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CHARLOTTE GAINSBOURG, GIRLS IN HAWAII, lundi 16 Juillet, Les Nuits de Fourvière, Lyon (69)

Pour la troisième fois en ce début d’été, nous retrouvons le site antique de Fourvière. Après les rythmes frénétiques de LCD Soundsystem, la dolce vita de Phoenix c’est la délicatesse du rock mélancolique de nos amis belges de Girls in Hawaii et la pop-électro susurrée de Charlotte Gainsbourg qui nous ont donné rendez-vous sur la bute lyonnaise. 

 

Il fait beau et une douce brise fend l’air caniculaire de ce début de soirée. Une ambiance joyeuse et festive règne dans la foule venue en nombre. La victoire de l’équipe de France hier est encore dans tous les esprits, ça et là on croise quelques maillots encore flanqués d’une seule étoile signe qu’un objet peut rapidement devenir vintage… Le Sports est fédérateur dans la victoire ; la Musique, elle, l’est en toute circonstances. Quand les deux se rencontrent, le cocktail est parfait. Alors laissons-nous aller…

 

C’est à 21h10 que les six belges pointent le bout de leurs cheveux ébouriffés. Empreint de mélancolie, le son de GIH n’en reste pas moins rythmé et entraînant. Ils viennent nous présenter leurs morceaux issus de leur 4ème  album studio : Nocturne (62 TV Records, 2017).

 

This Light qui ouvre ce dernier introduit délicatement la soirée. Si l’on avait oublié les qualités vocales d’Antoine et Lionel, la mise à jour est immédiatement effectuée. Le son est de qualité et les harmonies également. L’émotion est au rendez-vous. Le groupe enchaine avec Indifference et ses sonorités électroniques beaucoup plus présente que sur les opus précédents. Pas rancunier après la défaite en coupe du monde, les wallons nous gratifient d’une belle prestation enchainant les morceaux comme on enfile des perles. Switzerland, Changes, Misses, le poignant Not Dead repris en cœur par une grande partie du public. Suivent Connection, Monkey, Guinea Pig, dans une version plus épurée que la version studio, quasiment acoustique, que l’on  redécouvre sous un angle différent pour notre plus grand plaisir.

C’est tout en puissance que le groupe nous quitte avec les rythmes saccadés de Birthday Call, avant de terminer guitares vent debout sur le puissant Rorschach. L’ovation est méritée et rarement première partie nous aura autant happée, car oui, il s’agissait bien d’une première partie.

 

Après un backline ultra efficace et le temps de prendre un rafraichissement au bar, la nuit tombée fait place à la venue de Charlotte Gainsbourg. En studio la quadra n’en est pas à son coup d’essai. Toujours transformés et reçus avec tous les égards par le public et la critique, ses albums n’ont de cesse de confirmer son talent. Artiste et actrice, Charlotte Gainsbourg sait faire les bons choix et montre une habileté pour s’entourer de producteurs de renom : Air, Beck et plus récemment Sebastian. C’est sur scène, lors de sa première tournée accompagnant la sortie de l’album IRM (Because Music, 2009), que la coquille c’est un peu fêlée. Certains ne furent pas convaincus par des prestations en demi-teinte, oubliant qu’il s’agissait de ses premiers pas sur scène. L’indulgence n’est admise que pour les débutants… Malgré toute l’énergie et l’envie déployées, il restait encore quelques sceptiques et un goût d’inachevé. A la sortie du merveilleux Rest (Because Music, 2017), une tournée a rapidement été annoncée. Autant dire que l’attente était grande et les espoirs de mises.

Nous faisons face à un décor minimaliste et contemporain. Des cadres de néons disposés un peu partout sur la scène du théâtre ainsi que des miroirs mobiles rectangulaires qui la surplombe piquent notre curiosité. C’est sur les nappes de synthé de Lying With You que les musiciens entrent tour à tour, ils sont suivis par Charlotte qui s’installe au piano encadrée de néon blanc. Ses premières minutes sont intenses et l’enchaînement avec Ring-a-Ring o’ Roses le confirme. Puissant, émouvant, généreux, modeste, sont autant de qualificatifs qui pourraient revenir sans cesse tout au long de ce set. Les derniers détracteurs auront ravalé leur venin. Transformant l’antre de Fourvière en dance floor disco avec les morceaux Heaven Can Wait revisité à la sauce Ed Banger, Sylvia Say’s, Paradisco et Deadly Valentine, étiré sur plusieurs minutes qui provoque l’ovation du public. La danse laisse place au recueillement lorsque les premières notes de Kate retentissent. Enchainée avec Charlotte Forever l’artiste explique que, pour elle, c’est une évidence sur chaque setlist de voir le prénom de sa sœur disparue trop tôt à côté du sien. Elle lui dédicace son concert et enchaine avec le non moins symbolique Rest. Les deux dernières banderilles sont lancées avec l’inédit Remarkable Day et Les Oxalis. Les applaudissements fusent ; cette fois-ci l’adhésion est complète. La prestation est une réussite, tant par la présence scénique de Charlotte et de ses musiciens que par le light show baroque proposé. Sous les clameurs d’un public qui en redemande encore et toujours, la belle nous interprète une reprise de Kanye West – Runaway – et Lemon Incest en guise de point final, symbolique morceau écrit par son père dont l’aura plane sur toute l’œuvre de Charlotte. En digne héritière elle porte haut et fort l’étendard et les qualités artistiques de ses parents. Balayant tout sur son passage avec une classe « so british ». Splendide tout simplement.

Rémy Poidevin

 

Setlist Girls In Hawaii :

 

This Light

Indifference

Switzerland

Changes

Misses

Not Dead

Connection. 

Monkey 

Guinea Pig 

Birthday Call

Rorschach

 

Setlist Charlotte Gainsbourg :

 

Lying With You
Ring-a-Ring o’ Roses
I’m a Lie
Heaven Can Wait
Songbird in a Cage
Sylvia Say’s
The Songs That We Sing
Paradisco 
Les Crocodiles
Deadly Valentine
Kate 
Charlotte Forever
Rest
Remarkable Day
Les Oxalis
………….
Runaway (Kanye West cover)
Lemon Incest

 

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