maestria. 
The Pretty Reckless, Frank Carter And The Rattlesnakes ou encore Chris Cornell (Audioslave) ont déjà pu en juger pour avoir évolué en 
duo avec lui.

Pour ce qui est de cette nouvelle galette, Tom s’est entouré d’artistes venus d’univers musicaux différents. On y croise Bruce 
Springsteen, Chris Stapleton ou encore la chanteuse Phem habituée à donner la réplique aux rappeurs tels que Lil Tracy et Eazy G et, 
aussi surprenant que cela puisse paraître, un DJ palestinien du nom de Sama Abdulhadi. Eh oui, avec Tom Morello il n’y a pas de 
frontières et toute abstraction de divergences musicales a été faite, le temps d’un morceau interprété ensemble. Lorsque l’on travaille 
en bonne intelligence, que l’on daigne faire fi de ses différences, tout peut bien se passer et force est de reconnaître que cela a été 
le cas sur The Atlas Underground Fire.

Au cours des 12 morceaux de cet album, Tom Morello a cependant fait quelques concessions en rapport au style musical de chaque 
participant de featurings, ce qui a donné un ensemble des plus homogènes, une tracklist riche et variée du début à la fin du LP. Un peu 
d’électro avec Grandson sur Hold The Line, l’énorme Highway To Hell d’AC/DC en compagnie de Bruce Springsteen et d’Eddie Vedder 
et même de la country avec Chris Stapleton qui pose sa voix dans la magnifique ballade qu’est The War Inside. Pourtant, il est bien de 
notoriété que l’on ne renie pas ses origines musicales, c’est-à-dire pour Tom le bon gros rock de Rage Against The Machine. La guitare 
qui couine à l’infini, qui rugit telle une lionne en furie reste l’ADN de cet orfèvre de la gratte, ajoutés à cela de géniaux riffs aériens. 
Tom Morello, c’est un puissant et explosif cocktail d’émotions autant que d’excentricités musicales.

Les influences Rage Against The Machine/Audioslave, on les retrouve notamment sur le single Let’s Get The Party Started en featuring 
avec Bring Me The Horizon, un morceau bourré de testostérone et de soufre, Tom et les Bring Me faisant parler la poudre et embrasant 
tout sur leur passage. Ce morceau est excellent mais c’est surtout le début qui marque avec, reconnaissables entre mille, les riffs 
dynamiques et désormais coutumiers de Mister Tom le king de la gratte! Elvis Presley, que d’aucuns se plaisent à surnommer ainsi, 
a réellement du souci à se faire enfin, de là où il est… bref, revenons à nos moutons! Save Your Souls présente lui aussi son quota de 
similitudes avec Rage Against The Machine, d’autant plus que c’est Dennis Lyxzen qui se colle au jeu du featuring. Lyxzen fait partie du 
groupe de metal suédois Refused, c’est dire s’il est en terrain connu.

La reprise de Highway To Hell nous gratifie, vers sa fin, d’un solo de guitare d’anthologie: Bruce et Eddie, les deux gladiateurs du chant 
qui occupaient brillamment l’arène, laissent place à une guitare geignant et pleurant à n’en plus finir. On se demande où et quand Tom 
va s’arrêter, tout en souhaitant ardemment que ça continue!

Les compos jalonnant cet album renferment toutes une anecdote. Ainsi, Highway To Hell est née des suites d’un concert au Brisban 
Entertainment Center (Australie) ayant eu lieu le 26 février 2014. À l’époque, Tom Morello accompagnait le E Street Band de Bruce 
Springsteen. Ce soir du 26 février donc, Bruce et Tom sont en duo sur Highway To Hell quand, tout à coup, surgit de nulle part Eddie 
Vedder que personne n’avait vu venir, le leader de Pearl Jam prenant tout le monde par surprise. C’est pourquoi ce moment de légende 
et d’anthologie a été immortalisé pour The Atlas Underground Fire. En effet, les voix de Springsteen et de Vedder proviennent de ce 
concert de 2014, enregistrement authentique sur lequel Tom n’a eu plus qu’à apposer ses riffs de guitare.

Quant à Naraka (featuring avec Mike Posner), sa signification provient de l’hindou (traduit par « enfer »). l’inspiration de cette compo 
s’explique par le fait que Mike Posner, cet été 2021, a entrepris de gravir le Mont Everest, le but étant de récolter des fonds en faveur 
du Detroit Justice Center.

The Achilles nous plonge en plein cœur du film La planète des singes et son décor surréaliste. Là, c’est Damian Marley (fils de ce cher 
Bob) qui apporte sa pierre à l’édifice.

Comment ne pas faire de focus sur The Shore Of Eternity, clap de fin de cet opus, qui voit l’entrée en scène du DJ palestinien Sama 
Abdulhadi. Un morceau à consonance politique mais cependant loin d’aborder les sujets qui fâchent, dénué de tout propos belliqueux. 
Seuls ont voix au chapitre le son techno (d’incessants boum boum) et la sacro sainte guitare de Tom Morello. The Shore Of Eternity, 
non content de clore le LP en trombe et en transe, est aussi le morceau le plus long (durée de 8 minutes 38).

Le point noir de cet album est à mettre sur le compte de Driving To Texas où, bien hélas, Phantogram se taille la part du lion et ne 
laisse que peu de latitude à Tom Morello pour s’exprimer pleinement. Est-ce un choix de Tom ou aurait-il voulu bénéficier de davantage 
de poids sur ce Driving To Texas? On ne le sait pas avec certitude, toujours est-il que cette ballade ne restera pas dans les annales et 
sera considérée, ad vitam æternam, comme le flop de The Atlas Underground Fire.

L’absence (même forcée) d’ingénieur du son n’est pas pour autant gage d’échec. Preuve en est que The Atlas Underground Fire s’en 
tire merveilleusement bien, Tom Morello ayant pu laisser libre cours à son inspiration et, comme lui-même l’a si joliment dit, à sa 
créativité.

Du rap au rock en passant par l’électro, aucune barrière n’a été érigée par le maître de cérémonie. Phem sur Night Witch, Grandson 
avec Hold The Line ou encore Charmed I’m Sure pour Protohype ne se sont pas sentis de trop et ont certainement dû beaucoup 
apprécier ces collaborations (si éphémères fussent-elles) avec Tom Morello.

Mis à part le fade et plat Driving To Texas, notre impatience d’enfin assister à la sortie de terre de The Atlas Underground Fire a été 
chaudement récompensée. Il y a à boire et à manger, de bons morceaux truffés de bonnes guitares et de gros rock à se mettre sous 
la dent! Un travail de longue haleine, principalement guidé par les technologies actuelles (smartphones, ordinateurs) dont Tom Morello 
devrait, selon toute vraisemblance, voir en rejaillir les lauriers.

Dans l’attente d’éventuelles reconnaissances des médias, les fans demeurent au rendez-vous et Tom peut compter et s’appuyer sur eux.

The Atlas Underground Fire: let the great guitars play!

 
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