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SLOWDIVE, Slowdive

Aux côtés de Lush ou de Ride, Slowdive a lancé ce qui fut simultanément nommé “shoegazing”, cette pratique souvent caricaturée d’une musique introspective et cristaline par des musiciens rivant leurs yeux à terre, repliés sur eux-même et leurs pédales à effet. 2017, année des reformations (pensons à The Jesus and Mary Chain) ? Après 22 ans d’absence, voici le quatrième album de Slowdive, un rappel des origines puisqu’à l’instar de leur Ep inaugral, cette production porte leur nom.

On se rappelle que Slowdive doit son nom à un titre de Siouxsie and the Banshees sorti en 1982. Si pour l’icône goth, le “long plongeon” désignait une chute dépréciogène, “It’s a slowdive – when you die slow” ; le groupe originaire de Reading y voyait plutôt une attitude dont l’esprit est résumé dans cette phrase issue d’Alison (sur Souvlaki) : “Because I’m just Flotting”. L’habileté à dresser un autoportrait des artistes au monde flottant -pour paraphraser Ishiguro– artistes dont les songes sont brandis en étendard : “But it can’t bring me back/ I’m dreaming of all the things” (Slowdive, 1990).

Arrivé en avant-première pour un affet d’annonce de ce revival, Star Roving est probablement l’un des titres les plus novateurs parmi les huit floppées de cet album, plus électronique que les productions passées. Le rythme est accéléré, la batterie plus présente. A contrario, Sugar For The Pill se fait plus lent, renouant avec le flegme d’un Crazy For You (sur Pygmalion ), tandis que le long final Falling Ashes est un monument de douceur chagrine.

Slomo, premier titre de ce nouvel opus, se positionne sous les effets tout “cocteautwiniens” de la guitare ainsi que la voix en retrait de Neil Halstead.  Des effets, il en est toujours question : pas moins de quinze pédales à effets se remarquaient lors de leur premier concert français au Trabendo, faisant résonner cette signature incontournable (agrémentant trois guitares, une basse, une batterie et un synthé intervenant sur quelques morceaux).
Un album plus accessible, proche de Souvlaki (à l’époque produit par Brian Eno), cette fois produit par Chris Coady (qui a notamment travaillé avec Beach House, groupe pour qui Slowdive constitue une forte source d’inspiration). Tout est donc toujours question de boucle avec Slowdive, éternel retour de leur influence.

 

Artiste : Slowdive

Album : Slowdive

Label/distribution : Dead Ocean

Date de sortie : 05/05/2017

Genre : shoegaze

Catégorie : Album rock

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