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JIMMY EAT WORLD, Integrity Blues

Integrity Blues porte le numéro 9 sur la liste des albums que détient le quatuor américain à son compteur. Jimmy Eat World n’en est plus à ses débuts et Integrity Blues est leur échappée loin des sentiers battus. « Nous ressentions qu’on pouvait faire mieux, nous mettre au défi et nous lancer dans une nouvelle direction » (Original : « we felt like we could do better, challenge ourselves, push ourselves in a new direction ») a déclaré le frontman Jim Adkins dans The Independent.

On applaudit ce risque tant l’album est teinté d’émotions et de musiques avec autant de cachet.

 

Pour réussir ce pari osé, les membres ont pris un break d’un an loin du groupe.

Une pause donc salvatrice et nécessaire d’autant plus que cela n’était pas arrivé en 20 ans de tête dans le guidon de la voiture Jimmy Eat World carburant à 130km/h.

En tant que nouveau copilote de ce changement de cap, le producteur américain Justin Meldal-Johnsen qui a travaillé avec entre autres Tegan and Sara et également Paramore.

 

Dans une lettre poignante et philosophique annonçant leur nouvel opus, Jim Adkins expliquait le sens d’Integrity Blues. Un album brisant les objectifs prédéfinis de la vie qu’on peut avoir tel que le bonheur. L’éternel écart entre les attentes et la réalité est aussi un thème important abordé dans l’album. Le plus important est finalement d’être soi-même dans un perpétuel état d’avancement.

 

Retour à la réalité brutal dès le premier morceau. You With Me s’ouvre avec une guitare bruyante qui laisse des échos dans l’air. S’en suit alors un rythme énergique de questionnements pour comprendre l’impossibilité de cet amour qui n’arrêtera pas de tourmenter Jim Adkins jusqu’à la fin du titre.

On l’aura compris, la mélancolie sera récurrente dans les musiques. Pour It Matters, elle se ressent à travers la mélodie plus lente et l’ajout d’un piano perçant.

 

Il faudra attendre You are Free, à la 7ème position dans l’album pour être enfin libéré de l’amertume et du chagrin accumulé. « You are free / To be who you want », Jim Adkins s’est transformé et l’insouciance retrouvée. The End is Beautiful non sans rappeler Hear You Me est mielleux d’émotions jusqu’à ras bord et arrive à toucher notre sensibilité en une seule phrase « It doesn’t have to hurt anymore ».

 

Mention spéciale pour Pretty Grids et Pass The Baby qui se détachent nettement du reste de l’album. Elles sont la preuve de la recherche d’un renouveau dans leur identité musicale. Pretty Grids est tout au long martelée par une lourde basse. Pass The Baby est encore plus atypique. Elle passe d’un rythme constant style lo-fi à des scintillements de guitares pour finir par exploser en un son hard rock qu’on ne reconnaît plus du tout à la patte du groupe.

Integrity Blues est la musique de l’album éponyme. Tout droit sortie d’un film, elle résume le message de l’album « It’s all what you do when no one cares ».

 

De nombreux albums à leur actif, Jimmy Eat World ne sont certainement pas un groupe dépassé et ne veulent pas se reposer sur leurs lauriers. Integrity Blues en est la preuve. La question reste donc à savoir s’il va participer à leur notoriété au point d’être à la hauteur voire de dépasser leurs précédents succès.

 

  • Marion LANG

Artiste : Jimmy Eat World

Album : Integrity Blues

Label / Distribution : Exotic Location Recordings

Date de sortie : 21 octobre 2016

Genre : rock

Catégorie : Album rock

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