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BLUES PILLS, Lady In Gold

Deux ans après leur excellent premier opus, les suédois de Blues Pills remettent le couvert avec Lady In Gold sorti ce 5 Août dernier chez Nuclear Blast. Une prise de risque assez importante avec une évolution proche de la soul des années 1970. Si nombreux d’entre nous ont du mal à oublier leur prestation blues rock en Février dernier au cours du festival Génériq à la Rodia, le nouvel album s’éloigne des influences fondatrices du groupe mais convainc néanmoins par l’énergie qu’il dégage.

 

Quand Blues Pills sort en 2014 un premier album éponyme, c’est avec un grand entrain qu’est accueilli ce retour du blues rock sur le devant de la scène. Scène qui, au passage, est très occupée par la mouvance post punk centrée sur une ambiance plus brumeuse. Menée par l’incroyable chanteuse Elin Larsson dont les prouesses vocales ne sont pas sans rappeler Janis Joplin, Blues Pills nous offrait en 2014 des grands moments de musiques à coup de riffs de guitare hyper rétro de Dorian Sorriaux qui rappelaient Black Sabbath ou encore Deep Purple.

Lady In Gold prend légèrement de la distance avec ces influences blues rock et heavy pour se rapprocher davantage d’une soul très 1970’s. I Felt a Change est un des morceaux les plus illustrateurs de cette évolution. Elin Larsson donne une prestation vocale impressionnante au cours de cette ballade soul à la mélodie assez grisante. Pourtant si ses prouesses vocales ont tendance à rappeler Janis Joplin, ce morceau fait plus écho à une performance d’Alicia Keys. Des chœurs sont relativement présents dans Little Boy Preachers et Rejection qui ne sont pas les meilleurs instants musicaux de Lady In Gold.

On ne peut pas en vouloir au groupe suédois de chercher d’autres point d’appui, de ne pas prendre le chemin qu’on lui a déblayé – tant de groupes s’enferment dans la facilité de la répétition. Toutefois, il semblerait que les morceaux les plus lumineux de l’album fassent référence à un style plus psychédélique, comparable à The Doors.

Burned out, dont l’excellente introduction est menée par des effets de guitares aériens ainsi qu’une basse trop peu mise en avant jusque-là, nous convainc dès les premières secondes. Les chœurs sont toujours présents mais subtiles, les influences sont clairement portées vers la soul pourtant le morceau dégage une énergie qui renvoie au rock psychédélique. Gone So Long fait partie, tout comme Burned Out, des titres brillants et ambitieux de Lady In Gold avec une mélodie forte et une rythmique entêtante, le solo de guitare à la Gilmour en plus.

Ce deuxième opus est un brin décevant. La posture musicale est moins marquée que le précédent album. Les talents de guitariste de Dorian Sorriaux sont trop peu exploités. Il suffit qu’il réalise quelques notes pour faire décoller l’auditoire et cette qualité a été mise de côté au profit de la voix – certes spectaculaire – d’Elin Larsson. On ajoutera aussi que cette déception peut être due au contrepied pris par un groupe qui prend de la distance avec l’endroit où on l’attendait. Lady In Gold reste néanmoins ambitieux et brillant à travers certains morceaux qui laissent entrevoir le grand potentiel dont dispose Blues Pills. A découvrir.

 

  • Solène Barbier

https://www.youtube.com/watch?v=QNklPiy-uUI

Artiste : Blues Pills

Album : Lady In Gold

Label : Nuclear Blast
Date de sortie : 05/08/2016
Genre : Blues rock
Catégorie : Album Rock

 

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