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JESUS CHRIST FASHION BARBE

Au début de l’année 2016, sensationrock a travaillé en partenariat avec l’association des JM France dans le cadre du projet “Musiques actuelles en lycée”. Nous nous sommes rendus dans deux lycées afin d’expliquer le métier de journaliste et la méthodologie nécessaire pour mener une interview. Ce fut ensuite au tour des classes de mener leur propre interview du groupe Jesus-Christ Fashion Barbe (composé de Nicolas. L, Nicolas. M, Charles-Antoine et Baptiste), puis de la restranscrire. Voilà ce qui en est ressorti.

Lors d’une interview en 2011 à l’issue de la victoire des Vieilles Charrues, vous avez déclaré que “Jesus-Christ” c’était Nicolas. L. ; “Fashion” c’était Charles-Antoine et “Barbe” était Nicolas. N. … Avez-vous songé à changer de nom depuis l’arrivée de Baptiste ?!    

Charles-Antoine : C’est toi qui va juger… à son apparence physique s’il est plus Jésus ou Fashion Barbe.

Que faisiez vous dans la vie avant d’être musicien ou chanteur ?

N.M : J’ai arrêté l’école à 17 ans après un BEP de comptabilité, mais j’ai fait de la musique depuis que j’ai 14 ans : je fais de la guitare et je compose des chansons. Je n’ai jamais travaillé à coté, j’ai fait des petits boulots d’été.

C. A : On a commencé la musique ensemble au collège avec Nicolas. J’ai toujours fait de la musique au collège, au lycée. Après j’ai fait des études de STAPS pour être prof d’EPS. J’étais prof d’EPS 8 ans durant, en parallèle avec la musique. A un moment il a fallu faire un choix parce que c’était compliqué de mener de front les deux, j’ai donc arrêté d’enseigner.

N.L : Et puis moi  je suis papa donc à un moment je me suis dit qu’il fallait que j’aie une vraie formation, donc j’ai fait une formation de moniteur éducateur. J’ai obtenue ma formation mais j’ai jamais travaillé dans ce milieu là. Je fais de la musique aussi depuis le collège.

Baptiste : J’ai passé un bac marketing et par la suite je ne savais vraiment  pas trop quoi faire, je me suis lancé dans l’ébénisterie : je n’ai pas continué là-dedans même si c’était très intéressant. Actuellement je travaille dans un lycée, je suis assistant d’éducation à mi-temps, ce qui me laisse du temps pour faire de la musique.

 

Est-ce que vous êtes tous autodidactes ? Ou sinon où est ce que vous avez appris la musique ? 

C. A :  J’ai pris des cours de batterie au collège quand on a monté notre groupe, j’ai pris quelques cours pendant deux ans. C’est personnel je trouve ça très intéressant d’être autodidacte au départ, ça développe beaucoup de choses, par contre après c’est intéressant de prendre des cours pour en découvrir d’autres.

N.M : Il y avait une guitare chez moi. J’ai commencé avec quelques accords mais c’est vrai que j’ai un peu de regret de ne pas avoir poussé les choses ; je ne joue pas de la guitare vraiment mieux qu’il y a quinze ans ! J’ai pris des cours de chant il y a pas si longtemps, je me suis rendu compte que c’était important. A force je me suis abimé les cordes vocales, c’est là je me suis rendu compte que je manquais de technique. Au début on a tous commencé la musique de façon spontanée et autodidacte.

N.L :  J’ai eu de la chance quand j’avais 13 ans de rencontrer Kurt Cobain, le chanteur de Nirvana… Non, non, il était déjà mort en fait ! Mais j’ai appris la guitare en regardant l’Unplugged de Nirvana des dizaines et des dizaines de fois, en le copiant. A l’époque aussi on a eu la chance, Charlie et moi, que dans notre premier  groupe, le bassiste était un musicien qui avait fait une école dès ses 6 ans. Il nous a beaucoup apporté dans la rigueur et le fait d’accorder bien la guitare.

 

Et vous avez chacun un instrument attitré ou vous savez faire de plusieurs instruments ?

