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THE KVB + SNAABBACASH, mardi 22 mars 2016, La Laiterie, Strasbourg (67)

C’était avec beaucoup d’attentes que nous sommes allés découvrir cette nouvelle tournée du duo The KVB. Qualifié de “rock-wave”, leur musique se bâtit entre deux pôles : d’un côté la guitare grinçante et saturée d’effets de Klaus Von Barrel, de l’autre, les synthés et machines de Kat Day. Entre le rock et la cold-wave, pour une performance glaciale.

C’est le trio power-psychédélique, Snaabbacash ouvrait le club de la Laiterie. Ayant déjà joué aux côtés des Stranglers en 2015 à La Rodia ou de Sallie Ford au Moulin de Brainans, le groupe belfortain se nourrit de rock britannique qu’il utilise à travers des motifs vocaux pop. Même si les circonstances ne se prêtent pas à une ambiance légère et festive en ce mardi 22 mars qui résonne douloureusement avec le 13 novembre parisien (Snaabbacash jouait d’ailleurs déjà le 13 novembre, à Besançon avec The Stranglers…) les mots manquent pour qualifier cette triste journée ; le chanteur murmure à son public “ne soyons pas haineux”.

Si l’ambiance se dégageant de leur musique est beaucoup plus colorée et chaleureuse que les intonations obscures des londoniens The KVB, une certaine influence shoegaze recoupe les deux groupes.

 

Nous voyons Klaus et Kat installer leurs machines avant de lancer un set à l’aune de leur dernier album, Of Desire : à la fois dansant et lancinant. Les infrabasses introduisent chaque morceau de façon percutante et presque malaisante. L’éclairage est minimaliste, les couleurs ne sont pas minutieusement travaillées mais un écran en fond de scène enchaîne plusieurs types de projections. C’est tout d’abord la pochette noire et blanche d’Of Desire qui oscille, avant d’être remplacée par une animation vertigineuse suggérant les conditions s’enregistrement de cet album. En effet, le duo a intégralement composé ses nouveaux titres à Berlin, lieu d’effervescence urbaine retranscrite à travers des buildings dessinés en ligne claire.

Tous deux occupent l’espace de façon totalement différente. Si Kat, derrière ses machines (notamment un synthé Moog placé devant elle), bouge très peu et reste froide et inexpressive, Klaus martèle ses cordes, écrase ses multiples pédales à effets et jette avec fureur sa guitare à plusieurs reprises.

Leurs voix restent malheureusement très en retrait, souvent inaudibles, dévorées par le bourdonnement noisy qui surplombe chaque morceau. Never Enough en prend des allures étrangères, même si son riff ensorcelant est reconnaissable.

A l’instar de leur dernier concert, l’an passé, dans la capitale alsacienne (au musée d’art moderne), la prestation de The KVB se clôt sur deux rappels et un départ fulgurant de la part de Kate, qui s’empare de son sac a dos, descend de la scène, se fraye dans le public et sort de la salle par la porte d’entrée. Un mélange de flegme londonien et de posture gelée.

-Clémence Mesnier

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