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BASTON, Primates

Quatre longues années après la sortie d’un premier EP prometteur nommé Gesture, les Rennais de Baston reviennent aux affaires avec un premier LP baptisé Primates. Un disque sombre et entêtant où se mêlent les répétitions instrumentales du krautrock avec les voix glaciales et effacées de la cold-wave et du shoegaze.

Signé sur le label Howlin Banana Records, sur lequel il avait déjà offert au monde en 2015 Gesture, un premier EP remarquablement mélodieux et répétitif, Baston refait parler de lui en cette fin d’année 2019. Quatre ans plus tard, avec Primates, le quatuor rennais dévoile un premier LP riche et en accord avec ses convictions musicales.

 

Le disque démarre avec Drang Nach Osten, une introduction entêtante rappelant les grandes heures du krautrock établi par des formations germaniques telles que Kraftwerk et Neu! ou, plus récemment en France, Drame. Un sentiment appuyé par une batterie et une basse des plus répétitives. La section vocale, de son côté, paraît effacée et lointaine, presque caverneuse. Un peu à l’image de ce qu’il se fait et se faisait de mieux dans les sombres tréfonds de la cold-wave et du shoegaze. Vient ensuite Primates, le single dévoilé quelques semaines avant la sortie de l’album qui fait apparaître avec sa ligne mélodique des influences de groupes comme DIIV et forcément Beach Fossils. Un morceau où les mélodies indie pop sont constamment en prise avec une rythmique basse/batterie compacte et génialement monotone. Un sentiment qui nous traverse tout au long des dix titres qui composent l’album. Du plaintif Transept jusqu’au mélancolique Arnhem en passant par le rageur Domovoï. Même s’il paraît linéaire aux premiers abords, le disque réserve son lot de surprises. Notamment avec K2, un titre long et dense qui donne la pleine mesure du talent musical des quatre Bretons. Et plus encore avec le surprenant Viande. Un morceau flanqué de samples où l’on entend Christophe Hondelatte narrer des faits divers tous plus sordides les uns que les autres au sein de l’émission Faites entrer l’accusé. Une oeuvre énigmatique et malsaine qui interroge, le temps d’une exploration clinique du mal, les instincts les plus bas de l’humanité. Primates se termine avec Achilles, une chanson dépouillée à la batterie animale (à l’image de la superbe pochette de l’album) et à la voix plus embrumée que jamais qui clôt calmement les quarante cinq minutes de ce premier long format dans un dernier brouillard plein d’espoir.

Avec Primates, Baston livre un premier album fidèle à ses intentions musicales noyées quelque part entre les eaux du krautrock, du shoegaze et de la cold-wave. Un opus cohérent qui reste droit dans ses bottes de la première à la dernière note. C’est avec un sens aiguisé de la mélodie et une maitrise parfaite de rythmiques répétitives et entêtantes que la formation signe une oeuvre solide et aboutie. Un joyau.

Note : 7/10

Hugo COUILLARD

Artiste : Baston

Album : Primates

Label : Howlin Banana

Date de sortie : 29/11/2019

Genre : Krautrock

Catégorie : Album rock

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