C.A : J’ai fait essentiellement de la batterie, un tout petit peu de guitare. Nico est guitariste au départ, bassiste que depuis ce groupe-là et il touche un peu au clavier.

N. M : Vu qu’on a un local de répétition, on aime bien toucher aux instruments qu’on a autour de nous.

 Après le trio et le quatuor, est- ce que vous avez pensé éventuellement à une carrière solo ? 

N.L : Moi j’ai jamais imaginé faire quelque chose tout seul. J’ai toujours imaginé faire quelque chose avec des copains et d’autres musiciens. Jamais je me suis imaginé pouvoir faire quelque chose tout seul. Peut être que ça viendra un jour. Je crois que Nicolas l’a déjà fait.

N.M : J‘ai toujours pensé faire un truc solo pour voir un peu ailleurs, mais je suis assez lent dans la composition. J’espère que ça va finir par voir le jour mais ça prend du temps entre les compositions pour ce groupe et un projet solo , il faut composer deux fois plus… En ce moment je compose beaucoup de choses au piano par exemple. Là J’ai envie d’un projet piano batterie chant.

Est-ce que votre entourage est derrière vous et vous aide ?

N. L : Oui, par exemple, il y a peu de temps, des amis qui sont venus nous voir au moulin de Brainans et finalement on va toujours vers eux pour avoir leur avis, parce que c’est un nouveau concert, un nouvel album et on se réfère un peu à ce qu’ils nous disent. C’est toujours intéressant pour nous, comment eux ils ont ressenti les choses et vu qu’ils suivent le groupe depuis les débuts.

C.A : Moi, par exemple, mes parents m’ont toujours soutenu dans le fait de faire de la musique. Forcément, le jour où je leur ai dit que j’allais démissionner de l’Education Nationale pour faire que de la musique, ils ont eu un peu peur. Ma mère m’a soutenu instantanément, mon père qui est dans l’Education Nationale a mis un peu plus de temps. Maintenant il n’y a aucun problème. On ne s’est jamais engueulé mais effectivement je pense que pour les parents on a toujours envie que les enfants aient un revenu stable, qu’ils puissent subvenir à leurs besoins facilement et être dans la musique c’est plus précaire, on ne s’inscrit pas dans une continuité, dans un truc stable.

N. M : Nicolas et Charles-Antoine sont intermittents : ils font des concerts, ils ont des cachets, mais à coté ils font aussi d’autres cachets par exemple dans les zéniths où ils poussent les caisses des chanteurs très connus comme Michel Sardou, ou d’autres gens qui passent au zénith. On ne vit pas que de ce groupe là.

N.L : On va dire qu’on vit là concrètement, ça va voila réussir à boucler un tiers des heures qui vont nous permettre de vivre huit mois et demi.

 

Quelle est l’importance de vos textes dans vos chansons ? Vous parlez de votre entourage là, est-ce qu’il y a des chansons qui font référence à des personnes de votre famille ou de vos connaissances ? 

C.A : C’est plus en filigrane, ce n’est pas des choses très claires en première lecture des textes.

N.L : Et on va plus s’intéresser à une phrase qui va avoir un sens un petit peu particulier, à un jeu de mot ou une expression qui va nous évoquer quelque chose d’intéressant, d’excitant… Et ça on s’attache déjà à ça, et après forcément par la force des choses après ça on met des choses personnelles dedans qui sont libres d’interprétation. Si vous allez voir les textes, vous trouverez peut-être des choses qui vous parlent. En tout cas moi, quand j’écoute des paroles pop-rock, il va y avoir une phrase au milieu de la chanson que je vais trouver géniale dans sa sonorité et puis aussi dans le sens, parce que ça va être un truc un peu bizarre, un peu particulier, que j’avais jamais entendu. C’est ça qui me plaît dans les paroles aussi, plus que le sens profond. Jacques Brel, Alain Bashung, Serge Gainsbourg…C’est pas du tout la même démarche. On a un peu la pression avec nos grands chanteurs français pour écrire des textes.

Combien de temps vous faut-il pour composer une chanson ?

