Cet été, les très attendus Metronomy sont de retour avec un 5ème album on ne peut plus dans le thème : Summer 08. Joseph Mount, leader et tête pensante du groupe anglais, nous a déjà fait danser tout le mois de juillet. Focus sur un opus très inspiré par les 80’s, où l’on retrouve cette « tragico-pop » délicieuse, qui forme l’identité musicale du groupe depuis ses débuts.
Summer 08 est justement un véritable retour aux sources. Joseph Mount s’inspire de cet été où sa vie a basculé, juste après la sortie de Nights Out, en 2008. C’est à ce moment que le groupe, qui n’était alors qu’un trio – et qui a vécu quelques changements dans sa composition – a connu le succès à travers une tournée internationale.
Dans Nights Out, Joseph Mount considère retrouver le son originel de Metronomy. Le chanteur, mais aussi musicien hors-pair, a donc utilisé les mêmes procédés qu’à l’époque : composer, enregistrer et arranger seul la majorité de ses morceaux. A l’exception des titres Hang me out to dry en duo avec l’artiste Robyn, et de Old Skool, où l’on retrouve les fameux scratches du Beastie Boy Mix Master Mike. Ce cinquième opus est le fruit d’un travail plus épuré, construit en autarcie, contrairement aux deux précédents. The French Riveira était en effet le tout premier album enregistré dans de vrais studios, tandis que tous les membres du groupe avaient contribué à l’élaboration de Love Letters.
L’album s’ouvre sur Back Together, drôle de dialogue où le chanteur se construit une identité féminine, avec sa voix de tête que l’on n’avait rarement entendue depuis le fabuleux tube A Thing for Me (2008). Un titre funky et original, où la batterie, premier amour de l’artiste, a une place de choix. Miami Logic prouve que Joseph Mount est l’un de ces interprètes surdoués, en voie d’extinction. Il fait partie de ceux qui habitent leurs morceaux entièrement. On se délecte de la richesse de ces deux premiers titres qui ne ressemblent à rien d’autre.
Sur Old Skool, Joseph Mount nous raconte des histoires, et c’est passionnant. Comment ne pas rester accroché à ses lèvres qui nous murmurent ces soirées tristes, et pourtant si communes ? Le chanteur se remémore ces nuits qui se répètent inlassablement, sur fond de synthés 80’s à la New Order. Enfin, pour clore le morceau, on retrouve cette touche hip-hop exaltante et inattendue avec le scratching de Beastie Mix Master Mike. Joseph Mount a ce pouvoir particulier de mettre de l’ordre dans le désordre, et de conjuguer avec brio ses diverses influences musicales.
Vient 16 beats, une track rythmée et très électro. « Sur le nouvel album, 16 Beat a été écrite à partir d’un rythme. En ce qui concerne la basse, j’ai copié des sonorités des années 1980 et je me les suis appropriées. J’adore l’état dans lequel elles me plongent quand je les écoute. J’ai toujours trouvé que la batterie et la basse étaient les deux éléments les plus essentiels d’une chanson. » a déclaré l’auteur-compositeur.
Sur Hang me out to dry, le duo avec Robyn fonctionne bien et nous fait penser à Everything goes my way, titre en duo avec la batteuse de Metronomy dans The French Riveira. Les synthés sont encore une fois complètement 80’s – Sommes nous vraiment en 2016 ? Puis Miick Slow vrombit, avec ce synthé fou, distordu, qui semble tout droit venu des profondeurs sous-marines… La voix du chanteur se fait limpide et terriblement sexy sur ce morceau en contre-temps. On ne peut qu’apprécier la douce et tragique poésie de Joseph Mount, qui appuie là où ça fait mal.
En somme, ce cinquième opus des Metronomy est une pépite, encore une fois. On a hâte de les retrouver sur le devant de la scène – même si ce ne sera visiblement pas avant un moment. Les tournées, trop longues, sont une pertes de temps pour cette machine à écrire et à composer qui travaille déjà sur de nouveaux titres, et qui s’impatiente de nous les faire découvrir…
– Léopoldine Deriot
Artiste : Metronomy
Album : Summer 08
Label/Distribution : Because Music
Date de sortie : 01/07/2016
Genre : Indie Pop/Rock/Electro
Catégorie: Album Rock
