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PEACHES, Rub

Merrill Beth Nisker, alias Peaches, fait un retour fracassant et complètement allumé avec un sixième album Rub, sorti le 25 septembre chez I See U Music. Une œuvre bien barrée qui fait déjà parler d’elle au vu des différents clips provoc comme Dick in the Air ou encore Rub. Même si Peaches reste en terrain conquis en ressortant la même artillerie lourde, on est hyper heureux de retrouver l’artiste electroclash après six ans d’absence.

Il y a des va et vient qui retournent, pénètrent, mettent parfois mal à l’aise par les questionnements qu’ils soulèvent et la forme qu’ils prennent. Tout en faisant du bien. Ceux de Peaches viennent farfouiller au fond des normes, du genre et de la domination au sein de notre société. L’artiste revient avec Rub, dernier opus à l’image d’un coït bien sauvage à la sauce riot grrrl : brutal, débridé, drôle et totalement jouissif.
Pour ce sixième album, Peaches s’est notamment entourée de la géniale Kim Gordon de Sonic Youth, apparaissant telle une entraîneuse de catch pour le premier titre très hip hop de l’album, Close up et de Feist pour clôturer l’album avec I Mean Something.
L’esthétique visuelle de l’artiste n’est pas à mettre en second plan. Ces clips ne font qu’illustrer ses réflexions avec humour et provocation. Si Rub est considéré comme le plus subversif, Dick in the Air met en scène l‘artiste et l’humouriste américaine Margaret Cho en train de se balader avec des costumes en peluche roses et jaunes munis de pénis qu’elles exhibent en plein air. Elles s’interrogent avec ce morceau sur ce qu’elles feraient si elles avaient un pénis et contrastent avec les images médiatiques de femmes seins nus. Les vidéos sont intéressantes à voir au-delà de l’absurdité et des questionnements qu’elles mettent en scène. On y trouve une vraie cohérence entre elles avec des personnages récurrents comme une danseuse hirsute en tutu rose.
D’un point de vu musical, l’album est clairement electro punk avec des percussions agressives et brutales. La basse est lourde. Les paroles restent crues sans surprise. On se rappelle que quinze ans plus tôt, l’artiste hurlait déjà « Sucker » derrière le son sale et bien rock de guitare électriques à l’époque de The Teaches of Peaches.
Les compositions se sont ici éloignées du rock très présent dans le premier opus à l’exception de Sick in the Head, chanson aux paroles répétitives sur fond de percussions massives et de guitares saturées. Peaches s’amuse ici avec sa voix qu’elle malmène à sa guise, parfois hurlante, en écho, passant du rauque à l’aigüe, puis au chuchotement.
La thématique de la rupture et de la souffrance qui en découle, dont Fuck the Pain Away, introduction cinglante du premier album, était la digne représentante jusqu’à présent, se retrouve dans le cafardeux Free Drink Ticket. Pickles et Dumb Fuck sont les morceaux les plus évocateurs de la mouvance electroclash avec des séquences électroniques hyper rythmées. Le titre Vaginoplast vient agrémenter le côté NSFW de ce dernier album.
Rub est dans la veine de ce qu’a produit Peaches ces dernières années. Sans surprise, il reste queer dans ses interrogations et son esthétisme et electropunk. Mais surtout drolatique, puisque finalement, comme le disait l’artiste elle-même « la question n’est pas d’être subversif, mais d’être fun ».

Pour rester dans la réflexion et le fun, une soirée de soutien au festival de cinéma LGBT Hors Cliché organisé par le collectif XYZ aura lieu ce vendredi 11 décembre prochain aux Passagers du Zinc à partir de 19h. Au programme, lectures de textes queer, concert du duo electro Li et battle de DJ avec Ward et Dernière Minute. Au plaisir de vous y croiser.

-Solène Barbier

Artiste : Peaches
Album : Rub
Producteur : I See U Music
Date de sortie : 25/09/2015
Genre : Electro Punk
Catégorie : Album Rock

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