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BEN HOWARD, Noonday Dream

Aux antipodes de ses deux dernières productions, Every Kingdom et I fortget where we were, Ben Howard sort son troisième album le 1er juin 2018. On connaît l’artiste pour Oats in the water ou encore Promise et aujourd’hui, on parle de Noonday Dream.

 

Initialement, on peut dire que Ben Howard a la fougue talentueuse d’un guitariste acoustique australien. Le jeune guitariste (gaucher de surcroît) use d’une technique peu conventionnelle, la guitare à plat sur les genoux, influence de John Smith. Cette technique, combinée à un accordage recherché et riche en harmoniques, donne naissance à Every Kingdom en 2011, un album très, voire exclusivement acoustique.

On retient des morceaux tels que Old Pine, Diamonds, The Fear ou encore The Wolves avec un deuxième disque agrémenté de Empty Corridors joué en live.

En bref, un bon départ.

Puis survient I forget Where we were,  et Ben Howard comprend vite, à l’instar de ZZ Ward, que s’il ne s’accorde pas comme les autres, disons qu’il aura du mal avec la reconnaissance publique.

Même si l’ambiance mélancolique, nostalgique et hypnotiques de ses chansons opère (restons tranquille ce n’est pas le nouveau Baudelaire) Ben Howard laisse de côté son jeu de guitare, rajoute plus de batterie, plus de samples, et une ligne vocale mélodique et étirée.

C’est dans cette optique que Noonday Dream devient le successeur de I forget Where We Were, une version plus édulcorée.

Dès la première chanson, l’on comprends que l’Australien a su tirer profit des exigences « musicales » (commerciales ?) de notre cher XXIe siècle. On sonne électro avec l’intro de Nica Libres At Dusk et avec quelques phrases harmonisées d’une deuxième voix elle aussi « électronisée », Howard a sans doute piqué le vocoder des Daft Punks…

Ce morceau d’introduction n’est cependant pas dénué de bonne idées, des modulations, un refrain féerique, aérien, cher à Ben Howard : le style que l’on connaît est tout de même bien là.

Puis, à la recherche d’un morceau percutant, on parcourt l’album avec la même structure, une intro électro, un peu de batterie est des lignes vocales très étirées.

En plein centre de l’album, All Down The Mines, une interlude un peu anecdotique, mais qui laisse la place à The Defeat, l’un des morceaux à retenir de l’album, avec une belle section rythmique.

Enfin l’album se termine sur deux morceaux, There’s Your Man, qui rappelle mieux le style de Ben Howard ainsi que Murmurations, espace en trop qui porte bien son nom en nous laissant à la fin du morceau sur un decrescendo hypnotique, intriguant..

 

En clair, si l’on prend à raison la condition d’artiste de Ben Howard, il faut considérer que comme chacun de nous, il est inspiré au cours de sa vie, par sa vie et donc qu’il est susceptible de faire évoluer son style tout au long de sa carrière.

Les fans de la première heure, qui ont connu l’artiste sur Every Kingdom auront des avis plutôt mitigés tandis que ceux qui sont arrivés en cours de route sur I Forget Where we were trouveront leur bonheur

Nous pourrons retrouver Ben Howard le 11 juin 2018 à Paris salle Pleyel avec The Dead Tongues en première partie.

 

Guillaume Viollet.

 

Artiste : Ben Howard
Album : Noonday Dream
Label : Island Records
Date de sortie : 1 Juin 2018
Genre : Alternatif/indé
Catégorie : album rock

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