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Ray Lamontagne, Monovision

Le folkeux américain Ray Lamontagne est de retour, deux ans après l’album Part of the light. Ce huitième opus se prénomme Monovision et marque, pour le songwriter de Nashua (New Hampshire), un vrai retour aux sources, celles de la folk et de la soul. En effet, lors de ses précédents albums, Ray s’était aventuré dans des contrées psychédéliques. Ce fut notamment le cas avec Supernova en 2014 et Ouroboros en 2016.


Comme dit le célèbre adage, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même car, sur ce nouvel effort, l’américain a tout géré, de la composition des chansons à la prise de son et au mixage. Le succès de Monovision n’appartient donc qu’à lui seul.
La voix de Ray est toujours égale à elle-même, à la fois rocailleuse et caressante, criarde et fluette. En résumé, tous les atouts du crooner nouvelle génération, un talent inné révélé au grand publique en 2004 avec l’album Trouble.

Les dix morceaux qui constituent Monovision ne sont pas, c’est le moins que l’on puisse dire, marqués du sceau de la différence mais qu’importe on les apprécie tout de même à leur juste valeur. Mis à part Strong enough dynamique et entraînant, les autres compos sont de magnifiques ballades créées dans le pur style Ray Lamontagne, neuf slows au cours desquels on voyage à travers l’Amérique rurale et profonde. Le clip du somptueux We’ll make it through n’a-t-il pas été filmé dans un décor typiquement texan ?
Monovision est entièrement interprété à la guitare sèche, bien que l’harmonica donne à certains morceaux leur supplément de connotation Amérique Far West. On trouve cet instrument au tout début de Rocky mountain hilin et sur We’ll make it through, compo la plus représentative et emblématique de ce Monovision pour être de longue durée. We’ll make it through fut aussi le premier single dévoilé, Strong enough lui ayant emboîté le pas.

Sur ce nouvel opus, en dehors des singles, les fabuleuses ballades sont légion. Ray, accompagné de sa seule guitare, nous ravit pleinement par son timbre de voix inimitable et incomparable. Parmi ces morceaux, citons Morning comes wearing diamonds, Summer clouds ou encore Weeping willow. Monovision commence tout en douceur avec Roll me mama, roll me pour s’achever de la même façon sur Highway to the sun, splendide morceau dans lequel transpirent de réelles émotions, tant vocales que musicales.  C’est avec We’ll make it through la meilleure compo de cet album.

Il nous tardait de réentendre Ray Lamontagne sur de nouveaux morceaux, eh bien c’est chose faite. Les deux singles déjà dévoilés laissaient espérer un album, sans pour autant nous en donner la date de sortie. Voilà, ça y est, Monovision est bien là, en cher et en os, à tourner sur les platines et numériquement dans nos ordis, c’est un vrai bonheur.

Le songwriter du New Hampshire semblait avoir quelque peu perdu son identité soul/folk ces dernières années mais l’a, pour notre plus grand plaisir, bien vite retrouvée. Il est vrai qu’on ne peut reprocher à un songwriter (fût-ce Neil Young ou Ray Lamontagne) de vouloir explorer d’autres univers mais tout de même, comme on dit, « folkeux un jour, folkeux toujours. » Monovision, tel le cascadeur Colt Sivers, tombe à pic car il est l’album de cet été débutant, un merveilleux LP de dix morceaux à emmener sans faute dans vos bagages pour l’écouter sur une plage ou sur un banc de campagne, n’importe où mais dans un repos total !

Note de 10 sur 10.

Jean-Christophe Tannieres

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