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KADAVAR + ARMANIAK, le dimanche 25 mars 2018, La Poudrière, Belfort (90)

Dimanche 25 mars, les crinières abondent aux pieds du Lion de Bartholdi : les Allemands de Kadavar ont débarqué (par la Savoureuse ?!) dans le Territoire de Belfort. Vus il y a 6 mois à la Laiterie, l’excellent groupe d’outre-Rhin, après une échappée belle en Amérique de Sud, a repris la route en mars afin d’écumer les salles européennes et bientôt les festivals… Ce soir encore ils font chauffer les oreilles des happy few réunis dans la petite salle avec leurs titres à l’esthétique vintage et gorgés de fuzz.

 

l’AOC du Territoire

La première partie est confiée aux locaux d’Armaniak. Le quintet belfortain distille au cours d’une demie-heure un son à la confluence de Red Fang, RATM et Clutch, made in France-Comté. Si les guitaristes semblent peu démonstratifs avant le titre final Gasy chicken, un titre stoner aux marges du psyché, il n’en est rien du chanteur Grégoire Morandini qui offre une prestation qualitative, tant pour son chant, traînant à la Cornell que pour le jeu de scène. Le pied de micro est bringuebalé de droite de gauche par un homme qui profite à fond de l’instant.

Les titres proposés sont efficaces (Join the crew), alternance d’arpèges cristallins et de murs de fuzz (Flee), le tout au rythme d’une batterie et d’une basse qui avancent pied au plancher (Leave, Fuzztown paradise). Bref, le son est rugueux, plutôt puissant mais relatif par rapport à celui déversé quelques instants plus tard par camions entiers façon Kammthaar. Armaniak, une fuzz en bouton dans le grand jardin rock hexagonal, et qui ne demande qu’à éclore. Wait and see.

 

Ruptures et continuités

Quand vient l’heure du Cadavre, la petite salle voûtée se met à trembler. Skeleton blues laisse éclater les premiers vrombissements sous les assauts du trio allemand.

Première remarque positive : entre octobre (2017) et ce soir, la setlist a été remaniée. Exit donc Rough times, Goddess of dawn ou encore la reprise de The Damned (New Rose), bienvenues Pale blue eyes, Old man, Living in your head, Black sun, Creature of the demon ou Thousand miles away from home en rappel. D’ailleurs avec 3 titres supplémentaires, elle s’est même allongée (soit un total de 15). Une initiative saluée notamment par des fans qui les avaient vus également à La Laiterie.

Deuxième chose:  ce qui parut immuable, inchangé entre ces deux soirs fut tout bonnement jubilatoire. Tiger est tout pourvoyeur de grimaces (pour les photographes mais aussi pour tous ceux qui croisent son regard goguenard), de rythmes maousses et de coups ralentis qui teintent le set d’une esthétique doom (Into the wormhole). Une fois encore, le baba cool Lupus fait hurler sa wah wah couplée à sa fuzz d’antan, tandis qu’il agite une pesante chevelure lors de ses soli (Die baby die). De son côté Simon Bouteloup – le bassiste longiligne au regard faussement hargneux – matraque les spectateurs avec les motifs tournoyants de sa Precision Bass (Forgotten past). La tête de ladite 4-cordes est régulièrement à quelques centimètres des nez et fronts du premier rang,  privilège (s’il en est un) d’une scène peu élevée.

Psychédélique Poudrière

Plus le temps passe, plus les spectateurs semblent happés par un show qui se plonge à corps perdu dans un psychédélisme sauvage. Le paroxysme est atteint avec Tribulation nation et Purple sage, les deux derniers titres précédant les rappels, titres qui connaissent des extensions importantes et au combien savoureuses. À peine le temps de dire ouf que le trio revient sur le devant de la scène avec des bières qu’il distribue généreusement aux premiers rangs avant de débuter le rappel avec Thousand miles away from home puis de refermer cette soirée avec All our thoughts et Come back life.

Bien en place et porteurs d’un son :

a-massif,

b-bourrin,

c-d’outre-tombe,

les trois Allemands, dont la notoriété n’est plus à faire, ont offert un concert détonant – et de généreux échanges avec son public a posteriori – dans une p’tite salle qui a tout d’une grande…

 

Setlist de Kadavar

Skeleton blues

Doomsday machine

Pale blue eyes

Into the wormhole

Die baby die

Old man

Living in your head

Black sun

Forgotten past

Creature of the demon

Tribulation nation

Purple sage

Rappels

Thousand miles away from home

All our thoughts

Come back life

 

-Benoît GILBERT

Crédit photo : Benoît GILBERT

 

Encore merci à La Poudrière, mention spéciale à Hélène !

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