The Murder Capital à la Poudrière de Belfort. Voilà l’une des 9 dates IMMANQUABLES de la tournée française du groupe irlandais le plus en vogue aujourd’hui, … Télérama ne se serait pas fourvoyé en les mettant en couverture de son rejeton Sortir?! Alors verdict ?
KAMARAD
Mais ménageons le suspens. Quid de la première partie ?
Descendant d’Alsace, le quatuor Kamarad avait la charge, non des moindres d’ailleurs, d’assurer la première partie des Dublinois. La formation vue une première fois au festival Décibulles de 2017 (live report ci-joint) a pris du poil de la bête, bien décidée désormais à se tailler une part du gâteau dans la protéiforme scène indé française. Et c’est avec un rock percutant, réminiscences de punk bruitiste, laborieux et dynamique que les Mulhousiens sont partis à l’assaut du public réuni.
Une forme qui rappelle tout de go Idles et la pugnacité propre aux Britanniques en matière de titres affutés comme des lames. Du punch, les quatre hommes en ont indubitablement. Ils semblent vouloir bouffer la Poudrière. Du punch donc, mais aussi du mordant. De l’incisif, du martial. Oui derrière ce son gras des Squiers effilées, le groupe a progressé. Peut être mêmes pourrait-il convenir désormais pour la Loggia des Eurocks – La Laiterie n’est-elle pas l’antichambre du festival belfortain et Génériq son lab’? – Restons prudents mais mettons tout de même une pièce sur eux, on ne sait jamais, en ouverture un jeudi…
Ce qui est sûr c’est qu’ils ont réussi leur tour de force : certes la foule agglutinée dans la petite pièce est là pour TMC, mais avec les Alsaciens la mayonnaise a bien pris, les esprits et les corps ont commencé à chauffer, ne serait-ce que dans le grand final qui vit le chanteur pogoter au sein de la masse en sueur…
Pour les curieux ou autres profanes : https://kamarad.bandcamp.com
THE MURDER CAPITAL
Puis vint l’heure des Irlandais. Débarquant dans une pénombre savamment orchestrée, le regard bas, faisant d’emblée valser les guitares et basse, on pense que l’on va assister à une performance débordant de rage. Et bien, il fallut dépasser les trois premiers titres (Slow dance I, Slow dance II et On twisted ground) pour voir ladite rage. TMC en live, c’est une montée progressive de colère à la manière de Fontaines D.C., mieux de The Horrors, comme si la mise sous tension de l’ampli à lampes venait de se faire et puis comme on n’est pas pressé, juste le temps de se griller et de partager une clope avec son bassiste.
Passée cette introduction, la tension monte d’un cran avec le riff alerte de Love, love, love. Une fois encore c’est la troupe de Faris Rotter qui me vient à l’esprit: les guitares pleurent, le rythme se veut ralenti, l’ambiance anxiogène. Le quintet semble se jouer de son public, chauffé à blanc par les Kamarad, The Murder Capital sème petit à petit ses cailloux saturés dans la salle belfortaine.
Semblable à une bande de hools, cueillie à la sortie d’un stade de Baile Atha Cliath, la formation donne des signes de hargne – notamment Gabriel Paschal Blake, le 4-cordiste grimaçant et à l’instrument flirtant avec les crânes du premier rang. Une attitude visiblement contagieuse pour le public qui peut désormais jubiler lors que démarre le single monstrueux qu’est Green & blue, enchaîné au non moins remuant et For everything.
Les titres s’égrainent maintenant à vitesse grand V, ne laissant que peu de répit aux spectateurs récompensés par un dernier délire du charismatique frontman. Sur Feeding fades, titre refermant le concert, James MacGovern s’élance, sans crier garde, dans une foule suffisamment compacte à sa lecture. Il est rattrapé in extremis avant que sa tête n’embrasse le parquet usagé belfortain. Un brûlot voilà ce que fut la performance de TMC qui titille l’heure, sans malheureusement la dépasser. Merci, au revoir, le groupe s’éclipse. Sans aucune prétention de rappel et malgré la demande des spectateurs, la formation traverse la salle, direction les loges. Il faudra peu attendre avant de les voir revenir ranger le matos ou assurer côté merchandising.
McGovern est indéniablement le plus demandé: il lui faudra une bonne demi-heure pour gagner le stand tant les sollicitations furent nombreuses. Les selfies et dédicaces loufoques s’enchaînent sur tout ce qui lui tombe sous la main, CD, t-shirts, casquettes et pourquoi pas sur des Doc Martens ?!
The Murder Capital a fait grosse impression ce soir à Belfort.
Il ne serait pas étonnant de les voir à l’affiche des Eurocks cru 2020. On tient le pari?
Setlist de The Murder Capital
1-Slow dance I
2-Slow dance II
3-On twisted ground
4-Love, love, love
5-Green & blue
6-For everything
7-Don’t cling to life
8-More is less
9-Feeling fades
-Texte et photos: Benoît GILBERT
Merci à La Poudrière!