N.M : Moi déjà je compose dans ma chambre, après on l’arrange en groupe dans notre local de répétition.  Si c’est une chanson qui plaît à tout le monde, ça peut aller très vite…Après il y a aussi des chansons qu’on réarrange complètement, donc à la base c’est une chanson folk qui peut se transformer en chanson très rock par exemple aussi, et à ce moment là ça demande beaucoup de travail d’arrangement…et il y a des chansons qu’on prend aussi telles quelles, du coup c’est beaucoup plus rapide au niveau des arrangements.

N.L : Et puis on ne se donne aucune limite, la seule ça va être le moment où on va se dire que l’on a un enregistrement, donc dans un mois il faut que les chansons soient prêtes, il va falloir qu’on s’arrête sur quelque chose, mais si l’enregistrement était trois mois plus tard, je pense qu’on ferait encore évoluer les chansons. On a aucune limite, c’est nous qui faisons les choses, qui décidons, donc on peut essayer de partir dans de nouvelles directions.

 

 Dans une de vos chansons vous avez rendu un hommage à Amy Winehouse, pourquoi elle et pas un autre membre des 27 ? 

N.L : Je pense que ça nous faisait tous plaisir de rendre hommage à un membre du club des 27 parce que le club des 27 nous a vachement inspiré et fasciné, après c’est rigolo parce que c’est la personne avec qui on travaille, Pascal Dickens, qui nous file un coup de main pour écrire les textes qui en entendant le yaourt a entendu Amy Winehouse dans le yaourt que fait Nono, donc du coup on s’est basé là-dessus. Pour lui ça a été un exercice intéressant, et puis nous ça nous plaît que cet univers traîne un peu de l’univers de ce fameux club des 27.

N. M : Au départ c’était pas du tout sur Amy Winehouse, ça s’est tranformé et voilà.

C.A : Et en fait Pascal c’était une artiste qu’il aimait pas mal, il s’est vraiment documenté avant d’écrire les paroles et dans la chanson il articule vraiment le propos du point de vue des parents de Amy Winehouse, il parle des parents de Amy Winehouse, plus que leur manière de vivre le succès de leur fille, plus que d’elle directement.

 J’ai lu que pour l’ancien album vous vous êtes isolés, est-ce que vous avez fait la même chose pour celui-ci ?

Ensemble :  Oui dans la Creuse, au même endroit.

N.L : C’est le meilleur endroit pour s’isoler…

N. M : C’est important pour nous de s’isoler ailleurs que chez nous. On est vraiment concentré sur la musique et on vit ensemble 24h/24h. On dort ensemble, on déjeune ensemble, on petit-déjeune ensemble, c’est vraiment important de se concentrer uniquement sur la musique et pas nos problèmes de la vie quotidienne qu’on peut avoir forcément par chez nous.

N.L : Et c’est en se concentrant vraiment sur quinze jours, trois semaines comme ça vraiment ensemble qu’on va dans ces quinze jours avoir des moments, en théorie…où on sera vraiment ensemble dans la même énergie pour pouvoir faire des choses cohérentes.

N.M : Et ça on le fait assez souvent, là on le fait pour enregistrer un disque en studio, on le fait aussi pour simplement répéter, on a l’impression de gagner beaucoup plus de temps, répéter tout le temps, d’être ensemble et pas de soucier de ce qu’il y a à côté, on part c’est vraiment la musique et que ça.

 

Vous parliez d’un album acoustique, est-ce que vous pensez faire un album plus acoustique justement ? 

N.L : Non pas vraiment. Acoustique ça va être pour faire la promo de nos chansons dans les radios ou faire des  petites vidéos aussi dans des lieux un peu insolites éventuellement…préparer des chansons acoustiques mais c’est pas une direction qu’on a envie de prendre.

 

Présentation en lycée effectuée par Boban Stanojevic et Clémence Mesnier, avec Juliette Lacladère des Jeunesses Musicales ;

Interview conçue et réalisée à La Rodia par la classe du Lycée Henri Fertet (Gray)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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