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INTERVIEW-GRANT HAUA

Si Grant Haua a déjà connu une grande carrière chez lui en Nouvelle-Zélande, ce n’est qu’aujourd’hui que l’Europe le découvre. Et c’est une bien belle découverte car avec ce « Awa Blues » Grant nous offre un très beau disque entre blues et soul. Un disque qui plus est qui fera découvrir la culture maori à ceux qui ne la connaissent pas encore. Entretien.

 

« Tu as déjà sorti de nombreux albums avant celui-ci mais ceux-ci n’étaient disponibles qu’en Nouvelle-Zélande, non ? »

« Mon dernier album solo date d’il y a dix ans. Ca fait un bail. Les premiers albums ne sont sortis qu’en Nouvelle Zélande mais tu peux les trouver en streaming. »

 

« Après ces disques solo tu t’es lancé dans l’aventure Swamp Things. Qu’en retiens-tu ? »

« On a fait pas mal de concerts en club avec ce groupe. J’ai appris beaucoup en jouant avec Swamp Things. Je suis devenu un peu connu grâce à ce combo. Cela a été une chouette expérience. »

 

« Tu sors aujourd’hui ton disque sur Dixiefrog. Comment un artiste néo-zélandais se retrouve sur un label français ? »

« J’ai pris deux ans pour faire cet album. On a publié des vidéos qui ont plu à ce label. Mon manager m’a beaucoup aidé. Dixiefrog s’est montré intéressé et nous nous sommes entendus. C’est cool d’être sur ce label et c’est agréable d’avoir quelqu’un qui s’occupe bien de toi. »

 

« Cela va t’ouvrir des portes cette signature. »

« Absolument. Surtout en Europe. Comme tu le dis les portes s’ouvrent pour moi. Je suis très heureux qu’aujourd’hui on puisse écouter ma musique en Europe. C’est vraiment grâce à Dixiefrog que cela est devenu possible C’est un vrai bonheur. »

 

« Tu sembles aimer l’Europe et particulièrement la France. Pourtant il y a une grande rivalité France-Nouvelle Zélande en rugby. »

« C’est vrai mais la France est un adversaire pour lequel nous avons un profond respect. Nous aimons le rugby français. Parfois nous vous battons, parfois vous nous battez. »

 

« Quand tu étais rugbyman tu voulais être en sélection ? »

« Bien sûr. Pour tout rugbyman néo-zélandais c’est le rêve que de jouer pour les All-Blacks. J’ai joué trois ans en première league. J’adorais le rugby mais aimais déjà la musique. Je jouais déjà de la guitare à cette époque. J’ai arrêté le rugby mais continue de me passionner pour ce sport. Je vais au stade régulièrement. »

 

« Ton disque est entre blues et soul. Tu as d’ailleurs cette voix suave des soulmen. »

« J’ai grandi avec la musique. Mon père écoutait Tom Jones, ma mère les disques Motown, de la soul. On écoutait tout le temps de la musique à la maison. J’ai essayé de trouver pour l’album cette balance entre blues et soul. J’écoute beaucoup de soul. C’est une musique qui te fait sentir bien. La soul m’inspire, alors bien sûr je voulais qu’il y en ait dans mon disque. Je suis très content de cet album. Il me ressemble. »

« Pour toi la musique est aussi importante que le rugby ? »

J’adorais et la musique et le rugby. Les deux étaient aussi importants l’un que l’autre. J’aime l’art en général. Je trouve dommage qu’en Nouvelle-Zélande on privilégie pour notre jeunesse le rugby. Ce sport compte bien sûr et c’est normal mais l’art devrait compter tout autant. »

 

« Je sens qu’avec cet album tu as envie de faire découvrir la culture maori aux gens. »

« Totalement. Le peuple maori aime la musique, en joue constamment. C’est important pour moi que les auditeurs puissent découvrir cette culture. La plupart des paroles de l’album font référence à cette culture. »

 

« Tu utilises le fingerpicking pour jouer. Tu joues toujours de cette façon ? »

« De plus en plus souvent. J’aime jouer de cette façon. C’est une technique que j’apprécie. Ce que je joue, en fait, est assez simple. »

 

« Il y a un côté Keziah Jones, Ben Harper dans ce que tu fais. Tu aimes leurs musiques ? »

« Oh oui. J’adore ces mecs. J’aime la voix et le jeu de guitare de Keziah. Ben Harper est venu jouer en Nouvelle-Zélande. J’aime beaucoup ces deux musiciens mais s’ils peuvent m’influencer j’essaie de trouver mon propre style, un style qui soit unique. »

 

« Ton disque est très fort au niveau émotionnel. Tu cherches à ce que l’auditeur ressente cette émotion ? »

« Définitivement. Il y a cette émotion dans le blues et j’ai envie de transmettre ça.. »

« J’imagine que tu as hâte, dès que ce sera possible de venir jouer en Europe ? »

« Oh oui. J’ai trop envie de remonter sur scène, de pouvoir enfin de nouveau serrer des mains. Sentir la chaleur du public est quelque chose d’unique. Dès que ce sera possible je viens. Chez nous le lockdown est terminé, on a de la chance. »

-Pierre-Arnaud JONARD

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