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Night Shop / Forever Night

Night Shop (alias Justin Sullivan) revient sur le devant de la scène rock indé, 4 ans après le très remarqué In The Break. Pour ceux qui ne connaîtraient 
pas cet artiste, en voici un portrait en quelques lignes.

Justin est originaire de Long Island (côte Est des États-Unis) où il fait ses premières armes dans la musique, punk rock plus précisément. Puis, atteignant 
la maturité dans tous les sens du terme, il quitte la Côte Est pour déménager en Californie car, selon ses propres termes, « tout se cassait la gueule à 
New York. » c’est donc du côté de Los Angeles, là où tout se passe désormais, que Sullivan va poursuivre sa carrière, aux côtés d’un certain Kevin 
Morby en faisant partie, avec Cassie Ramone et Kevin lui-même, du trio The Babies. Au sein de cette formation, Justin est batteur mais en profite pour 
emmagasiner de l’expérience auprès de Kevin Morby, surtout dans la manière de composer des chansons. On ne sera d’ailleurs pas surpris, à l’écoute 
de Forever Night, de constater une énorme influence Morby, laquelle saute immédiatement aux oreilles et coule de source. Ce n’est donc pas un hasard 
si Justin et Kevin ont effectué une longue route ensemble, Sullivan apprenant beaucoup au contact de ce maître de fortune, de cet ami même.

La séparation de The Babies n’a pas empêché Morby et Sullivan de poursuivre ce bout de chemin commun puisque, sous le projet Night Shop, Justin 
Sullivan enregistre son premier album In The Break qui paraît en septembre 2018 sous le label Mare Records où évolue, on vous le donne en mille, 
Kevin Morby (encore lui, mais oui).
Parallèlement à Night Shop, Sullivan a entamé une carrière avec la formation Flat Worms mais celle-ci est peu médiatisée, aux antipodes du projet 
Night Shop qui conduira le songwriter américain à se produire en tournée en dehors des États-Unis. En février 2020, Night Shop fera notamment étape 
à La Laiterie de Strasbourg, effectuant la première partie de… Kevin Morby!

En ce mois de février 2022, on retrouve Night Shop pour le second opus intitulé Forever Night. Kevin Morby est toujours aussi présent, particulièrement 
dans les influences tant musicales que vocales. Ce nouvel album est en revanche paru sous le label Dangerbird Records, exit donc Mare Records.

Dès les premières paroles du morceau titulaire Forever Night, qui soit dit en passant ouvre l’album, on croit tout de suite entendre la voix de l’interprète 
d’I Hear You Calling ou encore de Oh My God mais c’est bien Justin Sullivan (Night Shop) qui pousse la chansonnette sur ce morceau hyper entraînant 
et bien rock. Forever Night, à l’instar de Let Me Let It Go, a d’ailleurs été choisi comme single et c’est tout à fait logique, tellement ce morceau d’ouverture 
est formidablement taillé pour les radios. Forever Night est de ces chansons que l’on fait sienne dès la première écoute, donnant envie d’en découvrir 
davantage. Et force est de constater que notre soif intarissable de découverte nous donne entièrement raison! Slow Dancing At The Wax Museum, 
qui paradoxalement est loin d’être un slow, se profile sans que l’intensité véhiculée par Forever Night ne faiblisse d’un iota et ce n’est pas Let Me Let It Go,
encore plus puissant, qui démentira cette ambiance rock explosif.

Après un début d’album en fanfare, les choses s’apaisent car les ballades font là leur apparition, pratiquement jusqu’à la fin de la galette. Parmi celles-ci, 
on dénombre deux compos en featurings : la magnifique Just To Get Home avec Meg Duffy (alias Hand Habits) et la non moins fantastique For A While 
sur laquelle Jess Williamson est invitée à chanter et qui s’acquitte d’ailleurs parfaitement de sa tâche.
La patte Kevin Morby est certes marquante sur ce Forever Night mais d’autres influences se décèlent, par exemple Matt Berninger sur Midnight et 
Pensacola, Florida que l’on peut considérer, d’après le titre, comme un hommage à l’état d’adoption de Justin Sullivan, même si l’ex résident de l’Est 
américain penche plus du côté Californie que Floride.
On imagine donc aisément Matt Berninger interpréter Midnight et Pensacola, Florida, tant la voix de Justin se révèle chaude et suave sur ces deux belles 
ballades. Pour un temps, Kevin Morby (son influence s’entend) est légèrement éclipsée. Pourtant, influence ne signifie pas plagiat car Justin fait preuve 
d’un incontestable talent vocal, insoupçonné pour un batteur de formation qui, avec une guitare entre les mains, n’est pas maladroit non plus.

Évoquons encore, au chapitre de ces superbes ballades, Let Me Begin et The End Of Time dont l’interprétation musicale, essentiellement constituée de 
piano, rappelle celle de Bruce Springsteen, non seulement dans l’instrumentation mais aussi dans le rythme. Le Boss n’aurait pas rechigné à étrenner 
sa grosse voix bien portante sur ce The End Of Time, cela paraît comme une évidence en entendant le morceau.

For A While, où Night Shop est en duo avec Jess Williamson, fait partie de ces ballades qu’on adore et que l’on a envie de fredonner, sur laquelle piano 
et orgue se taillent la part du lion quand Justin et Jess font le job vocalement. À l’image de Hand Habits sur le tout aussi somptueux Just To Get Home 
guitare/voix, Jess Williamson apporte une magie supplémentaire à For A While qui cependant n’en est point dépourvu. Magnifique! On en redemande!

Sur At The Opera, le jeu de guitare est proche de celui d’un morceau célèbre de Baxter Dury en 2007, à l’époque où ce dernier était encore capable 
de nous faire des trucs potables. Bref passons, At The Opera s’avère être la conclusion logique et attendue d’un album recelant 10 morceaux de haut 
niveau, du très rock Forever Night à Just To Get Home en passant par The End Of Time.

Avec Kevin Morby, Justin Sullivan a été à bonne école et l’on peut raisonnablement penser que l’élève peut dépasser le maître! Loin de s’essouffler et de 
battre de l’aile, le projet Night Shop surfe sur la vague d’In The Break en 2018, ayant manifestement encore de beaux jours devant lui. 
Avec Forever Night, Sullivan confirme tout le potentiel remarqué sur In The Break et signe un second effort encore bien meilleur. Justin a permis à 
Night Shop de prendre un peu plus de bouteille et d’épaisseur, nous pondant 10 morceaux aussi forts émotionnellement les uns que les autres. 
Pour Justin Sullivan/Night Shop, s’il poursuit avec des opus de cet acabit, l’avenir s’annonce idéalement et ce songwriter américain de grand talent 
pourra voir la vie encore un peu plus en rose.

Forever Night de Night Shop : persister et signer!

 
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