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I AM A BAND, Americana for lonely hearts

S’affranchir des contraintes d’un groupe pour mieux explorer en solitaire ses paysages musicaux intérieurs, c’est l’expérience radicale qu’a réussi à mener avec succès Fabien Bréart, alias I am a band.

Depuis plus de 5 ans, il a créé son one man band doté de ses propres compositions, en parallèle du parcours de Cold Cold Blood, groupe au son très rock qu’il mène avec talent en tant que chanteur guitariste. Lorsqu’il se produit sur scène, sans le renfort de sons préenregistrés, il parvient à générer à lui tout seul un univers sonore complet et à transporter son public, en accompagnant son chant et sa guitare d’une rythmique marquée  au pied par une grosse caisse et un charley. Après son premier LP de 12 titres Ruins of South, paru en 2012, puis son EP Follow me down, il nous livre aujourd’hui un nouvel album, Americana for lonely hearts, dans lequel il continue de puiser aux sources les plus authentiques du blues et du rock américain pour en extraire sa propre sève.

Americana for lonely hearts est un disque traversé d’un bout à l’autre par une gracieuse mélancolie aux teintes multiples. Sur Hanging on my Tree, elle se fait sèche et légèrement rageuse, comme le son incisif de la guitare. No More Tears, qui débute par une magnifique complainte a capella, seulement rythmée par des battements, évolue en chanson folk avant de se laisser doucement gagner par cette même rage rockeuse, véhiculée par la distorsion de la deuxième guitare, pour exprimer le désespoir d’être arrivé au bout de ses émotions. « Plus de larmes dans mes yeux, plus de sang dans mon cœur, plus de pensées dans ma tête. C’est comme si j’étais presque mort » clame-t-il, en anglais biensûr.

L’émotion est à son comble sur Off, magnifique de sobriété, de sensibilité et de profondeur, où la voix, juste accompagnée d’une guitare sèche, se fait plus fragile pour mieux toucher à l’essentiel. Dans la même veine, Revival, reprise de Mark Lanegan, est une belle balade triste. Des accords joyeux de clavier viennent égayer She Sleeps, sans dénoter dans cet univers de clair-obscur. Tandis que sur One Apocalyptic night, le chanteur se fait bluesman conteur, entièrement au service de son récit chanté.

Enfin, plusieurs morceaux s’orientent vers la country par leur rythmique plus soutenue, comme So Are the Heartbreaks, où la voix de Julie, la compagne du chanteur, vient se joindre à la sienne pour chanter à l’unisson et sans apitoiement le malheur des cœurs brisés. Le dernier morceau du disque, Funeral Blues, est une mise en musique sobre et inspirée d’un poème de W. H. Auden.

C’est donc un beau voyage dans les méandres de l’âme humaine que nous offre ce nouvel album de I am a band, co-produit par le label I Love Limoges Records, Undersounds et Some Produkt. Le très beau dessin de la pochette du disque, réalisé à l’encre noire par l’artiste Tony Da Rocha, illustre d’ailleurs parfaitement ce thème de l’introspection, de l’exploration du cœur et de l’esprit dans lequel nous plongent ces chansons. Nous ne nous lasserons pas d’écouter encore et encore de cette voix très juste sur le plan harmonique, mais surtout très authentique par sa sincérité.

 

  • Juliette

 

Artiste : I Am A Band

Album : Americana for lonely hearts

Label / Distribution : I Love Limoges Records / Beast Records

Genre : Folk/Blues/Rock

Catégorie : Album rock

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